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Birmanie, tortures et mauvais traitements pour les prisonniers politiques

Publié le 16 septembre 2008 par Kathy
Il y a encore 2025 prisonniers politiques en Birmanie.  L'ONU  demande régulièrement  qu'ils soient libérés,  mais la junte n'a que faire de ces demandes qui ne sont pas assorties de sanctions assez fermes. 
Nilar Thein, une femme de 36 ans,  chef de file du militantisme antigouvernemental,  a été arrêtée  le 10 septembre 2008 
 Elle est actuellement interrogée au centre de détention d’Aung Tha Pyay, à Yangon (anciennement Rangoon, la plus grande ville du Myanmar), où elle risque d’être torturée ou soumise à d’autres formes de mauvais traitements. Elle est entrée dans la clandestinité il y a plus d’un an, après avoir organisé certaines des premières manifestations antigouvernementales en août 2007.
Nilar Thein a été arrêtée alors qu’elle allait rendre visite à la mère d’Ant Bwe Kyaw, un autre militant détenu, dans la banlieue nord-est de Yangon. Ant Bwe Kyaw et Kyaw Min Yu, l’époux de Nilar Thein (également appelé Ko Jimmy), figuraient parmi 13 chefs de file du militantisme antigouvernemental, membres du Groupe d’étudiants de la génération 88, qui ont été arrêtés le 22 août 2007. Cette organisation regroupe des militants opposés au gouvernement qui ont participé au soulèvement de 1988 en faveur de la démocratie et contre le régime militaire alors en place depuis vingt-six ans.
Le lendemain de l’arrestation de ces 13 militants, Nilar Thein a dirigé quelque 500 personnes lors d’une manifestation organisée à Yangon afin de demander leur libération et celle des autres militants, ainsi que de poursuivre le mouvement de protestation contre la brusque hausse des prix des carburants imposée par l’État le 15 août 2007. Lorsque les autorités se sont mises à rechercher les meneurs des manifestations, Nilar Thein a décidé de se cacher. Au vu des conditions malsaines et dangereuses de la vie dans la clandestinité, elle s’est résolue à confier sa fille en bas âge à sa famille.
Trois semaines après l’arrestation de son époux, un bruit selon lequel celui-ci était mort en garde à vue a commencé à courir. Cette rumeur s’est révélée infondée, et il semblerait qu’elle ait été lancée par les autorités afin de forcer Nilar Thein à sortir de la clandestinité.
Tout en continuant à se cacher, Nilar Thein n’a cessé d’envoyer des appels à la communauté internationale afin que celle-ci prenne des mesures visant à mettre un terme à la situation catastrophique des droits humains et aux atteintes dont les femmes sont victimes sous le régime militaire au Myanmar.
Un an après la violente répression des manifestations antigouvernementales de septembre 2007, les responsables de l’armée ne semblent pas disposés à relâcher leurs efforts visant à étouffer toute dissidence politique. Depuis le début de l’année 2008, près de 300 personnes ont été arrêtées en raison de leurs activités politiques, pourtant menées pacifiquement.
Nilar Thein a déjà été emprisonnée à deux reprises en conséquence de sa lutte en faveur de la démocratie. En 1991, elle a été détenue pendant deux mois. En décembre 1996, elle a été arrêtée pour avoir participé aux manifestations étudiantes qui avaient eu lieu à Yangon cette année-là. Elle a été condamnée à dix ans d’emprisonnement, puis libérée en 2005.
Source : isavelives.be  (Amnesty International)

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