Rats: les bébés de Chillito

Mort discrète d’une rate discrète

Adieu Calamity-Jane

Ce soir, au moment de nettoyer la volière des filles, j’ai trouvé Calamity-Jane morte, au fond du hamac, sous ses soeurs et copines. Dimanche passé, j’ai cru que je perdais Capucine d’une insuffisance pulmonaire, mais avec des antibiotiques et de la cortisone, je l’ai momentanément sauvée. Il y a deux mois que j’ai l’impression que Chillito va partir d’un  moment à l’autre, mais elle résiste. En revanche Calamity-Jane ne présentait aucun problème apparent. Sa mort m’a prise  au dépourvu. Hier soir, j’avais remarqué qu’elle était amorphe et froide, mais  je l’ai quand même remise dans la volière espérant mon impression injustifiée. J’ignore de quoi elle est morte. Extérieurement elle semblait en bonne santé. Elle ne faisait pas de bruits pulmonaires et n’avait pas perdu de poids. Cette fille de Chillito et Maître Yoda,  soeur de portée de Porthos , Leidjill et Cachou, avait 17 mois. Calamity-Jane s’en est allée comme elle a vécu. Discrètement. Sans un bruit. Sans déranger personne. C’est la première fois que l’un de mes rats meurt dans sa cage. D’habitude je parviens à anticiper leur départ et ils meurent près de moi. Cependant, la douce Calamity sera partie en compagnie des fifilles avec qui elle s’entendait bien. Parfois les rats grignotent les cadavres de leurs congénères. Elle, je l’ai trouvée intacte. Ses compagnes de cage sont restées près d’elle comme pour la veiller (je sais c’est une projection humaine, mais tant pis, l’idée me plaît). Calamity était une petite rate nue adorable, gentille, qui  ne réclamait jamais rien, ni à manger, ni à sortir, et qui ne possédait pas une once d’agressivité. Pas mêem pour me faire comprendre qu’elle était mourante. Comme Athos mon petit chose, elle aurait dû mourir quelque jours après sa naissance, mais Miss Freud et moi avions choisi de l’alimenter artificiellement. Ma compagne l’avait baptisée Calamity-Jane, un nom fort, pour lui donner la force de vivre. En lui annonçant, au téléphone, la mort de sa protégée, je me suis effondrée. A présent, je me dis que Calamity aura vécu beaucoup plus longtemps que la nature n’avait prévu pour elle. Même si cette rate n’exprimait, contrairement à d’autres, ni joie, ni peine, je crois qu’elle a quand même été heureuse près de moi. Adieu Calamity-Jane. Dis le bonjour à  ton frère et tes soeurs partis trop vite. S’il y a un paradis pour les rats domestiques, je suis sûre que tu y as ta place.

Calamity-Jane à trois jours, plus petite qu’une seringue à insuline. 

Calamity-Jane  en janvier 2008, à l’âge de 9 mois.

La douce Calamity en février 2008, à l’âge de 10 mois.