1) Faillite de Lehman :
L'impensable est devenu réalité après que Lehman s'est déclare en faillite et se trouve désormais officiellement sous la protection du chapitre 11. La FED a accéléré ce dénouement après avoir refusé sa garantie et un « prêt relais » à un éventuel acheteur, contrairement à ce qu'elle avait accordé à à JP Morgan pour la reprise de Bear Stearns.
Cette faillite va faire des dégâts collatéraux : Pour se prémunir contre une réaction en chaîne et de nouvelles faillites un pool de 10 banques de sont réunies pour créer un fonds de 70 milliards de dollars destiné à assurer la liquidité et notamment ses dérivés.
Qui va payer la dette de Lehman, estimée à 310 milliards de dollars ?
Plus ou moins toutes les banques sont engagées dont BNP Paribas à hauteur de 250 Millions de dollars
2) Merrill Lynch rachetée par Bank of America
Après avoir étudié le dossier Lehman, Bank of America a créé la surprise en annonçant finalement le rachat de Merrill Lynch pour 50 Mds$, soit un prix par action de 29$ (prime d'environ 70% sur le dernier cours coté de 17.05$). L'opération se fera par échange d'actions avec une parité retenue de 0.8595 actions Bank of America pour 1 action Merrill Lynch.
3) Focus sur Bank of America: Naissance d'un géant financier
Avec le rachat de Merrill Lynch décidé en urgence, la grenouille s'est faite aussi grosse que le bœuf . L'ex-Nationsbank de Charlotte, Caroline du Nord, a d'abord acheté Bank of America en 1997, une banque californienne dont elle reprit le nom, puis la banque FleetBoston en 2004, MBNA, jusque-là un des plus gros émetteurs de cartes de crédit, en 2005, LaSalle, la succursale américaine de la banque néerlandaise ABN-AmRo, rachetée en 2007 par un consortium européen (Royal Bank of Scotland, Fortis et Banco Santander), et en 2007, au 1er juillet, Countrywide, le No 1 du prêt hypothécaire américain. Avec l'acquisition de Merrill, BoA devient un véritable colosse financier, avec plus de 20 000 gestionnaires de comptes et 2 500 milliards de dollars d'actifs à gérer.
4) FED : la fin du "moral hazard"
La FED a décidé de rétablir implicitement la règle du « moral hazard », c'est-à-dire la possibilité de perdre des billes dans une opération financière. En ne venant pas à la rescousse de Lehman, l'administration Bush qui s'était pourtant déjà engagée dans le sauvetage de Bear Stearns et plus récemment dans celui des géants du refinancement de crédits Fannie Mae et Freddie Mac a sifflé la fin de la récréation. Elle ne voulait visiblement pas se voir accusée de "nationaliser les pertes" et de prendre des risques excessifs en renflouant un établissement financier de plus. Pour éviter tout risque systémique, la FED se dit déterminée à assouplir considérablement les conditions de prêts et accepte pour la première fois des actions en contrepartie des ses prêts. De son côté, la BCE a lancé lundi un appel d'offres rapide sur une journée destiné à approvisionner les banques en liquidités.
Conséquences
La liquidation de Lehman va conduire à un risque de crédit plus élevé sur l'ensemble des produits structurés (RMBS, CMBS et LBOs ) et donc des provisions supplémentaires à passer pour les banques. Il est donc à craindre que le secteur ne chute lourdement et durablement tant que l'étendue des pertes n'est pas encore connue.
Les indices européens plongent à la mi-journée :
CAC 40 4135 -4.45%
Dax Xetra 6 034.73 -3.21%
Euro Stoxx 50 3 145.96 -4.03%
Footsie 100 5 220.80 -3.62%
Pour l'investisseur privé , le recul des titres offre une belle opportunité de rentrer, à condition d'être encore un peu patient. Nous sommes dans l'oeil du cyclone. Après les dégâts collatéraux et sans doute l'annonce de nouvelles faillites, des "affaires" vont apparaitre d'autant qu'avec une remontée de l'aversion au risque, les investisseurs se feront de moins en moins nombreux.
Patience et courage encore 6 semaines avant le rallye haussier (fin Octobre).
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