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Nicolas Sarkozy reçoit Silvio Berlusconi, ce mardi 16 septembre. Ce dernier rend la politesse à son hôte français. Le 6 juin dernier, Sarkozy s'était déplacé à Rome. « Existe-t-il un Sarkoberlusconisme? Nous sommes tous les deux des personnes concrètes et pensons que la politique doit résoudre les problème des gens » avait commenté le président du Conseil. « Notre point commun, c’est le refus du nombrilisme » avait complété Nicolas Sarkozy.
Berlusconi, un modèle pour Sarkozy ?
"il ne connaît pas de ligne jaune." C'est une qualification qui s'applique à l'un comme à l'autre. Berlusconi est l'homme des ruptures italiennes. Il est maître des médias dans son pays. Il a cassé son opposition; "je suis le modèle de Sarkozy" déclarait-il le lendemain de l'élection présidentielle, le 7 mai 2007. En France, Sarkozy s'apparente à un patron de programmes. Homme d'affaires et chef d'Etat Bling Bling par excellence, Berlusconi peut fasciner un président français qui cherche toujours à être "riche et célèbre."
Nous avons déjà évoqué, en juin dernier, les proximités des deux hommes.
De vraies proximités politiques
Silvio Berlusconi partage les mêmes idées que Sarkozy en matière de politique d'immigration, y compris au niveau européen. Brice Hortefeux n'a pas (encore ?) osé. En juin dernier, le ministre de l'Intérieur italien Roberto Maroni a prévu de faire recenser par la police tous les tziganes du pays, enfants compris, et relever leurs empreintes digitales de tous les occupants. En matière d'Education, Berlusconi a envoyé au front sa ministre de l'Instruction Publique: elle doit supprimer en trois années 87 000 postes d'enseignants, et revenir au maître unique. Mariastella Gelmini, 35 ans et un discret crucifix toujours arboré sur la poitrine,
Un allié objectif en Europe
Le président du Conseil italien s'est rallié au projet d'Union pour la Méditerranée défendue par Nicolas Sarkozy. Notre voisin espagnol, pourtant tout aussi géographiquement intéressé à ce projet, est resté plus reservé, préférant l'union européenne à ces démarches périphériques. Berlusconi au contraire a toujours soutenu le projet français.
Plus grave a été la position de Sarkozy sur Marina Petrella. Cette ancienne membre des Brigades Rouges, repentie et reconvertie depuis 25 ans en France, a été arrêtée, emprisonnée et manqua de peu d'être livrée à l'Italie où une peine de prison à vie l'attendait. Lors du dernier sommet du G8 au Japon, Sarkozy avait confirmé son extradition tout en demandant au président du Conseil italien de solliciter sa grâce auprès du président italien. Il a fallu que Marina Petrella dépérisse de depression suicidaire dans son hopital pénitentier pour que la France renonce à ce funeste projet.
Mais un voisinage encombrant.
Affairiste, cumulard de mandats, Berlusconi s'est auto-amnestié, a rassemblé la droite, éparpillé la gauche. Depuis son retour au pouvoir en avril dernier, Berlusconi est tranquille pour quelques temps. Il a même prévu de faire voter une loi accordant une immunité judiciaire aux quatre plus hauts personnages de l'Etat, dont lui-même. En France, on cite tout juste Nicolas Sarkozy dans une affaire de corruption datant de 1994. La proximité du chef de l'Etat français avec certains milieux d'affaires est assumée, mais la désinvolture du "Cavaliere" avec l'éthique des affaires semble gêner quelque peu un Sarkozy déjà très bling bling.
Rendez vous compte. Le 12 septembre dernier, Sylvio Berlusconi expliquait aux lecteurs du journal METRO ITALIE: "J’ai tenu mes promesses." Il ne parlait pas de politique. Il s'exprimait en tant que patron du club de football Milan AC.
Ensemble, tout est possible... n'est-ce pas ?