Magazine Politique
Fête de Notre-Dame des Sept Douleurs
Nous rendons grâces à Dieu, avec tous les catholiques de France, pour la visite du Pape Benoît XVI, laquelle a été des mieux
accueillies par la majorité des Français (1). Dans sa mission, il est venu éclairer et conforter, non seulement ces derniers mais tous les hommes de bonne volonté, auxquels il s’est explicitement
adressé, en particulier ceux qui oeuvrent en politique et dans le monde dit "de la culture". Monsieur Jacques Chirac, présent aux Bernardins, a ainsi pu entendre exposer par le Pape en quoi
consistent les racines chrétiennes de l'Europe - page de l'histoire que ses occupations passées ne lui avaient apparemment pas laissé le loisir de connaître.
Quelqu’un a dit que le Pape Jean-Paul II était venu manifester la visibilité de l’Eglise, et Benoît XVI son intériorité. C’est
un peu caricatural pour qui se souvient des sermons et discours du défunt Pontife Mais il est vrai qu’à eux deux, chacun selon son charisme, cette double dimension est extraordinairement
manifestée. Dans les tourments, les incertitudes, les doutes que traversent la société civile, et même la société ecclésiastique, ces hommes de Dieu rappellent la force de l’Evangile, son
éternelle jeunesse et son inépuisable fécondité.
Cela paraît si simple, dans le fond ! Si nous n’étions lestés de tant de choses, nous pourrions dire avec Psichari
qu’après cela, il suffit tout bonnement ... d’être logiques, cohérents. Cohérents dans sa vie de clercs, cohérents dans sa vie d’époux et de parents, cohérents dans sa vie professionnelle, pour
privilégier en tout la gloire de Dieu, le rayonnement de l’Eglise, la pratique de la justice, en particulier dans les rapports professionnels, et de la charité. Comme le monde en serait
changé ! Cela paraît insurmontable, impossible. Et pourtant, à l’évidence, le Saint Père met sa confiance en nous pour que nous suivions déterminément cette logique de sanctification,
de visibilité et d’intériorité chrétiennes.
Le Pape Benoît XVI a montré, dans toutes ces circonstances, à Paris comme à Lourdes, que le cœur de la vie du chrétien était la
sainte Eucharistie, « centre et sommet de la vie chrétienne », comme l’a proclamé le deuxième concile du Vatican. Il n’aura échappé à personne le soin, en particulier, qui
a été mis dans la liturgie, à la fois par le recueillement qui y était vécu, et en lequel les fidèles sont profondément entrés, et dans les rituels observés : la croix, présente sur
les autels, alors qu’en tant de lieux elle en a été ôtée depuis des années ; les ornements, simples mais beaux (de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux), alors qu’en tant de lieux ils
ne sont plus portés depuis longtemps, les clercs leur préférant des aubes informes et des étoles de mauvais goût ; le chant aussi, sur lequel des efforts certains ont été faits, alors
qu’en tant de lieux on se contente encore de ritournelles infantilisantes, comme s’il n’était plus possible de constituer des chorales dignes de ce nom ; l’usage du latin, cette noble
et belle langue fédératrice qui est celle de l’Eglise depuis tant de siècles, en laquelle un nombre incalculable de textes liturgiques ont été écrits et priés ; la communion sur la langue
et reçue à genoux, qui favorise tellement le recueillement et la révérence à l’égard du Corps du Christ.
Tout cela n’a pas toujours été bien pris, évidemment. Mais puisque le Pape s’est adressé aux hommes de bonne volonté, il suffit à
chacun de réfléchir à la portée de ces circonstances. Il n’est pas difficile de comprendre la puissance d’adoration que ces rites favorisent, et c’est cela qui rend bienveillant le Vicaire du
Christ à l’égard de l’ancienne forme liturgique de la messe et de ceux qui y sont attachés. Ce n’est pas par une espèce de fascination du passé, ou par quelque esprit rétrograde ou, plus
sottement encore, par la volonté de revenir sur les enseignements du concile Vatican II. Ce qui guide le Pape, comme ces fidèles d’ailleurs, ce sont des formes qui rendent le mieux honneur à ce
Don inouïe que le Père nous a fait en son Fils, rendu substantiellement présent sur l’autel par le ministère du prêtre.
