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Je suis tombé ce week-end sur un compte-rendu du récent concert du mythique groupe My Bloody Valentine, le 09 juillet dernier, au Zénith de Paris, après 17 ans d’absence en France.
Pour la petite histoire, ce groupe a accouché d’un des albums les plus marquants de l’histoire du rock, Loveless, en 1991.
La lecture de ce compte-rendu m’a laissé… sans voix. Et m’a incité à en chercher d’autres.
Pour en arriver à un constat :
Hallucinant de voir un tel ramassis de débiles se branler la nouille sur le volume d’un avion à réaction au décollage et de hurler à la société policière et autoritaire qui nous empêcherait de jouir des plaisirs de la vie.
Hallucinant d’autant plus lorsque l’on sait qu’une grande partie d’entre eux, et pour cause, ont dépassé la trentaine.
Je ne le cache pas : lire tout ça me donnerait presque envie d'envoyer ces guignols en colonie de vacances en Afghanistan.
Une fois n'est pas coutume, je vais insérer ici de longs passages de ce qu'on peut trouver sur le site tant je me sens incapable de disserter ce soir sur de la merde en html – je laisse du même coup les fautes de Français, je ne me sens pas d’humeur à leur moucher le nez.
Si vous êtes sur mon blog c’est en effet, je l’espère, que vous connaissez les dangers extrêmement importants – si ce n’est déjà fait, vous pouvez commencer par lire Mon témoignage.
Premier compte-rendu, par lequel ma soirée a commencé, sur le blog de josephghosn avec en signature un « nous ne sommes plus nous-mêmes » qui sonne douloureusement à mes oreilles meurtries, tant je ne suis plus le même suite à mon traumatisme auditif de 2003 :
Je ne sais qu’une seule chose au moment de m’endormir : mes oreilles bourdonnent comme rarement et elles résonnent de joie, tandis que je vois encore l’écho dans ma rétine de la silhouette de Belinda exactement comme il y a vingt ans. Elle n’a pas vieilli, je suis toujours amoureux d’elle, sa voix est un bourdon qui me dit que je sais exactement ce que j’ai fait des vingt dernières années et ce que je ferai aussi des vingt prochaines, peut-être.
Mais le pire reste à venir avec quelques commentaires sur ce billet.
Le meilleur du pire :
odot :
la bonne grosse honte pour le zenith, dont le limiteur a fait son triste office envers et contre 8000 personnes en lévitation en plein blitz harsh noise: une sommation, deux sommations, trois sommations, et puis silence. je croyais qu’on ne souffrait de ce genre d’absurdité que dans le fond du café chérie ou à la java, et puis non, en fait, même MBV, putain, MY BLOOD. rah là là.
Eric :
C’est donc les flics qui ont tout arrêtés ? c’est incroyable ! ils se sont déplacés exprès au concert ( ils ne sont pas venus sur une plainte du voisinage !) avec la ferme intention de punir le groupe et les gens qui avaient payés ( cher) leur place de concert, des gens qui venaient en toute connaissance de cause, et qui avait de quoi se protéger si ils le souhaitaient !
On a attendu 16 ans un groupe qui nous est culte, qui a changé la vie de beaucoup d’entre nous, ils viennent faire un concert unique en France, et ils repartent avec une amende pour avoir jouer trop fort ! ! ! incroyable !
Du coup il nous ont pourris le final qui était un délice noise tel qu’on l’attendais depuis bien longtemps, et recréent malgré eux une nouvelle frustration …
Mais bon tout cela ne dois pas occulter le reste du concert qui fut tout de même un grand moment, une bulle dans le temps qui flotte au dessus de tout!
Ce matin, pour la première fois depuis très longtemps je n’ai mis aucune musique, je n’écoute rien d’autre que le doux bourdonnement dans mes oreilles …
Jacky :
Il n’y avait pas 8000 mais 2500 personnes…
Et il y a toujours au moins un flic au Zenith. Il ne s’est pas déplacé exprès, donc.
D’après mes sources, la limite légale est de 106 décibels, et le groupe a passé les 3/4 du concert à 115.
[NDLM : la limite légale est en réalité de 105dB en moyenne et 120dB en crête, loi de voisinage et non de santé publique, il est utile de le rappeler.]
arbobo :
et a terminé au-dessus de 125 décibels, comme je l’ai vérifié auprès des ingés-son et de visu sur le db-mètre.
la salle a commuté le son plusieurs fois dans You made me realize (on entendait juste un mélange de bruit blanc et des amplis de la scène, assourdis), puis fait éteindre les amplis au bout de 12 minutes.
après quelques minutes de colère du groupe furieux qui ne voulait pas quitter la scène, ils sont revenus pour 5 minutes terminer leur morceau, dans les mêmes conditions (son commuté plus d’une fois).
final très troublant donc, surtout que sur le moment on n’avait pas toutes ces infos.
mais concert terriblement bon malgré la frustration finale !
