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Film espagnol : Guerreros (2002)

Publié le 16 septembre 2008 par Theatrum Belli @TheatrumBelli

Synopsis : Durant la guerre au Kosovo, un bataillon espagnol intégré à la KFOR a pour mission de réparer un générateur électrique dans une zone frontalière avec la Serbie.

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Réalisé par Daniel Calparsoro en 2002, Guerreros a pour sujet la guerre au Kosovo, un conflit assez peu abordé par le septième art à ce jour. Dans l’absolu, deux éléments font qu’un film de guerre est réussi : des séquences d’action et un minimum d’émotion(s). S’il possède quelques scènes de guerre (des escarmouches joliment mises en images), Guerreros fait le choix de ne pas privilégier l’action, l’objectif (atteint) du métrage étant d’être plus "humain" que spectaculaire.

Guerreros met avant tout l’accent sur l’évolution des personnages et particulièrement deux militaires espagnols de la KFOR. Le soldat Vidal (Eloy Azorin, habité) veut aider les civils, quitte à prendre des risques, désobéir aux ordres et se mettre à dos ses camarades de peloton. C’est ce que nous montre l’introduction dans laquelle Vidal apparaît comme un chien fou mais se fige face à l’ennemi, tétanisé par la peur. Charismatique et imperturbable, son lieutenant (campé par l’excellent Eduardo Noriega) lui laisse tout de même sa chance. Missionnée pour réparer un relais électrique entre Serbie et Kosovo, l’escouade ibérique va affronter des paramilitaires albanais qui prendront aussitôt le dessus et causeront d’importantes pertes. Débâcle et début d’un véritable chemin de croix pour nos soldats espagnols. C’est là le tournant du métrage, le moment où tout bascule et à partir duquel la personnalité profonde de chacun va se révéler. Si le lieutenant, un peu dépassé par la soudaineté des événements, montre ses failles sur le terrain, Vidal, lui, est comme galvanisé par cette situation critique. En effet, le jeune soldat se met en pilotage automatique, laissant son cerveau reptilien prendre le relais pour assurer sa survie.

Capitalisant sur une palette chromatique restreinte (la photographie à dominante marron est tout à fait adaptée), Daniel Calparsoro signe une réalisation travaillée qui refuse tout effet d’esbroufe et sait se mettre au service du récit. Loin du voyeurisme et de la surenchère, le film joue la carte d’un réalisme parfois cru, comme lorsqu’il s’agit de montrer l’horreur des blessures infligées par l’explosion d’une mine. Distillant une tension palpable, le métrage ménage plusieurs moments de suspense (voir l’éprouvante séquence de détention). Calparsoro parvient à rendre son film prenant, pour ne pas dire très immersif.


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