Décryptages
12 avril 2007
Concurrence pour attirer les clients, recruter les meilleurs employés ou lancer des produits innovants; les banques ne se font pas de cadeau au jour le jour. Elles sont pourtant contraintes à une solidarité de fait. Tout simplement pour éviter une contagion au système bancaire international d'un choc violent sur les marchés. Pire: l'effet domino serait d'autant plus rapide que l'événement déclencheur surviendrait pendant une période déjà agitée et incertaine.
D'où l'importance pour les gestionnaires du risque - tant privés que publics - de maîtriser parfaitement leurs scénarios de crise. Et de communiquer rapidement entre eux pour coordonner leurs actions. Une coordination qui gagnerait à être renforcée entre pays, si l'on en croit une recherche publiée par le FMI.
L'analyse du risque de contagion à l'intérieur du système bancaire international et des implications pour la place financière londonienne montre que les établissements locaux seraient très vite collectivement affectés par la faiblesse soudaine de l'un des gros acteurs britanniques, telle la Barclays. De quoi inquiéter par ricochet les quelques 500 banques étrangères représentées au bord de la Tamise.
Les autorités britanniques ont rappelé récemment que le contrôle des risques bancaires relevait d'une responsabilité partagée entre entreprises privées et instances de contrôle étatiques. Le Cross-Market Businesss Continuity Group formalise l'accord sur ce point entre les autorités du Royaume-Uni et les principaux établissements. Le besoin de mieux coordonner l'action de crise entre différents pays demeure; même si l'auteur salue la collaboration existante entre la Grande-Bretagne, la Suisse et les Etats-Unis.
Pour prévenir une crise financière mondiale, initiée par la faillite d'une grande banque, les réflexes de concertation doivent encore être affûtés. Emetteurs de dérivés sur risques de crédit, acheteurs et contreparties sont souvent très gros. Assez pour laisser croire qu'aucun ne peut faire faillite ! Si tel était pourtant le cas, la survie de tous passerait par la solidarité, bien éloignée du sauve-qui-peut individuel. Quand deux banquiers centraux discutent, leur conversation n'est pas très éloignée de celle de chefs pompiers à la veille d'un été caniculaire.