Ps : Pour finir la (très) petite histoire, d’après les mêmes sources le groupe envisage un procès contre le Zénith qui leur avait garanti de pouvoir jouer au volume qu’ls voulaient, ça va être marrant dans le prétoire.
Gwen :
Concert étourdissant, ça reste du très bon (même si les bouchons d’oreilles étaient plus qu’indispensables :D )
yann :
Hier j’étais en transe les 3/4 du concert, qui m’a aussi rappelé qu’en France on ne rigole pas avec les décibels (certains se souviendront sans doute du concert de Mogwai qui avait été interrompu pour les mêmes raison au café de la danse, et de la baston qui s’en étais suivie entre les roadies du groupe et les ingés son de la salle!).
[NDLM : j’ai souvent entendu parler de ce concert de Mogwai au Café de la danse et ai eu l’occasion d’en écouter l’enregistrement… Je vous parlerai une autre fois de ce groupe terrifiant de connerie qui a pondu quelques disques magistraux – si c’était incompatible, nous le saurions depuis longtemps non ?]
sami bergold :
honte totale pour le zénith, honte pour la France une fois de plus, pas une très grosse surprise juste une piteuse confirmation
FUCK
Jacky :
Ils risquent de perdre leur procès, c’est indéfendable (et d’ailleurs, je peine à croire qu’ils en intentent un) : à partir du moment où ils ont insisté pour débrancher les limitateurs automatiques, ils s’exposaient à des ennuis.
Et alors apparemement (de source sûre), ils ont carrément bousillé des enceintes à la toute fin, en jouant trop fort… du coup (sans vouloir être relou), je peux comprendre que les mecs du zenith aient dit basta… :)
[NDLM : notons le « sans vouloir être relou » de ce pauvre Jacky qui a conscience de s’écarter du discours bien-pensant de ses amis commentateurs ; il ne voudrait surtout pas être relou, fasciste, sarkozyste et compagnie. Notons également que si l’on suit son discours, c’est la destruction du matériel qui a amené le Zénith a pousser le hola. Et non la mise en danger du public. Et dans ce cas là le Jacky ben il « peut comprendre ». On ne déconne pas avec le matos.]
pornoccio :
Oui, sur la fin, ça sentait le cramé: un ampli a du avoir un coup de chaud. La proximité de Belinda peut-être? Damned, elle est plus belle qu’il ya 20 ans. C’est évident, regardez MBV, regardez Sonic Youth: le bruit conserve.
marianne :
on est forcément un peu déçu ; je m’attendais à quelque chose de beaucoup plus violent, larsenique, et mes oreilles déjà bien abîmées n’ont pas tellement sifflé… mais qu’importe, Loveless reste et restera l’un de mes disques préférés de tous les temps.
Pour moi qui n’ai pas pu voir MBV à la grande époque, coincée que j’étais dans ma ville de province, ce concert a juste été énorme, j’ai dansé sur la plupart des titres avec cette sensation de “dérèglement de tous les sens” et j’ai constaté que beaucoup de monde était en lévitation ; les principes de précaution ou de sécurité qui envahissent peu à peu toutes les sphères de la vie publique et privée ne nous enlèveront pas ça.
[NDLM : Florent Pagny, on t’a reconnu, tombe le masque…]
80000 :
Honte au Zenith! Honte à la France! [...] tout ce que j’ai reçu etait un My Bloody Valentine censuré.
stunt :
A Glasgow on a pu profiter d’un son à la fois plus fort et plus clair et d’un final assourdissant (30 minutes de noise).
[NDLM : J’espère que tu en as bien profité, stunt, et surtout n ‘hésite pas à retourner en Ecosse. Tu pourrais peut-être songer à t’y établir d’ailleurs, tu crois pas ? Si tu veux, je t'achète un aller-simple.]
DJ Pop :
Il fut dommage que ce ne soit que très peu relayé par la presse avant et après le concert, si ce n’est, un article pas mal du Monde…
[NDLM : Bien dommage en effet de 1/ ne pas avoir prévenu que ce concert serait une boucherie pour le public et surtout 2/ de ne pas en avoir parlé après]
regis :
Je comprends les frustrations j’aurais moi même été extrêmement frustré.
je les ai vu le 29 /06 à Manchester et là pas de soucis ils ont joué comme ils voulaient et les bouchons anti bruits étaient nécessaires dès le début. [...] la législation n’a peaut être pas été ici respectée soit mais il y a eu un contrat signé entre les artistes et la salle.
donc sachant pertinnement que le niveau sonore serait élevé ils pouvaient ne pas signer le contrat et donc le concert se faisait dans ce cas ailleurs
il y a non respect des artistes et ça c’est scandaleux.
