La télé-réalité débarque chez les vignerons

Loana dans les vignes ?

Nous savons tous que la télé réalité connaît un succès phénoménal aux Etats-Unis, et maintenant dans le monde entier. Ainsi de nombreux concepts ont été développés, et la course aux idées les plus folles est lancée. Et c’est évidemment outre manche que l’on trouve les concepts les plus novateurs, comme cette nouvelle série : The Wine Makers.

Comme son nom l’indique, cette série met en image 12 hommes et femmes de tout horizons et promet au vainqueur la chance de créer son propre domaine. Même si la télé-réalité a plus pour objet de faire de l’audience que de traiter les sujets de façons intelligentes et profondes, le principe mérite ici quand même que l’on s’y attarde un peu.

Une saison compte 8 épisodes au format “30 minutes”. Les douze participants qui viennent tous d’horizons différents sont prêts à tout pour gagner le titre de Vigneron. Ils auront à leurs cotés une équipe de professionnels du vin, des sommeliers, des viticulteurs et des experts du monde de la gastronomie. Ces experts dont on ne connaît pas encore le nom sont sensés être des célébrités du milieu, du moins du point de vue des producteurs de l’émission.

Les candidats débarquent dans la Vallée de la Napa au moment des vendanges. Ils y apprendront la difficulté des choix que le vigneron doit faire au moment des récoltes ainsi que les premiers travaux de transformation du raisin en vin. De la vigne ils passeront progressivement au chais pour finalement terminer au département des ventes et au marketing. Le vainqueur pourra lancer sa marque et aura droit à une campagne de promotion nationale.

Vive la vulgarisation

L’idée de former des vignerons en une saison fait évidemment sourire. Néanmoins cette simplification permet une vulgarisation du vin à même de sensibiliser et d’éduquer les spectateurs. Bien sûr les producteurs n’ont pas choisi ce sujet par amour du vin mais plutôt dans l’espoir de recueillir une audience de cadres supérieurs qui vaut très cher sur le marché de la publicité. En effet, on peut lire dans le dossier de presse que la série cible des spectateurs qui gagnent en moyenne plus de 75 000 dollars par an, qui jouent en bourse ou encore qui ont plus d’une chance sur deux de possèder une maison secondaire et un plan de retraite…

A quand la version française?

Euh…jamais! Malgré les considérations sur l’origine sociale des spectateurs de la série on ne peut que constater que le vin aux Etats-Unis est en train de devenir un sujet suffisamment grand public pour qu’on puisse en parler à la télévision. Quel producteur français prendrait un tel risque avec l’extension de la loi Evin qui est passée en une décennie d’une loi consacrée à la publicité à une loi qui régit toute la communication autour du vin, y compris lorsque cette communication est gratuite. Dommage, car une telle émission serait un moyen formidable pour éduquer la population et sensibiliser la nouvelle génération à cette activité noble. A moins bien sûr qu’on y fasse jouer des célébrités du show-biz…