Dénonçant une "fausse concertation", les principales associations de gays et lesbiennes ainsi que plusieurs organisations de défense des droits des malades ont annoncé mardi leur refus de participer aux discussions avec Michèle Alliot-Marie sur le fichier EDVIGE.
Réuni lundi soir, le collectif "Non à EDVIGE" a laissé le choix aux organisations qui en sont membres d'accepter ou non les rendez-vous avec la ministre. Sur le fond, toutes sont d'accord pour exiger l'abrogation du décret qui a créé ce fichier controversé et exigent toujours une rencontre avec le Premier ministre François Fillon.
Dans le cadre des concertations qui se tiennent cette semaine sur ce dossier, le ministère de l'Intérieur annonce pour ce mardi après-midi une rencontre avec "les représentants des associations gays et lesbiennes".
Le ministère a précisé que seules les associations FLAG (policiers gays, signataire de la pétition du collectif "Non à EDVIGE") et Gay Lib (gays proches de l'UMP) seraient finalement présentes.
Dans un communiqué commun diffusé mardi en fin de matinée, Act-Up Paris, Aides, le Collectif contre l'homophobie, la Fédération Autre Cercle et l'Inter-LGBT ont dénoncé une "fausse concertation" et réaffirmé leur "opposition au principe même du fichier EDVIGE", annonçant qu'ils ne participeraient pas aux discussions.
Ces associations estiment que "le gouvernement n'entend pas revenir sur l'essentiel, à savoir un fichier qui mélange des finalités d'ordre administratif et d'autres relatives à la protection de l'ordre public".
"Selon les rectifications et aménagements annoncés par le gouvernement, dont les termes exacts demeurent encore inconnus, les données recueillies resteront donc considérablement étendues. Le fichier visera toujours des membres d'organisations désignées comme 'susceptibles de porter atteinte à l'ordre public'", affirment les associations.
Pour elles, "avec une définition si subjective", tout militant d'une organisation associative ou syndicale "restera fichable, l'activité citoyenne restera la cible".
"Il ne suffit pas (...) de renoncer à collecter les données sur la vie sexuelle ou l'état de santé de leurs membres ou de leurs responsables. C'est le fichier en lui-même qui est porteur de graves dérives", selon ces associations qui réclament toujours l'abrogation du fichier. AP ****La suite et fin de ton message blog.**