Dommage dommage il aurait fallu casser le zenith après ça de toute façon tout les zenith ont un son pourri alors …
[NDLM : C’est le Régis-est-un-con des Nuls, vous croyez ?]
Bojarski :
Les mecs ont tout coupé et y’a pas un blaireau qui a réagi.
Vous méritez mon plus profond mépris, bande de boniches.
[NDLM : ah, un gros rebelle ! Ça fait plaisir de savoir qu’il en reste.]
Heureusement, dans cet océan de crétinisme, un certain Fab surgit soudain pour gentiment remettre quelques pendules à l’heure :
J’ai aimé MBV il y a X années, quand Loveless résumait à lui tout seul l’esprit musical d’une époque. Au moins pour moi.
Je n’ai pas été au Zénith, ni à Manchester, ni ailleurs non plus. Donc je vais parler sans savoir, lancez les tomates. Sauf que j’ai écumé les concerts pendant 20 ans, et que s’il y a quelques choses dont je suis sûr, ce sont : 1/ pas besoin de balancer 110 dB pour faire un grand concert 2/ jouir pendant 1h15 aux assauts soniques de MBV c’est bandant, choper des acouphènes pendant les 20 années qui suivent ça calme (je le sais, j’étais au Transbordeur en 91 ou 92, et c’était déjà le même souk, bruit blanc sur “You made me realize”, sono qui lache et tout et tout… rien de bien neuf, donc!)
Donc ça fait vieux con, mais j’assume : le “réacteur supersonique” de MBV me semble totalement has-been et dangereux en 2008, tout comme il était excitant et dangereux en 1991. Et Loveless le grand album d’un génie du son qui ne s’en est jamais remis.
Quant à ceux qui pleurent le fait de ne pas en avoir assez ramassé plein les tympans à cause des organisateurs du Zénith, rendez-vous dans 15 ans. Ils pleureront encore, mais pas de la même chose.
[NDLM : merci Fab, MERCI]
korelys :
Je suis allé au Zénith ce 9 juillet, excité à l’idée de replonger dans ce bain incandescent, même si sans surprise désormais.
Je m’étais quand même procuré des bouchons avant de venir, pour la première fois de ma vie !
Eh ouais, je suis pas hypocondriaque mais j’ai 39 ans, déjà vécu quelques alertes, après des années d’excès plus ou moins “contrôlés”… je kiffe la vie saine à présent, mon sang circule mieux ;)
J’ai pris beaucoup de plaisir à ce concert, malgré les couacs, même si l’expérience n’est pas comparable à celle de 92.
Les bouchons sont restés dans la poche.
Ceci dit, je suis globalement d’accord avec Fab :
http://nro.chez-alice.fr/sommaire.html
[NDLM : en voilà un au moins qui prend des risques assumés… Il a eu l’immense chance de connaître quelques alertes. Je n’en ai eu qu’une et il était déjà trop tard.]
Fab (encore lui) :
j’ai tendance à croire si je me réfère au concert du Transbo de 92 et à la dernière photo présentées dans ce blog (la moitié des gens discernables qui se bouchent les oreilles, c’est généralement pas bon signe).
La seule différence c’est qu’en 1992 l’excitation prenait le pas chez moi sur le “dangereux”. L’inconscience, quoi. Celle qui fait qu’on est content d’avoir vécu un truc tout juste pas possible, même si on en garde des séquelles…
Le problème d’une salle de concert, c’est que si le groupe joue hyper fort, c’est tout le monde qui trinque. Alors que s’il joue juste fort, ceux qui veulent en prendre plein les oreilles n’ont qu’à se rapprocher des baffles et tout le monde est content.
[NDLM : La seule différence pour moi, mon ptit Fab, c’est que dans mon cas ce n’est pas l’excitation qui a pris le pas sur le « dangereux » en 2003. Puisqu’aucune conscience du danger il n’y avait chez moi, comme chez l’immense majorité du public d’ailleurs.]
korelys :
Certains encaissent sans problème (j’ai vu des enceintes de ravers où des gens collaient leur tête contre la grille des HP, entraient les bras par les 2 trous des évents et se tenaient aux tresses de cuivre qui mènent le jus aux bobines mobiles des HP).
D’autres en font les frais et finissent leur vie dans un enfer de bruit blanc.
Sur la “société d’interdiction de”, concernant le sujet qui nous intéresse, c’est tout le problème du concept même de loi, de responsabilité dans la mise en danger d’un autrui pas forcément informé des risques, de liberté qui s’arrête la où celle des autres est mise en péril, etc…
[NDLM : plus exactement, et pour reprendre une image que j’ai déjà employée, c’est un peu comme jouer à la roulette russe : on peut passer au travers des dizaines de fois. Mais un jour ou l’autre…]
Capra :
J’ai raté ça pour cause de paternité précoce (enfin ca dépend de quel point de vue…), mais gardait un souvenir halluciné du concert du New Morning (avec Happy Mondays bien foutraque en première partie…). Le plus marrant rétrospectivement était la présence avec moi d’une pote de troquet de l’époque, une certaine Laetita Sadier, qui était sortie aussi de ce concert avec les yeux comme des soucoupes (et des acouphènes pour une semaine, comme tout le monde).
