Quebrada de Humahuaca, août 2006
Il y a toute une volée de chansons, la plupart moites et célestes, qui ont éclairé la face cachée de mon adolescence. Des pièces généralement douloureuses et chargées à la limite du pompeux, qui m’ont cependant guidé utilement sur le chemin fantasmatique et pulsionnel des premières amours. Je ne sais pas si je les ai choisies ou si elles se sont imposées à mon corps (mais c’est peut-être un faux dilemme), en tous cas elles ont été la bande-son de ma peau en partage. Je me souviens de séances généreusement tactiles ou buccales avec The Power Of Love de Frankie Goes To Hollywood, The Lamia de Genesis, Space Oddity de David Bowie ou encore Stairway to Heaven de Led Zeppelin, qui m’apprit en plus l’opiniâtreté frictionnelle... Il y avait aussi cette chanson de Pink Floyd, un groupe dont je n’ai jamais réussi à saisir vraiment les (trop) longues volutes, sauf en quelques occasions miraculeuses comme celle-là : The Great Gig In The Sky, looping gémissant au-dessus du vide, un vide que vient hélas d’étreindre à jamais son créateur. Merci Rick Wright, mes quinze ans te saluent et bonjour à la lune.