Il est vrai que cette référence juridique est périmée: le législateur de l'époque voulait s'opposer au charlatanisme, dans l'intérêt de la santé publique... cela semble bien déridoire aujourd'hui, et contraire à la "libération de la croissance". Faisons donc joyeusement de la croissance, en particulier celle de la firme d'Urgo, avec la crédulité des malades, au détriment de la crédibilité des pharmaciens. Bravo.
Peut-être les pharmaciens qui acceptent de se compromettre ainsi vont-ils bénéficier, un temps, d'un petit chiffre d'affaire supplémentaire, lié à l'achat d'impulsion, favorisé par le libre accès, et la promotion commerciale qui déjà s'orchestre autour de ces gammes, chef-d'oeuvre de marketing, d'incitation à l'achat sous prétexte de maladie, etc. Toute relecture du code de déontologie est à éviter, bien sûr.
Inévitablement, les malades sauront un jour que ce produit "ne contient pas de principe actif". Le pharmacien qui aura trompé leur confiance par mercantilisme à courte vue, aura aussi bradé son principal capital.
Agnès Burnik, pharmacienne (59)
(1)Urgo n'attend pas le libre accès
Le Moniteur des Pharmacies, 27 oct 2007; (2698): 11