[NDLM : Laetita Sadier c’est elle. Après ça, des gens vont encore venir me dire que les musiciens ne connaissent pas les risques qu’ils infligent à leur public.]
Nono2931 :
Ca me fait tout simplement pitié de lire certaines commentaires et si peu de bon sens.
Comment pouvez vous être heureux de vous en prendre plein les oreilles quand on sait les conséquences que ça peut avoir. Et je sais de quoi je parle j’en souffre depuis plus de 6 mois maintenant et ça s’empire malgré toutes les précautions immaginables. Vous pouvez me dire que je suis un rabat joie ou tout ce que vous voulez mais sachez qu’il y a de forte chances pour que la génération actuelle soit une génération d’acouphéniques et de sourds précoces et une des causes est justement cette débilité de la recherche du son le plus puissant.
Ca me donne juste envie de gerber.
tarentel :
je suis d’accord avec nono2931 même si je peux comprendre ceux qui cherchent à se cramer les oreilles. après tout, c’est le droit de chacun de disposer de son corps et de sa santé comme bon lui semble. mais d’un point de vue musical, monter le son n’est pas très logique: il faut reconnaitre que ce concert de MBV était très fort (comme d’autres d’ailleurs) et que mettre des bouchons dans les oreilles ça modifie la perception du son qui rentre dans les oreilles justement… certaines fréquences passent sans problèmes, d’autres se retrouvent éteintes complètement. alors quelle est la logique d’un groupe (qui porte lui-même des protections) sachant qu’ainsi la grande majorité des spectateurs qui ne voudront pas s’abimer les oreilles (comme eux) devront porter un appareil qui réduit la qualité d’écoute!. tout cela est un peu étrange quand même… la seule logique dans tout ça reste les vibrations dans le corps très fortes induites par cette montée de son (ce que je retrouve avec plaisir dans les concerts de sunn o))) même si là il s’agit surtout de l’utilisation d’infrabass très forte). mais cette monté de son se fait toujours au détriment de la qualité de perception de la musique… et cela me parait bien dommage! finallement peut-être que tout cela fait partie du folklore musical. comme une tradition difficile à faire évoluer.
[NDLM : oui, chacun peut disposer de son corps et de sa santé comme bon lui semble – même si une telle affirmation mériterait un long débat – à condition de le faire en connaissance de cause ! Or dans un tel cas, lorsque l’on ne sait pas, c’est autrui qui dispose de mon corps. Ce qui est absolument intolérable.]
Poursuite de ma lecture sur le blog de Rustman, qui le présente lui-même comme les errements sans but précis d'un dipsomane amateur de la beauferie en tant que concept… et vous allez rapidement constater que gros beauf il l’est, assurément :
Evidemment, ça s'est terminé par un "Wall of sound" d'une puissance phénoménale (partie "holocaust" de "they made me realize" Le son d'un réacteur d'avion au décollage... pas plus, pas moins, 20 minutes d'un intense bruit blanc, malheureusement troublé par les abrutis du Zenith qui ont trouvé bon de couper le son pour cause de normes dépassées... De colère, je me suis barré.
Autre compte-rendu de ce concert sur le blog de Parlhot, qui se décrit ainsi :
un journaliste passionné de musique et d'interviews fleuves, j'ai créé Parlhot pour pouvoir m'étendre à ma guise et en toute franchise sur les artistes et les sujets qui me touchent et toucher en retour des gens en quête de style et d'esprit critique..
Sous le titre My Bloody Valentine terrorise le Zéntih.
(Suivi d'un "trèfle de plaisanterie". Ahah, qu'est-ce qu'on rigole.)
