Mais ce que beaucoup de personnes ignorent que le monopole pharmaceutique en France est total. Cela signifie que toutes les étapes de la vie du médicament, de sa conception à sa dispensation au patient en passant par sa fabrication et sa distribution, sont sous la responsabilité d’un pharmacien. Mais il va plus loin puisqu’il faut être pharmacien pour posséder des parts dans une pharmacie d’officine et un pharmacien ne peut posséder des parts dans plus de deux autres pharmacies.
Ces dispositions concernant le monopole pharmaceutique ont pour but de limiter les pressions financières sur l’exercice professionnel et ainsi garantir un minimum d’éthique. Cette éthique concerne entre autre l’approvisionnement en médicaments. En effet, notre système est tellement verrouillé que la France n’a pas connu de scandales quant aux médicaments contrefaits. En juillet 2007, une alerte est lancée suite à la découverte de la circulation en Grande-Bretagne (pays où la pharmacie est totalement libéralisée) de lots contrefaits de PLAVIX (médicament préventif de l’athérothrombose en cas d’infarctus du myocarde et d’accidents vasculaires cérébraux) et de CASODEX (médicament indiqué dans le traitement du cancer de la prostate). Ces produits, déficients en principes actifs portaient les mêmes numéros de lots que ceux devant circuler en France. La France retira du marché les « vrais » lots par précaution.
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Les notions de monopole et de responsabilité sont indissociables ; la communauté pharmaceutique en est la garante.