J'ai cherché à savoir pourquoi la banque d'affaire Lehman Brothers était en faillite.
Pourquoi et comment une banque pouvait arriver à 613 milliards de dollars de dettes ?
613 milliards de dollars. Ce chiffre dépasse l'entendement. Fondée en 1850, cette banque avait pourtant survécu à la crise de 29.
Les Echos citent "l'économiste Bertrand Jacquillat, président de la firme de consulting Associés en Finance, ce bouleversement de la finance américaine est une conséquence directe de l'hypertrophie de la sphère financière. «En 1996, la capitalisation boursière du secteur financier représentait 8 % de la capitalisation totale, elle est passée à 16 % en 2007. Tout cela va avoir des répercussions sur les valorisations des entreprises du secteur financier, sur l'emploi et même sur les pratiques du secteur.» Peter Morici, professeur d'économie à l'université du Maryland, estime que la consolidation ne fait que commencer : «"Si deux ou trois de ces banques à Wall Street tombent et que leurs dirigeants sont évincés, peut-être va-t-on enfin réviser le modèle de rémunération de ces banquiers qui font des paris de tête brûlée dont les actionnaires finissent par payer le prix.»" (il oublie les salariés, mais bon).
Les raisons seraient donc systémiques. Ce bordel, ce "vent de panique" n'est qu'une simple et banale correction. Il est de plus totalement indécent de la part des "observateurs" de parler d'un vent de panique. L'ouragan Ike (photo) a fait des vrais morts lui. Ca n'empêche pas Le Monde de comparer les deux, passons...
Des dizaines de milliers de personnes sont licenciées chaque jour. On ne va pas pleurer les banquiers surpayés qui vont enfin découvrir les joies du chômage.
Dans le monde réel, les actifs de Lehman Brothers (639 milliards de dollars) ne valent peut-être rien.
Un exemple : le cours de bourse de Lehman Brothers était au 5 juin 1994 de 4,53 $, avec un point le plus haut à 85,80 $ au 4 février 2007. Le 12 septembre 2008 l'action ne valait plus que 3,65 $ (source, Wikipédia). Ce dernier chiffre est à rapprocher du premier. Tout ce qui était au milieu était bidon.
La crise financière dans l'économie réelle risque d'être systémique, dit un autre économiste interrogé par Les Echos. En France, on nous refait le même coup que le nuage de Tchernobyl. Tout va bien, la crise s'est arrêtée à nos frontières.
De Gaulle disait que la guerre est une chose trop sérieuse pour être confiée à des militaires.
Et si l'argent - notre argent - était trop important pour être confié à des banquiers ?