C'est parti :
On m'avait dit qu'ils flirteraient avec les 140 décibels. Hé bien je ne sais pas si on y est mais ça joue fort. Très fort. Je veux dire : à côté Mogwaï c'est Cocoon ! Non, sérieux, mes oreilles n'ont jamais pris aussi chères à un concert. Tout le monde ou presque a des boules quiès. Presque, parce que à moins que j'hallucine, j'en vois un à côté de moi qui ne porte rien ! Comment fait-il ? Ce n'est pas humain. Les morceaux s'enchaînent et le vacarme est impressionnant. De toute évidence, plutôt que de caresser ses ouailles dans le sens du poil, Kevin Shields et sa bande ont choisi l'option terroriste. Déjà que j'ai du mal à individualiser et reconnaître leurs morceaux sur disque, là c'est tout bonnement impossible. […] Ce concert ce n'est plus de la musique mais une expérience masochiste. […]
A un moment, sans doute parce que l'ingé-son de la salle lui en a intimé l'ordre, Kevin Shields annonce qu'ils vont jouer moins fort, mais pas du tout, juste derrière ils se mettent à jouer plus fort que jamais et les quelques malheureux qui l'ont cru et ont ôter leurs boules quiès ont du morfler sévère. Les morceaux sont de plus en plus violents. Limite speed metal me dis-je par moments. Des gens commencent à partir. […] Sourd aux demandes du public, le groupe se lance dans un long morceau dantesque, un truc de pur feedback à vous faire sauter les tympans malgré les boules quiès et les mirettes avec pour cause de lights shows stroboscopiques. Le morceau est "You Made Me Realise" me souffle-t-on dans mon oreillette. Mais j'aurais pu m'en douter car le public reprend ce refrain en choeur dès qu'il émerge de la masse sonore. Le son est tellement fort que le Zénith en tremble. Oui, le sol tremble sous nos pieds et quand ils ne quittent pas le navire, les gens joignent leurs mains sur leurs boules quiès, et serrent sans doute les fesses, en attendant la fin de l'apocalypse. Mais ça dure. La pression sonore est véritablement flippante. Entrecoupée de courts moments de répits où le groupe coupe bizarrement les amplis et continue à jouer son insoutenable bourdonnement en son direct. Puis ça repart. Plusieurs fois comme ça. Un cauchemar. Un rush stellaire. Comme si tout le concert se déroulait à rebours à la vitesse de la lumière. Comme si nous étions au cœur de la formation d'une étoile ou de son effondrement. Comme si le Zénith allait exploser, là, maintenant. Je vois une femme enceinte à ma droite. Je pense quelque chose comme "Mon Dieu !" Le morceau s'achève. J'embrasse mes boules quiès. […] Ce qui est sûr aussi c'est que Kevin Shields est un putain de taré, mais heureusement qu'il y en a quelques-uns de ce genre sur terre et dans l'industrie musicale. En rappel le type a eu quand même le culot de nous resservir le boucan d'enfer angoissant sur lequel il avait clôt le concert !
[NDLM : je n’ai rien contre les tarés, bien au contraire à vrai dire… à condition qu’ils ne viennent pas bousiller mon existence.]
Et un fêlé, lustucru de son pseudo, d'y aller de son petit commentaire :
ahhaha je crois que les plus fous dans l'histoire c'est ceux qui payent 40 euro boule quiès incluse. ça me rappel les performances de groupe inconu (généralement venu du nord la où il fait froid) qui prennent plaisir gratuitement(ou presque) à vous niquer les tympans sans boule quies alors là c'est plus pour le coté sado maso du regardeur (parceque le coté écoute y plus qu'un vague acoufen persistant quelques heures apres voir jour).
[NDLM : oui, nous sommes de gros cons d’aller assister à des concerts. OK, OK]
Allez, on poursuit la séance d'exploration des abysses sur Pop Only Knows :
Premier choc: ca joue fort, TRES TRES FORT ! Tout le monde met ses bouchons, […] Un concert de My Bloody Valentine, c'est finalement 1h30 de musique presque intrumentale, la tête dans un étau, à passer le mur du son toutes les 5 secondes. […] Par deux fois, le Zénith baissera le son des enceintes, le groupe jouant trop fort... Kevin s'en excusera auprès du public. Ce seront ses seuls mots pour nous. […] Et puis arrive le dernier titre... You made me realize, l'hymne de MBV. Et là, la Terre tremble. C'est un choc tellurique, le groupe joue encore plus fort, c'est l'Apocalypse.
Quand la Terre grondera et explosera, que l'Agneau ouvrira le Septième Sceau, avec les éclairs, et les voix, et les tonnerres et un tremblement de terre et la grêle tombant drû (relisez l'Apocalypse de St Jean, les enfants, c'est ce qui est dit...), c'est ce son qu'on entendra.
Par trois fois, les baffles sont coupées puis le son revient. C'est une experience bruitiste hors du commun. Puis tout le matériel finit par péter réellement. Le son coupe d'un seul coup. C'est le chaos. Le public hébété ne sait comment réagir, moi le premier. Finalement au bout de 10mn, le groupe revient pour finir You Made me realize. Ca dure 2 minutes avant que tout repète pour de bon. C'est fini, MBV ne reviendra plus. Avec Xav', le guitariste de Carvel, on reste sonnés, abasourdis.
C'est certainement le concert le plus extrême que j'ai vu dans ma vie. Le plus déroutant aussi. En fait, on se disait avec Xav' que ce set tenait plus de la musique contemporaine (Boulez & co) que du rock. Ce matin encore, je reste sous le choc.
Fallait il y aller ? Pfff... j'en sais rien. Je ne sais même plus comment je m'appelle.
