c’est une histoire de courbes

Publié le 20 août 2008 par Pantsavarts

C’est une histoire de courbes comme quand le train déboule, s’déroule, sidérant de vitesse les mômes au bord du quai

on s’invite, on s’évoque, on s’invoque, et v’là les vieux singes qui se débarbouillent

pour deux fois trop rien

mais c’est une histoire de courbes et dans ce train là y a plusieurs paires d’yeux, de divines pensées qui cotoient d’amères lumières, d’abord au prime les miennes qui se font sales même quand le grelot s’ouvre au tiers, même quand les yeux virent pas complètement au vert

là on s’évite, on se frôle pas, on se touche pas, on s’évoque peu dans ce monde là, on se cherche à peine, on avance un pied âpre et l’autre fait de même, on s’oublie, on vit un peu sans y toucher vraiment mais voilà

c’est une histoire de courbes et c’est pas sans conséquence, c’est pas des droites, c’est pas de celles qui se rencontrent jamais, c’est sécant une courbe, courbe mais sécant, ça se touche un jour, d’une main, d’un regard, d’une idée, à rebours ou dans le sens horaire, en tout cas ça touche souvent avant minuit

car Ylia une histoire de courbes c’est l’invocation, ce qui advient par le mot, la bouche bée, le regard est éloquent on se touche pas mais on est déjà de l’autre coté, le miroir voilà l’autre, celui qui est traversé c’est soi dans le miroir


photo credit: tihaunted

et oui c’est jamais sans conséquence, et … par là qui sait où on prend vie

Elle écoute de la musique et si je devinais son dedans mais maintenant l’envie d’une courbe pointe

envie de moi de quoi et si elle mouille les lèvres ce ne sera jamais pour mon baiser car Ylia c’est une histoire de courbes et ce film ne sera jamais tourné la faute de la lune qui pose ses mauvaises mains sur l’instant

si je me déteste me détesterait elle aussi, si je me déserte, déserterait elle de moi aussi car c’est aussi simple qu’une flamme

Elle brule ou plus, et ce film ne tourne pas rond si c’est la pellicule qui s’enfume et moi qui m’enfuie, elle brule pour moi et moi je coule dans des eaux fortes

Elle écoute de la musique et c’est jamais le bon refrain c’est la cause du rythme qui colle pas qui reste pesant sur le papier tout ces mots que je colle entre eux espérant communiquer si le rythme est beau

Elle écoute de la musique et moi je parle d’une histoire de courbes, j’en bois jour et nuit, j’en dors même plus, j’essaie d’être là, je demeure je reste je réside ne serait ce qu’un instant je reste

Et toi qui écoute tu es dans le dysphonique tu t’écoules dans l’entre deux, tu perds la courbe et tu n’entends pas la musique, mais comme toi tu as le refrain tu joues les sirènes de confiance, tu poses une main sur la mienne, une autre sur la sienne

Mais non ce n’est pas une histoire pour toi, pas une histoire pour moi, non Ylia ce n’est pas une histoire d’ailleurs ou d’autres lieux

Et si je t’appelles Eli c’est qu’il faut un moment où abandonner à s’abandonner…

si t’explosais tes courbes si tu croisais l’autre si tu volais haut si haut


photo credit: * michel clair *

j’y serai demain peut être si t’explorais tes courbes si tu dansais sur ces nids d’alcool si tu volais encore plus haut j’y serai encore au matin nu sous la bâche comme le bossu à la tâche battu comme une enclume

Si ce n’est que l’ombre de tes draps, si ce n’est que de l’ombre, que n’aurai je la place de m’y cacher placer poster comme une idée sur un mur un murmure à disposer

J’y serai dans ma partie l’ombre c’est l’entre songe et le lieu est plus près de toi, plus près des étoiles de mes nuits j’y serai dans ma partie étant chacun des joueurs après jours étant chacun des jours après jouer de ma part d’ombre une buée de poussière qui fleurira rien que pour toi deux fleurs nés de mes folies de mes phobies comme de mes envies mais ne tenant que par l’ombre et la poussière comme si c’était des cendres