Au cours de sa visite en France qui prend fin aujourd'hui, le pape Benoit XVI n'a pas manqué d'admonester les prêtres qui auraient l'intention de bénir l'union de personnes divorcées. Sur la doctrine, ce pape philosophe qu'on caricature, parait-il, en pape obtus, ne varie pas d'un iota : les divorcés n'ont pas droit au sacrement du mariage.
Pourquoi mettre en avant cet aspect des discours du chef de la catholicité ? Tout simplement parce qu'il a été reçu par le plus célèbre divorcé de France, Nicolas Sarkozy, qui en a rajouté sur la laïcité « positive et ouverte » et qui, en bon catholique qu'il est (c'est son droit le plus absolu) aurait dû informer le pape que le divorce en France concerne un couple sur trois et un sur deux en région parisienne. Et que cela fait du monde, cela fait des hommes et des femmes parmi les catholiques même non pratiquants !
Alors, Benoit XVI est-il rétrograde ? Jean-Paul II avait le même discours et c'est bien pour cette raison que des rois d'avant-hier ont divorcé du monde catholique pour créer des branches dissidentes. Quant à Carla Bruni et Rachida Dati, voilà deux femmes proches de Nicolas Sarkozy qui ont eu ou vont avoir un enfant sans être passées devant monsieur le maire et encore moins devant monsieur le curé ou monsieur l'imam. On est en 2008 tout de même !