Un petit commentaire d'un certain Stéphane, pour la route :
Je reste sur ma faim, moi, j'ai trouvé ça carrément frustrant en fait, ces problèmes de son, ce volume baissé autoritairement, ces excuses de Kevin, ce You Made Me Realise haché, découpé en rondelles, quasi censuré... Pas complètement foutage de gueule, faut pas exagérer non plus, mais pas loin...
Je monte d’un cran dans la connerie avec le blog Loin du Brésil.
Une vraie perle.
Lisez plutôt :
Nous, on est là pour se faire exploser la tête, pour que nos oreilles saignent, on a mis un point d'honneur à ne pas accepter les bouchons offerts gratuitement à l'entrée, on a eu un peu peur en constatant que, derrière la console, trainait un appareil de contrôle du niveau sonore. Alors quand, après 20 minutes environ de concert, Kevin Shields, muet jusque là, à son habitude, nous dit - par deux fois - d'un air dépité : "Les gens de la salle ont baissé le son de la sono, on n'y peut rien, on s'excuse si vous n'entendez pas notre musique comme elle devrait...", nos pires craintes se matérialisent : décidément, la France, avec ses règlements et sa folie dictatoriale d'un Etat se délectant de la privation des libertés "pour le bien de tous", n'est pas le pays du Rock, et il n'est pas sûr que My Bloody Valentine revienne de si tôt jouer en nos contrées. Mais le pire reste à venir : lors du dernier morceau, l'épique "You Made Me Realise", qui voit My Bloody Valentine se lancer dans un tunnel bruitiste extrême, couronnant magnifiquement le concert, le son lâche après une dizaine de minutes, laissant les musiciens et le public comme égarés au milieu du silence... Problème technique ? Excès de censure parce que le son a régulièrement frisé - dépassé peut-être - les limites légales ? On ne le saura pas, et après cinq ou six minutes d'attente, le morceau peut repartir, jusqu'à ce que Kevin ait (apparemment) des problèmes avec ses pédales d'effets et déclare définitivement forfait.
[…] Car on a frisé la perfection dans le genre, ce soir, ou plutôt, on l'aurait frisée si le niveau sonore avait pu être à la hauteur - épique, pas moins - des shows "normaux" (c'est-à-dire pas en France) de My Bloody Valentine : un son quand même puissant et somptueux, un travail remarquable sur les ambiances lumineuses, entre projection d'images psychédéliques et stroboscopes incitant à la transe ("Ne manquait que les pétards", confirmait Gilles B) […]
Après une heure et demi, les oreilles quand même gravement allumées par le mur de Marshalls en face, au milieu de nombreux jeunes spectateurs hébétés, qui n'avaient visiblement jamais entendu de la musique jouée aussi fort, force a donc été de constater que la réappartion soudaine de My Bloody Valentine fait pleinement sens […]
noise annoys ? y va de son point de vue sur la question :
Cher Sylvain,
En t'écoutant - et en lisant pas mal de commentaires qui concordent avec toi -, j'ai envie de (pour une fois) me permettre d'être en désaccord avec toi (et avec les autres). My Blood Valentine n'est pas un groupe comme les autres, le principe de leur musique, c'est de créer un effet "physique" sur leurs auditeurs à un niveau sonore qui doit provoquer un impact - voire des dommages - physiques. On peut être en désaccord avec cet extrémisme, mais dans ce cas il faut écouter autre chose. Ecouter MBV à un niveau normal comme un autre groupe de rock, c'est tout simplement un contre-sens total. Pour les amoureux du noise, il y a Sonic Youth, The J&MC, etc. tous des groupes magnifiques et magiques, que l'on peut écouter "normalement" fort, mais MBV, c'est autre chose. Désolé, mais les gens qui ne comprennent pas cela passent à côté de l'essence, de la raison même d'exister de ce groupe !
J'ai eu la chance avec mes amis d'assister à un concert londonien de MBV en 1990, et là, sans les restrictions sonores stupides de la France, nous avons pu vraiment ressentir leur musique, d'où notre frustration cette semaine. Par contre, je dois bien dire que le groupe a indiscutablement - et curieusement - gagné en beauté, en tension, en richesse... Ce fut donc magnifique... mais pas assez fort. Dont Acte.
Un dernier compte-rendu de ce concert, cette fois-ci sur Xsilence :
On se rend tout de suite compte que les bouchons d'oreilles distribués à l'entrée vont nous êtres utiles et tout le monde suit le même rituel en vissant ces étranges morceaux de plastique rouges dans leurs canaux auditifs. […] Le batteur martyrise son instrument, il est totalement impressionnant. Devant lui se trouve la bassiste, totalement courbée sur son instrument de destruction massive et plus punk que jamais. […] Mais là, le mur de son a explosé, est devenu encore plus impressionnant et "vivant". On était parti pour 15 minutes de bruit pur. Le tout très supportable. Et véritablement gâché par le staff technique du Zénith qui a imposé des limites de volume. On connaît la suite : Kevin Shields après s'être excusé durant le concert, a fini par s'énerver et tout s'est tu dans un grand silence malsain.
