Qu’est ce que le “Frat Pack”?

Pour commencer cette chronique, j’introduirais bien en disant que je vais vous parler d’un mouvement plutôt récent profondément lié au cinéma indépendant américain. Mais lorsque je vais prononcer certains noms, les non-lecteurs qui me suivent depuis quelques temps riront. Oui, non, parce qu’il ne se passe pas une semaine sans que je fasse une référence à un des membres du mouvement.
« - Bon sang, mais de qui elle parle?

• Du Frat Pack.
• Du quoi?
• Du Frat Pack?
• Oui, du Frat Pack.
• Et qu’est-ce que le Frat Pack? »
  • L’invention d’un nom ne vient pas toujours de là où on l’attendrait.

Ah, bah enfin! Le Frat Pack est un mouvement qui n’en est pas vraiment un et qui arrive sur le devant de la scène, enfin.
Comme beaucoup de mouvements musicaux, cinématographiques ou artistiques, le nom n’a pas été inventé par les membres eux-même.

- C’est USA Today qui en a eu l’idée en référence au Brat Pack, ce délicieux mouvement d’acteurs des années 80 ou plus lointain, au mouvement littéraire. Le Brat Pack de l’époque comprenait Emilio Estebez (fils et frère de respectivement Martin Sheen et Charlie Sheen) Anthony Michael Hall, Rob Lowe, Demi Moore, Ally Sheedy, Judd Nelson, Mare Winningham, Molly Ringwald et Andrew McCarthy. Certains cocos comme Charlie Sheen ou Robert Downey Jr. Ont fait des apparitions parmi tout ça. The Breakfast Club est l’emblème ultime, avec Outsiders, du mouvement. Bref, ça n’est pas le sujet du jour, si vous voulez plus de renseignements dans l’immédiat, vous pouvez vous rendre sur ce site consacré au mouvement.

- Le Brat Pack fait lui-même référence au Rat Pack, plus ancien. Dans les années 1950 et 60, Frank Sinatra a conduit quelques stars à travers quelques aventures alléchantes. Dean Martin, Joey Bishop, Peter Lawford et Sammy Davis Jr. Étaient ses compagnons de (vraie) fortune. Lauren Bacall ou Judy Garland ont ajouté un peu de féminité au mouvement, marqué par l’empreinte de la mafia. Le film emblématique, pour moi, reste le premier Ocean’s eleven.
Tout ça reste tout à fait NOMINATIF et je ne suis pas en train de comparer Sinatra à Stiller. Zinzin, je ne suis pas assez.

Le nom n’est donc pas véritablement officialisé par les membres eux-même.

Les membres du Frat Pack.

A quoi fait référence ce nom? Et bien, c’est aux apparences, pas tout à fait systématiques, mais pas loin, que des acteurs réalisent dans des films communs. Oui, ça ne veut pas dire grand chose. Je vais essayer d’être plus précise. Ce sont souvent des caméos ou des participations que proposent des acteurs pour supporter les films de leurs amis ; des films qui partagent un sens aigüe de la connerie, de l’absurde et un héritage évident du SNL.

Vous voulez des noms? Hein, vous voulez des noms? Bien. La liste ne cesse de s’allonger mais je pourrais vous citer en priorité les inséparables Ben Stiller et Owen Wilson, le frère de ce dernier, Luke, l’indétrônable Steve Carell, Jack Black, Will Ferrell et Vince Vaughn.

Je ne peux qu’être d’accord avec le site the-frat-pack.com lorsqu’il associe au mouvement la clique Apatow. C’est d’ailleurs de plus en plus évident. Je m’expliquerai là-dessus plus tard.
Paul Rudd, Seth Rogen, Jonah Hill, Martin Starr, Jason Segel, David Krumholtz, Leslie Mann…Tous ses noms vont finir un jour où l’autre par se rattacher au Frat Pack. Et même pourquoi pas John C. Reilly et Jenna Fischer. Allez, soyons fous. D’ailleurs, il est aisé de créer tout un tas de branches.

« -Allez, Ana, fais-le!

• Nan, j’ai la flemme.
• Allezzzz!
• Nan, en plus je risque d’en oublier!
• On s’en fout, allezzzzzzzzzz!
• Bon, OKAY ».

Cliquez sur l’image.

