Manger des chips c’est un peu plouc. Enfin pas les manger mais les manger en plouc ça rend plouc, inévitablement. Non pas que les chips soient intrinsèquement ploucs mais il faut bien reconnaître que la façon que certains ont d’engloutir ces morceaux de patates en ouvrant la bouche aussi grand que le grand canyon pour ensuite y mettre ces pétales salés jusqu’au fond de leur gorge, comme s’ils pouvaient leur échapper, me soulève un peu le coeur. Et pis les oreilles aussi, parcequ’un chips ça ne meure pas en silence un chips, non, c’est même à ça qu’on les reconnait les chips tradition, ils crisp et crispent les oreilles sensibles.
Je me demande ce qu’on peut bien leur trouver aux chips, sinon qu’ils sont pratiques. Enfin pratiques, disont moins compliqués. Un petit côté roots, je mange avec les doigts comme mes ancêtres, et pis c’est gras et ça laisse des traces sur le livre ou sur Gala, parceque les chips ne sont pas l’apanage des ploucs, sauf que quand même, c’est plus souvent les lecteurs de Gala que de Kierkegard qui mange des chips, pas assez Hype pour l’intellectuel les chips.
Si ce n’est pas bon mais pratique, je crois bien qu’on pourrait dire qu’il existe aussi des chips intellectuels. Comme Laurence Parisot par exemple, c’est une chips intellectuelle. Pas grasse, mais pratique, pas forcément bonne, mais pratique. Vous n’avez pas le temps de rédiger un argumentaire libéral qui se tienne un peu, pas grave, sortez votre paquet de chips Parisot, c’est pratique, et en plus on est même pas troublé ça a toujours le même goût. Attention, hein, pas de trucs exotiques style paprika, non les chips Parisot c’est du traditionnel. Quand on les croque ça dit clairement que “les entreprises françaises ne peuvent supporter un centimes de charges supplémentaires”. Doit bien y’avoir un côté pratique à la chose parceque niveau gastronomie intellectuel, c’est plutôt pauvre en goût non? Remarquez, c’est plein de bon sens, imaginons qu’au lieu de 100 milliards, les entreprises du CAC40 ne fassent que 99 999 999 999,60 Euros de profits, imaginez un peu la loose, pas de de compte rond, un investissement en berne (oui les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain - cf Peyrelevade dans le Figaro, - oui le même qui a dirigé le CL, la banque aux 23 milliards de dettes réglées par le contribuable) et une réputation de socialisme rampant.
Pas à dire le chips intellectuel, c’est pas bon, mais c’est pratique et ça fait toujours plaisir aux partisans du pique-nique, on pique, on nique, c’est pratique. Et ça fait tellement chaleureux…