Lundi 15 septembre, une banque d'affaires américaine, fondée il y a 158 ans, a disparu.
Ses 26 000 employés ne savent pas s'ils seront payés à la fin de la semaine.
L'Etat américain, sans doute à juste titre, a décidé de laisser couler LEHMAN BROTHERS, après avoir sauver 3 banques dans les 6 derniers mois.
Le Président jouait à Jack Bauer depuis son bureau
Nicolas Sarkozy pensait aux 2 otages français détenus par des pirates somaliens. Ils ont été libérés par ddes forces spéciales.
Au cours d'une action qui a duré une dizaine de minutes, les forces spéciales ont pris le contrôle du voilier Carré d'As, sur lequel les pirates retenaient les otages. Il s'agit de ce que les spécialistes appellent un "assaut à la mer", l'une des opérations navales les plus délicates qui soient. Les commandos arrivent très vite, à bord de zodiacs spéciaux, et montent à l'abordage du bateau. D'autres peuvent être héliportés. Pour des raisons de sécurité, ni l'Elysée, ni l'Etat-major des armées ne souhaitent préciser les conditions exactes de l'opération de cette nuit.
"Nous avons joué sur la surprise" explique ce matin un officier. Comme l'a précisé le président Nicolas Sarkozy, ce matin lors d'une conférence de presse, il s'agissait d'éviter que le voilier atteigne la ville d'Eyl (sud de la Somalie), qui sert de repaire aux pirates. Une fois à terre, la libération des otages par une action de "vive force" aurait été beaucoup plus risquée, et donc a priori exclue.
Tout occupé à cette opération, le président français a oublié la crise financière mondiale. Depuis samedi, tout ce que compte de grand patrons et banquiers américains a défilé devant le Secrétaire d'Etat au Trésor américain. Lundi, la messe était dite, LEHMAN BROTHERS ne serait pas sauvée par l'Etat fédéral.
Une crise mondiale, une curiosité françaiseNicolas Sarkozy s'est refusé à commenter cette crise, qui annonce peut être un cataclysme financier sans précédent. Il a prétexté "une petite nuit", occupé qu'il était à "faire libérer" deux otages français dans la nuit de lundi à mardi. Cette réaction est incompréhensible pour deux raisons. Primo parce que la faillite de LEHMAN BROTHERS était connue dès dimanche soir. Lundi matin, les salariés de LB à Londres pliaient bagages. Deuxio car le premier risque de cette faillite pour la France est une crise de confiance des marchés, des banques et des ménages.
Le second risque, faible mais réel, est la perte de confiance des marchés boursiers dans certaines institutions financières françaises. Christine Lagarde s'est voulue rassurante: les banques françaises sont moins exposées que leurs consoeurs américaines; là n'est sans doute pas le problème. Argumenter "en faveur" de la mondialisation en permanance pour, dès le premier coup grave, prier pour en être exclu est une curiosité intellectuelle.
Les banques françaises délivrent au compte goutte les informations sur leurs engagements précis sur Lehman Brothers, et sur d'éventuelles nouvelles dépréciations. Après Dexia et BNP Paribas lundi, Natixis a communiqué ce mardi sur le sujet. La banque de gros des groupes Caisse d'Epargne et Banques Populaires a précisé ne pas avoir d'exposition sous forme de dépôts ou de prêts interbancaires, ne signalant qu'un risque net sur la signature Lehman de 21 millions d'euros, une exposition en "mark to market" de 34 millions d'euros et des opérations de prêts-emprunts de titres pour un montant nominal de 267 millions d'euros. Mais la chute de Lehman pourrait aussi compliquer l'augmentation de capital de Natixis. Le recul des valeurs financières entamée lundi se poursuivait aujourd'hui à la Bourse de Paris (source LES ECHOS).En fait, c'est davantage un resserrement général du crédit qui menace l'économie: les crédits à la consommation, immobiliers, industriels, etc, vont se faire chers car rares.
Des difficultés sur le crédit et sur l'immobilier à la crainte d'une récession généralisée, il n'y a qu'un pas, presque franchi mardi par Laurence Parisot. Tout en réitérant elle aussi sa confiance dans le système bancaire français, la présidente du patronat s'est déclarée pessimiste sur la situation économique dans l'Hexagone, estimant que "le pire" devait désormais être envisagé. "Pratiquement tous les secteurs et tous les territoires en France ont enregistré une inflexion notable de la situation à partir des mois de mai et juin", a-t-elle relevé.