La rapprochement des interventions du Pape à Paris et à Lourdes, montre encore que sa volonté de faire place large et généreuse à
l’ancienne forme liturgique, en invitant les évêques « à parvenir, en temps raisonnable, à des solutions satisfaisantes pour tous, afin que la tunique sans couture
du Christ ne se déchire pas davantage », est dictée par la désir, dans une société et une Eglise même qui sont en crise, de voir les chrétiens faire bloc pour répondre à leur vocation
évangélique commune. L’Eglise manque de prêtres ; les communautés traditionalistes en regorgent et l’on se prive de leurs services, pour une multitude de raisons, qui ne résistent pas
toujours à la lumière. A y regarder avec un peu de recul, cela a quelque chose de franchement absurde, d’ubuesque. La charité du Christ nous presse, dit saint Paul ! On dirait que
ce n’est pas le sort des âmes qui est finalement en jeu ! Comme si les petites vues des uns et des autres, leur “moi” envahissant, devaient l’emporter sur cette exigence
première !
Certes, les problèmes de cohabitation voire de communion existent, et nous les avons évoqués ici même à plusieurs reprises, mais pas
au point d’être insurmontables, pas au point qu’il en soit désespéré, et surtout pas par les Pasteurs du troupeau eux-mêmes. Nous l’avons déjà écrit ici, mais il faut le redire : il est
inimaginable que des successeurs des Apôtres puissent se résoudre à ce que des dizaines de milliers de fidèles, qui par ailleurs tendent véritablement à leur sanctification et sont habités par le
sens de la prière, de la famille, du dévouement et du sacré, vivent à l’écart de leurs paroisses et soient laissées pour compte sur le bord de la route. « Nul n'est de trop dans
l'Église, a insisté le pape auprès des évêques à Lourdes, à propos de l’application du Motu proprio. Chacun, sans exception, doit pouvoir s'y sentir chez lui, et jamais rejeté.
Dieu qui aime tous les hommes et ne veut en perdre aucun nous confie cette mission de Pasteurs, en faisant de nous les Bergers de ses brebis. Nous ne pouvons que Lui rendre grâce de l'honneur et
de la confiance qu'Il nous fait. Efforçons-nous donc toujours d'être des serviteurs de l'unité ! »
Le Pape Benoît XVI est aussi apôtre de la réconciliation de l’Eglise avec elle-même. C’est là, à n’en pas douter, qu’elle retrouvera
le dynamisme de ses vocations sacerdotales et religieuses, dont trop d’années de déséducation au sens du sacré et au sens du sacerdoce ont momentanément contrarié la source mais auquel le Vicaire
du Christ a adressé un appel pressant au travers des familles, à Lourdes.
Pour tout cela, pour votre présence et pour votre parole, merci très Saint Père !
_______________
(1) En contraposition, on pourra lire, sur le blog le bon grain et l'ivraie (et cette
fois pour cette dernière...) un court exposé des délires suscités par la venue du Pape chez les apôtres de la Laïcité laïciste. Il faut aussi faire une mention toute spéciale à un article publié
dans Le Monde par Mme Irène DROIT, "prédicatrice laïque dans une Eglise de la Réforme, réalisatrice d'émissions de radio protestantes", intitulé, avec
courtoisie et bon goût : Nous ne sommes pas tous papistes, où la bonne Dame paraît en être restée aux guerres de religion, bien qu'elle se réjouisse de n'être plus au XVIème siècle.
Jugez de cette belle conclusion du libelle : "Alors ne laissons pas submerger insidieusement cette belle victoire de la liberté [le fait que 80 % des Français ne soient plus catholiques
romains...] sous unn flot de tiédeur consensuelle. L'évêque de Rome doit passer quelques jours en France. Ressaisissons-nous, pour que les médias retrouvent leur professionnalisme - la
République toute sa vigilance pour le respect de la laïcité - et les protestants toute leur rigueur intransigeante [sic !]. Ainsi nous pourrons dire tous ensemble : Tous les chemins ne
mènent pas à Rome. Et certains d'entre nous auront envie d'ajouter : Dieu merci".
Fermez le ban ! Il serait surprenant que cette bonne Dame n'ait pas des aigreurs d'estomac. Décidément, comme il faut souffrir pour
être des Gardiens vigilants de la Tolérance Républicaine, Démocratique et Citoyenne. Comme c'est beau... A lire de toute urgence !
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