Le film doit énormément à l’alchimie du tandem Bacri – Debbouze : le profonde amitié qui unit les deux acteurs à la ville se ressent fortement à l’écran, et donne lieu à un paquet de scènes assez imparables, dans lesquelles le premier se montre plus clownesque que jamais tandis que le second montre à ceux qui en doutaient qu’il sait faire autre chose que du Jamel. Leur entente, tout comme la prestation de l’actrice non–professionnelle Mimouna Hadji dans un rôle-clé, fait naître une émotion palpable, qui permet au film d’être plus qu’un Jaoui-Bacri de plus, avec dialogues bien troussés et morale à la clé. Parlez-moi de la pluie est sans doute leur film le plus humain.
La politique, l’héritage du passé, la culpabilité : de tels thèmes auraient pu donner lieu à un film donneur de leçons, qui s’oppose à tout mais ne propose rien. Renouant au contraire avec la finesse de leurs meilleurs scénarios, Bacri et Jaoui abordent ces sujets avec malice et les utilisent pour faire leur auto-critique, montrant explicitement qu’il est plus facile de refaire le monde depuis son fauteuil que de mettre la main à la pâte. Bien aidé par une flopée de seconds rôles brillants (Pascale Arbillot et Frédéric Pierrot en tête), Parlez-moi de la pluie apporte une jolie pierre à l’édifice.
8/10
(également publié sur Écran Large)