Premièrement, aider la jeune fille à renouer avec la partie qui veut aller bien et/ou manger normalement et/ou guérir.
Le refus du traitement est, par exemple, au coeur de l’anorexie.
Pour deux raisons, relativement simples :
- la jeune adolescente ne vit pas forcément son comportement comme grave. Elle le considère comme une solution légitime à ses problèmes
- la peur intense de prendre du poids va forcément à l’encontre de toute démarche de soins.
Ensuite, l’aider à retrouver :
- un poids compatible (avec le retour des règles quand elles se sont arrêtées)
- une alimentation équilibrée, normale, variée (couvrir tous les besoins en protéines, glucides, lipides, oligo-éléments…)
- un bien-être corporel
- une bonne estime de soi et des relations satisfaisantes avec son entourage.
Le traitement est complexe. Il faut souvent faire preuve, à la fois de fermeté et de flexibilité dans les moyens qui sont mis en oeuvre. Je fais attention de ne pas me laisser piéger par le sentiment d’urgence.
Ne perdons pas de vue que les pensées négatives sont présentes et qu’elles essayent à tout moment de prendre le dessus, de déformer la réalité. Dès lors, une main tendue peut être vite perçue comme destructrice.
Le psychothérapeute doit, comme toute personne proche d’ailleurs, compter avec l’ambivalence de l’adolescente : entre l’envie d’être aidée et l’envie de montrer à l’autre qu’il est totalement impuissant.
Cher lecteur, pensez-vous que ces deux parties sont de forces égales ? Laquelle est la plus forte ?