C’est par cette métaphore qu’un journaliste américain explique dans le New-York Magazine le rôle joué par Barak Obama dans la montée de popularité de Sarah Palin.
En effet, si peu de journalistes contestent qu’en substance, le candidat démocrate à la présidence est plus solide que la colistière de John Mc Cain, il est tout aussi indiscutable que la plus grande partie de la campagne d’Obama a été montée sur l’émotion du changement plutôt que sur un discours factuel. Dans une logique stratégique - du type des stratégies utilisées en thérapies brèves - la réaction de l’équipe républicaine a été particulièrement bien ciblée: combattre le feu par un feu plus puissant.
Quitte à donner dans le candidat émotionnel, John Mc Cain a trouvé en Sarah Palin un condensé d’émotion pure qui permet à 20% des femmes blanches de “ne pas devoir voter pour un noir” sans l’avouer. Elle vont se retrouver dans ce que l’on appelle déjà les “Wall-Mart Moms” on les appellerait chez nous les “Mamans Colruyt”, voire les “Mamans Aldi”: des femmes blanches caucasiennes de 35 à 60 ans, avec un niveau d’éducation et de revenu relativement faible, demandeuse de solutions radicales à leurs problèmes quotidiens, quitte à ce que ces solutions relèvent de l’utopie la plus incroyable…
Obama est maintenant bien en peine d’éteindre ce feu plus fort encore que le sien, et il va devoir se battre désormais contre des préjugés à la fois raciaux et sexistes. Avec le problème que les “Wall Mart Moms” sont typiquement des spectatrices de séries TV “soap”, et ne lisent la presse critique et politique que dans les colonnes des journaux qui emballent leurs légumes. Si en plus on veut bien se souvenir qu’aux Etats-Unis, les légumes ne s’emballent jamais dans des journaux… Bon courage.
Je suis honnêtement curieux de voir comment le sénateur de l’Illinois (qui a par ailleurs toute ma sympathie), va pouvoir renverser la vapeur.