Voilà comment je pourrais répartir les papattes de l’araignée. A noter que ce n’est absolument pas exhaustif. Il est très délicat de recenser tous les noms en lien avec le Frat Pack, pour la simple et bonne raison que le Packounet est au centre de beaucoup de manœuvres. Je parierai sur les apparitions de Masi Oka ou de Rainn Wright très prochainement. Masi Oka fait déjà son apparition dans Max la menace, Bruce&Lloyd ou encore The promotion. Rainn Wright lui, casse la baraque aux côtés de Steve Carell dans The Office et apparaît dans Juno aux côtés de Jason Bateman…Sans oublier qu’il sera à l’affiche de The Rocker : ouh Yeah. Oh, et je parie sur Justin Long aussi. Il y a deux ans, j’aurais ri au nez du kéké qui me sortait ça. Il s’avère qu’en très peu de temps, le jeune Long a montré sa panoplie de héros comiques. Bon, okay, je suis fan du Sasquatch gang.

Le Frat Pack : les pontes de la comédie américaine de ces dernières années.

Bref, finalement de quoi vous parle-je ici? Pour moi, il s’agit de la nouvelle comédie américaine, comme il y en a eu d’autres avant. Loin de moi l’idée de parler d’une disparition de la comédie indépendante américaine en dehors de ces mouvements.

Simplement, depuis 30 ans, je dirais, on a vu plusieurs groupes d’acteurs la faire briller. Le SNL, par exemple. Ca n’est d’ailleurs pas un hasard s’il on retrouve des acteurs comme Will Ferrell dans le Frat Pack : il a fait partie d’une version plus récente du SNL…
Oui, je crois que c’est ça. Contrairement à d’autres genres, je ne pense pas que la comédie est jamais été occultée dans les salles de cinéma. Ou même en dvd. Surtout en DVD, devrais-je dire? Je ne me risquerai pas, mais la comédie américaine n’a jamais vraiment été en mauvaise santé.

De temps à autre, on a cependant droit à une série de films brillants, fruits d’une équipe soudée, aux dialogues absolument brillants. Lorsque ces dialogues brillants manquent de faillir à la règle, le plaisir des caméos reste authentique, si on prend la peine d’apprécier le travail que peut représenter la recherche de clins d’œil. Vous me suivez? Non? Tant pis^^.

Si vous aviez une DeLorean, il faudrait remonter jusqu’à 1996 pour voir les prémices du Frat Pack. Mmm 1996, l’époque de Bottle Rocket, le tout premier Wes Anderson… Si ce n’est pas une comédie du Frat Pack à proprement parler, les frères Wilson sont là, avec du talent à revendre. C’est également l’année de The Cable Guy, un film de… Ben Stiller, qui invitera sur le plateau Jack Black et Owen Wilson. Ben Stiller et Owen Wislon, les inséparables… Suivront Heat Vision and Jack (1999), Zoolander (2001), Old School…

Ce dernier peut d’ailleurs marquer le tournant dans l’Histoire du Frat Pack. Pas nécessairement par son impact. Mais c’est dès 2003 que le Frat Pack à commencer à frapper le sol hollywoodien de sa lourde emprunte. La popularité de ses acteurs aidant, les caméos se feront de plus en plus persistants, nombreux, incisifs et libres. Starsky et Hutch, Envy, Dodgeball…Et surtout, surtout… The Anchorman. Le film cameodisant. Oui, ça veut rien dire, mais ça traduit l’émotion, le pouvoir, ‘voyez… Une scène phénoménale ou chacun des membres du Frat Pack fait une apparition mémorable. Sans compter les premiers rôles de Will Ferrell et Steve Carrell… Juste énorme et incontournable…Comment attendre The Anchorman 2? En lisant la suite de mon article.

Depuis, il y a évidemment eu tout un tas de films, dont the 40-year-old-virgin, Blades of glory, Knocked-up ou Tropic Thunder…

Cela dit, le Frat Pack ne serait peut-être pas aussi soudé sans le ciment de réalisateurs qui le fond dans le béton d’Hollywood. Judd Apatow commence à vraiment se rapprocher des dits personnages du Frat Pack, c’est évident. Je crois que je ne le répèterai d’ailleurs jamais assez, jusqu’à ce que je vous saoule complètement, chers non-lecteurs… D’ailleurs, Ben Stiller était là dès les débuts de Judd Apatow à la télévision. Il campait le rôle d’un bodyguard du vice-président (on a jamais demandé à ce que ce soit crédible) dans Freaks and Geeks. Todd Philips, Adam McKay, Ben Stiller (lui-même) … Ce sont des noms qui résonnent, en somme.

Voilà pour le « résumé » ! J’y reviendrai très régulièrement pour approfondir certains points. Juste parce qu’il est hors de question que je ne leur consacre qu’un billet.
Toujours est-il qu’en conclusion, je ne pense pas que le Frat Pack soit l’effet de sept personnes seules. Ce qu’il y a d’intéressant, c’est surtout la profusion de travaux entre des membres plus ou moins affiliés. Si Ben Stiller ou Steve Carell portent un film, un Paul Rudd par exemple n’en est pas moins important. Les gros et les petits maillons.