Bloodinmyeyes rote quelques lignes en réaction à ce papier :
A ce titre, le fait d'avoir des bouchons d'oreille permet d'atténuer un peu ce mur de bruit et de percevoir la mélodie se cachant souvent dans la section rythmique ou dans les voix. Les personnes n'en ayant pas mis n'ont peut-être pas pu apprécier la musique de My Bloody Valentine à sa juste valeur. […]
Décevant à cause du manque de puissance dont Kevin s'est plaint à plusieurs reprises, entâchant la prestation des Irlandais qui ne pouvaient pas fournir totalement ce qu'ils souhaitaient par moment. Notamment, on retiendra le final du concert, l'apocalyptique "You Made Me Realise", connu pour son mur du son équivalent à un décollage d'avion ou de fusée. Au cours de son interprétation, le niveau sonore, sensé aller crescendo, est tombé à plusieurs reprises. La faute à qui? A une législation française contraignante? Aux techniciens du Zénith excédés par ce vacarme? Mais Maître Kevin a fait la nique à Paris et s'est arrêté en plein décollage. Après une pause de quelques minutes et une négociation avec les responsables de la salle, la chanson reprend là où elle s'est arrêtée. Kevin, ayant montré sa frustration à plusieurs reprises, fait un pied-de-nez lors du dernier refrain, en chantant "You made me realise" a capella, juste avant un bref dernier déluge. Les Français ont eu droit à une version inédite de cette chanson, mais sûrement pas la meilleure. Donc on peut féliciter les personnes ayant cherché à se procurer des places à l'étranger, ils avaient peut-être prévu que ce problème arriverait.
Vous l'avez compris, la déception vient du fait que les organisateurs français aient bridé le potentiel MBV de ce soir. Ceci n'incitera sûrement pas Kevin Shields et sa bande à revenir de sitôt à Paris. Quand on invite un tel groupe, on devrait savoir à quoi s'attendre, messieurs les organisateurs (et messieurs dames les spectateurs aussi, soit dit au passage). Sinon, pas la peine d'inviter.
[NDLM : Toi la prochaine fois que je te vois je mettrai un ptit cachet dans ta bière et quand tu auras bien la chiasse je te dirais que lorsque l’on accepte la bière d’un inconnu, on doit savoir à quoi s’attendre ;-) ]
Je laisse le mot de la fin à Jacky Chiles, oasis de neurones dans un océan de vase cérébrale et peu communicante :
Fait curieux et inédit pour moi : distribution de bouchons aux tourniquets de l'entrée. Ce gracieux don pouvant revêtir plusieurs significations. Son très fort ou... mais passons.
[…] Le volume est très très élevé et au fil de la soirée on distingue de moins en moins les petits détails qui sont pourtant tellement fascinants chez ce groupe. Entendez par là (sans jeu de mot) le chant et la mélodie. On ne perçoit absolument rien, aucune coloration de ces disques pourtant si riches. Le pire étant que ce déluge de puissance est effroyablement mou. My Bloody Valentine se contente de jouer très fort et sans grande conviction des morceaux qui semblent subitement trop grands pour eux. […] Mal au bide, yeux qui piquent et mal de crane. […] Toujours ce bruit qui recouvre tout. Qui écrase tout. L'effet peut amuser 5 minutes. Mais sur tout un concert le bourdonnement fait que toutes les chansons se ressemblent. L'espace est rempli par un vacarme et la figure statique des quatre perdus au milieu des murs d'enceintes.
En même temps que se serait-il passé s'ils avaient simplement décidé de respecter les limites acceptables (et par la même occasion nos tympans) ? Eh bien Kevin se serait retrouvé à poil sur scène, n'ayant rien d'autre à proposer que ses chansons. […]
Le groupe semble préférer livrer une prestation extrême plutôt qu'une énième interprétation standard collant de trop près aux albums. Intention des plus louables mais tout miser sur des sensations purement physiques comportait des risques. Alors effectivement le sentiment qu'on peut éprouver est totalement inédit dans une salle de concert. C'est un truc physique nouveau mais excessivement pénible. Les fameuses vibrations qui rapprochent le concert d'un enfermement dans le réacteur d'un avion. Le résultat est un bouquant sans intérêt. Et ce malgré les bouchons.
