(Photo LOF - Le Portugal est le premier producteur de coing, il en existe de nombreuses variétés, ici une qui est excellente crue, une vraie pomme d'or)
Les pommes à couteau sont les pommes de table.
Et les coings à couteau ?
Par parenthèse, à propos de couteau, il y a une bien mauvaise nouvelle en France, la fermeture en octobre de la coutellerie suédoise Kindal, 33 avenue de l’Opéra depuis 1898 - fatal centenaire - qui succombe à une augmentation féroce de loyer
Nul ne sait si elle rouvrira.
(Photo LOF – Perceval, à Thiers, léger, bien en main, bonne lame)
Par parenthèse de parenthèse, quel est le bon couteau de poche pour manger des fruits à couteau ?
La réponse est un couteau léger, à bonne lame : le meilleur rapport légèreté / tenue en main / facile en poche, est un couteau de chez Perceval à Thiers (site internet hélas gris sur noir illisible)
Modèle « le Français ».
Excellent pour le verger.
(Photo LOF – Couteau « Le Français », manche genévrier le meilleur couteau de poche pour aller au verger)
On lit partout, même sur le site de Michel Troisgros ou chez Aprifel que le coing ne peut pas se manger cru.
C’est faux et depuis longtemps.
Il existe depuis la nuit des temps des coings à couteau.
Pline l’Ancien signale la variété Mulvian dans son histoire naturelle, pommier.com en donne deux : un caucasien (le coing vient du moyen orient) : Uganskaya, et un moderne Krymsk qui aurait un goût d’ananas.
Les Grecs appelaient le coing "la pomme de Cidon", mela kudonia, il existe une ambiguïté dans les textes et les légendes des anciens entre pomme et coing.
Il est difficile de penser que les anciens aient fait d’un fruit immangeable, dans son état de nature, le fruit sacré du mariage : celui que la terre donne à Héra pour son mariage avec Zeus.
Plutarque dit que la mariée grecque "croquait une tranche de coing pour parfumer son premier baiser".
Il ne dit pas qu'elle va à la cuisine faire cuire un coing avant d’aller au lit le bec sucré par une tartine.
Zeus avait tant aimé ce premier baiser qu’il avait confié aux Hespérides, filles d’Atlas aux solides épaules, la garde du verger d’où provenaient ces pommes d'or croquées par Héra son épouse.
(Photo LOF - faut croire les mythes, et se méfier de ce qui se raconte sur le web)
LOF n’est pas loin du verger des Hespérides, les Grecs disent qu’il est à l’extrême occident, non loin des colonnes d’Atlas, donc ici au sud du Portugal ou au Maroc, pays des coings sauvages, pays des coings merveilleux.
Les Hespérides ne sont plus, puisqu’après le vol des pommes elles furent transformées en arbres pleureurs, mais nul ici ne serait surpris de rencontrer Aeglé, Erythie ou Hespéra près du cognassier aux fruits qui ressemblent à une pomme, un rien duveteuse, belle et jaune comme de l’or.
Et qui est excellent cru,
avec une texture juteuse fondante avant totale maturité, (et non pas « les coings crus ne se consomment qu'après blettissement » comme dit Wikipédia, pouahh), aux saveurs qui vont de la groseille à la gamme des merveilleux parfums de coing,
dont la persistance en bouche est une chose rare, source d’un plaisir long long…
(Photo LOF - croquer la pomme ... d'or.
Plus le coing est cultivé dans un climat chaud, plus il est juteux et tendre donc mangeable cru,
dans les zones froides, de 4 à 8 il est dur, de texture sableuse et astringent, il n'est pas mangeable cru.
Voila tout le mystère du baiser d'Héra, elle était méridionale... )