Magazine Culture
Le litre d'essence à Tana coûte le même prix qu'à Paris. C'est ça, la World Pop Life !
Petit hotely de bord de route dans le quartier "67 hectares nord", derrière le marché aux tissus.
Pas oser goûter le 1er jour, terreur des germes... Le lendemain, affamé, et deux litres d'eau de riz,
on se jette dessus : fritures, boulettes, croutons, patés sucrés, peu importe les noms, je bouffe.
Pures brochettes de boeuf ! Bière Gold sublime, meilleure que la THB ! On peut manger toute la journée.
Au palais de la Reine, le site d'Ambahimanga Rova, au milieu des collines bleues. Ma guide, Myriam, une toute petite femme de 1 mètre 50, à peine plus grande que l'était la reine Ranavalona III (1861-1917), dernier souverain de la dynastie, qui fut exilée en Algérie par les colons français. Myriam appartient à la même ethnie et famille que celle des souverains de son passé, les Merinas andriana, d'origine indonésienne.
Avenue du 28 juin 1960 et place du 29 mai 1929, face au cinéma Rex (immeuble années 1940) où est projeté un bollywood. Derrière moi, se trouve le grand marché couvert d'Analakely. Toutes les pubs dans Tana représentent des merinas. Il existe une douzaine d'ethnies, sans compter les métissages, moi je m'y perds...
Toujours avenue du 26 juin, le grand monument pour la lutte contre le sida. Les statues sont en bronze et à taille réelle. Quand vous arrivez à l'aéroport d'Ivato, un énorme panneau dit : "Non au tourisme sexuel". Le seul soir où je suis sorti accompagné d'Aimé, mon guide, pour écouter le groupe Mamy Gotso, dans un café glacier, j'ai pu voir quelques-uns de ces gros porcs, bien imbibés de bière, se laisser aborder par les filles (j'ai pas vu de mineures, on est pas chez les Thaïs). Tarif de la bière : 5 000 ariary (2 euros). Le reste, facile de dire non, même pour faire marcher ce commerce-là.
En bleu, à droite, on voit Aimé qui louche sur les poulpes séchés vendus à la FairMada, réunion de commerçants-producteurs alternatifs (commerce équitable, respects des normes environementales). Un seul poulpe est vendu 45 000 ariary (20 €). On fait les comptes. On s'installe au bar. En un an, on peut devenir millionnaire. Mais franchement je me vois pas pêcheur. C'est pas le cas de deux jeunes français de 21 ans, qui ont monté une association avec des gens de Brickaville (côte est), et qui semblent heureux... D'autres européens (les vazahas : les "étrangers") et leurs associés locaux présentent leurs produits : sucre de canne en lingot, miel, vanille (sublime), fromages, saucissons... Des pontes de Care (ONG partenaire), sur un stand rutilant, nous expliquent qu'ils ne donnent de subventions qu'à ce type d'économies.
Une femme venue de son village fait une démonstration de tissage de foulard en soie sauvage (le type à gauche en porte une). Aucun homme ne fait ce métier. Les femmes gèrent l'exportation. Une écharpe de 2 mètres de long coûte 50 à 80 000 ariary.
J'aime bien cette photo. Je comprends rien. Le type était pas là quand j'ai appuyé. Pour le sens des graffitis aposés sur le mur d'une ancienne imprimerie, on verra plus tard...
Dernier jour. Dans deux heures je prends l'avion. Il est 6 heures du matin. Gilles, 15 ans, prépare des moukatis, petits pains de coco et de riz. Dans quelques jours c'est la rentrée des classes. Aimé connaît cette famille qui fournit les hotely en moukatis. En chemin, j'en bouffe 6, c'est bien meilleur que le kouba, une sorte de rôti de riz à la farine d'arachide enroulé dans une feuille de banane, un truc pas bon du tout. C'est dément, je n'ai pensé qu'à manger. Et j'ai vu des bouches affamées, des mini momes cavaleurs poursuivis par leurs mères adolescentes. Les tropiques ça passe mal. Bonjour tristesse...
Ainsi se terminent les 7 jours à Tana de Madland (1er au 8 août 2008).
Voir la première partie : Combat de coqs