Ces protections auditives ont d'ailleurs été évoquées pour justifier la qualité moyenne de la prestation (mais tout de même géniale vous me suivez ?). Or lorsqu'on joue aussi fort le résultat est de toute façon catastrophique. Car les bouchons faussent le résultat et filtrent le rendu. Et sans on risque toute bonnement d'avoir de sérieux problèmes d'audition pour les 40 prochaines années à venir. Pour un amateur de musique c'est assez difficile d'imaginer son plaisir quotidien affecté parce qu'un pseudo génie a décidé de vous broyer les oreilles afin de ne pas faire comme les autres. […]
Le pire du pire est atteint avec le dernier morceau sorte de climax à l'envers. "You made me realise". Pour certain même raté, avec une partie des enceintes bridées, coupé au milieu et abandonné une nouvelle fois c'est le must. Ouais une façon de voir les choses. Le rapprochement avec un réacteur d'avion est plus judicieux que jamais. On peut voir ce qu'on veut dans ce bouquet final crispant. Un sommet de rock psyché, une communion entre le groupe et des milliers de personnes dans un état second ou une épreuve de force où l'on sert les dents en attendant que ça se passe.
Victor Hugo disait "la musique c'est du bruit qui pense". Ce qui me fait dire que le bruit proposé par Kevin et sa troupe ne pensait pas grand chose ce soir là hormis à être le plus élevé possible.
Ce déballage un peu ridicule de puissance fait rire. Oui il fait rire, un peu comme les blaireaux sur les parkings de supermarchés qui font des concours de tuning. Celui qui fera le plus de boucan, "mate les watts Jacky ! 150 DB ça crache ! C'est moi qui fais le plus de bruit, tu sens les vibrations ?". Il n'est pas question d'autre chose. L'expérience physique a ses limites. Oui ça vibre, j'ai les oreilles qui chauffent, ce sont les individus qui jouent le plus fort au monde. Et après ? […]
Chacun prend le plaisir où il veut et ça ne se critique aucunement. Il y a bien des gens qui aiment se faire fouetter le corps recouvert de latex par des maîtresses SM sexagénaires. Sans aller au bout de la comparaison, l'inconfort volontairement instauré par Shields et son équipe ne pouvait faire l'unanimité.
Le procès annoncé ici et là contre le Zénith et la gueulante poussée à l'encontre des ingénieurs son du Zénith est au passage des plus grotesques. Le groupe a-t-il seulement pris le soin d'effectuer des balances dans l'après-midi ? Pas certain, cela aurait certainement évité de mauvaises surprises. Je remercie d'ailleurs les hommes de l'ombre du Zénith qui ont su préserver mon ouïe et qui me permettront d'écouter encore Loveless pour de nombreuses années sans passer par les prescriptions d'un ORL.
Merci Jacky Chiles pour refléter assez fidèlement mon point de vue.
C’est donc ça, la société dont rêvent certaines personnes à la cervelle de moineau ? Une déficience intellectuelle qui leur permet sans doute de mieux supporter les acouphènes. Cette hypothèse serait à vérifier avec l’INSERM. Mais dans un pays totalitariste comme le nôtre, où l’on n'a pas le droit - quel scandale ! - de jouer à 200dB dans une salle de concert, ce n’est malheureusement pas demain la veille qu’une telle expérience pourra être menée.
Je te mettrais cette bande de crétins dans EDVIGE sans tarder si ça ne tenait qu’à moi…
Didier Super : l’attaque des punks
envoyé par Asteriostv
Petit anarchiste, casse-couille pour vieux
(par Didier Super)
Petit anarchiste, casse-couilles pour vieux, tu mets des bracelets à clous pour faire peur, tellement t'as pas de muscles.
Petit anarchiste, casse-couilles pour vieux, t'aimerais bien te coiffer avec une crête, mais ta maman elle veut pas.
Petit anarchiste, casse-couilles pour vieux, tellement que t'es con, tu crois vraiment qu't'es anarchiste.
Petit anarchiste, casse-couilles pour vieux, ton tee shirt "Anarchie", et bin, y vaut 300 balles.
Petit anarchiste, casse-couilles pour vieux, essaie de prendre des cours de djembe, t'emmerderas moins tout le monde dans les campings.
Petit anarchiste, casse-couilles pour vieux, si tu trouves pas de boulot et bin comme tout le monde, t'essaieras d'faire gendarme.
Petit anarchiste, casse-couilles pour vieux, avant t'avais une belle Playstation 2 toute neuve que ta mère elle t'a acheté quand t'as failli avoir ton BEP, mais tu l'as plus, tu l'as échangé contre un bout d'shit.
Petit anarchiste, casse-couilles pour vieux, quand tu danses dans un concert de néo-métal, et bin on dirait bambi.
Petit anarchiste, casse-couilles pour vieux, si t'as un comportement aussi bizarre, c'est que t'es peut-être pas encore conscient que si ça trouve t'es homosexuel.
(photo issue de josephghosn, qui a vu... et survécu à My Bloody Valentines contrairement, sans l'ombre d'un doute, à une bonne partie du public ce soir là)