L’Education Nationale à l’heure du "bling bling"

Publié le 16 septembre 2008 par Dominique Lemoine @lemoinedo
Jules Ferry ne doit pas en revenir !
Je pensais que cette institution qui a permis à de nombreux citoyens de sortir de leurs conditions initiales par l’accès à la lecture, à l’écriture, à la culture, à la connaissance serait à l’abri du bling bling ambiant.
Mais c’est sans compter sur Xavier Darcos qui ressort les vieux démons permettant de mettre en évidence les différences.
Un enfant, un adolescent serait-il suffisamment stupide pour travailler uniquement pour recevoir une médaille en chocolat dont la couleur indiquera ses performances et permettra ainsi de développer les notions de castes et d’augmenter encore plus les clivages entre ceux qui suivent sans trop de problème les enseignements et qui entreront en compétition dès le plus jeune âge et ceux qui ont des difficultés qui seront ainsi exhiber à la vue de tous.
Cette idée, d’un autre âge, est indigne d’une société qui veut promouvoir l’égalité des chances sans tomber pour autant dans l’égalitarisme.
Très critiquée, comme si elle était responsable de tous les maux de la planète, l’Education Nationale devrait maintenant se mettre à la mode de la communication et du marketing !
Devrait-elle faire passer la forme devant le fond ?
On peut lire de très nombreux articles critiques sur cette institution en oubliant l’effort accompli depuis que Jules Ferry a décidé de mettre en place l’école obligatoire.
Concernant les problèmes rencontrés par cette institution, les Ministres qui se sont succédés depuis bons nombres d’années ont de gros reproches à se faire quant à la constance de leur action, chaque ministre devant faire oublier son prédécesseur par une réforme.
Aujourd’hui, François Darcos augmente encore le programme de l’école primaire tout en diminuant le nombre d’heures de cours par la suppression des cours du samedi matin probablement pour les raisons autres que ceux du biorythme de l’enfant.
En plus, on vante la mise en place d’heures de soutien qui risquent de se dérouler durant la période méridienne, ce qui veut dire, qu’un enfant qui a souvent des difficultés à se concentrer, devra raccourcir sa pause de midi pour une demie heure de cours supplémentaire !
Au lieu de chercher à distribuer les médailles du clivage, notre ministre devrait s’atteler, avec ses autres collègues, à améliorer les conditions de vie de la société car les difficultés rencontrées à l’école sont souvent le reflet d’un dysfonctionnement de la société.
Dominique Lemoine