Anciennement Matairea et vieille de 3 millions d’années, Huahine est constituée de deux îles reliées par un pont long de 70 mètres. C’est le plus grand pont jamais construit en Polynésie française. Six mille habitants y demeurent, partagés entre quatre villages sur Huahine Nui : Maeva, Fare, Fitii et Faie, et quatre autres sur Huahine Iti : Maroe, Parea, Tefarerii et Haapu.
Huahine offre des points d’intérêt touristique, culturel et archéologique. De faible altitude, le point culminant s’élève à 669 m, une côte extrêmement découpée, des baies profondes, un lac. La population vivant essentiellement de la pêche et de l’agriculture : pastèque, melon, taro, vanille, agrumes et fruits. Huahine produit une vanille excellente qui est souvent récompensée lors des concours. Fermez les yeux et imaginez-vous sentir ses gousses… La végétation luxuriante, la découverte du « jardin de corail » ou de la « vallée jaune » enchantent les touristes, les plaisanciers, les surfeurs, les plongeurs.
Un petit tour de l’île ? L’aéroport se situe sur une mince bande de terre où l’on trouve le lac Fauna Nui Le premier village est Maeva où l’on trouve les marae royaux. Trente-cinq marae ont été dénombrés dans ce village qui abritait jadis huit chefferies. Une dizaine de marae a été restaurée en bordure du lac, et l’on a construit un grand Fare Potee magnifique. C’est une reconstitution d’une case communautaire d’antan, ovale, murs de bambou et toit de pandanus, bâtie sur pilotis au-dessus du lac.
Les parcs à poissons sont des murets en pierres affleurantes, disposées en V, menant les poissons qui s’y aventurent vers un bassin rond où ils demeurent prisonniers ! C’est dans ce vivier que l’on puise les poissons nécessaires aux repas ! Chaque famille possède SON parc.
Après avoir franchi le pont au-dessus des parcs, à gauche on trouve le marae Manunu, splendide construction de 40 m de long qui était le marae communautaire de Huahine Nui. Grandes dalles de corail jointées de petites pierres dressées forment un solide rectangle à quelques mètres en retrait d’une plage sauvage où viennent s’abattre de puissantes vagues. A droite on se dirige vers un hôtel abandonné et l’on trouve le « jardin de corail ». Dans 80 centimètres d’une eau transparente des patates de corail aux multiples couleurs peuplées d’une faune aquatique peu sauvage ne sauraient vous lasser. Les papillons à selle viennent picoter vos mollets à la recherche d’une nourriture nouvelle !
Reprenant la route de ceinture, on traverse le village de Faie, célèbre pour ses anguilles à oreilles et yeux bleus, considérées comme SACREES, qu’enfants et touristes nourrissent. Le magasin qui vend les boîtes de maquereaux se trouve à côté et la fillette se charge, en un grand cérémonial, de nourrir les sacrées anguilles : d’abord le jus, ensuite petit à petit les filets des maquereaux. La boîte vous a été gracieusement ouverte par ses commerçants de parents ! Entre nous, vu le tour de taille des anguilles… elles ne manquent de rien !
Puis on entre dans les terres, et l’on débouche sur le col dominant la baie de Maroe. On traverse le pont, à gauche la baie de Maroe, à droite la baie de Bourayne et l’on se trouve maintenant sur Huahine Iti Il y a de quoi attirer les convoitises des promoteurs immobiliers… bien que le tourisme soit en régression constante depuis plusieurs années. Mais la défiscalisation, elle, fonctionne toujours.
Parea, petit bourg paisible au milieu des arbres à pain et des manguiers, en face la passe Araara, spot de surf réputé mais dangereux ! La plus belle plage de sable blanc de ce côté de l’île s’offre à vous pour un bain de rêve dans le lagon ou une bronzette garantie. Après Parea, on contourne la presqu’île de Tiva avec quelques hôtels et pensions sympathiques, le Relais Mahana, la pension Mauarii avec son excellent restaurant où vous pourrez déguster crabe, varo (squille), langouste, et poissons variés. Le marae Anini se dresse au bout d’un chemin de sable sur une plage splendide. Il est dédié au dieu Oro, ce qui indique que des sacrifices humains y avaient lieu.
Retour sur Huahine Nui, après le franchissement du pont, on passe devant Te Tiare Beach Resort, l’Eden Parc, un « ethnobotanique » parc, et l’on gagne Fare, situé dans la baie de Haamene. C’est le chef-lieu de l’île, avec deux passes qui facilitent le trafic inter-île. A l’horizon, Raiatea et Tahaa. Fare est un petit bourg, vivant, avec une banque, la poste dans une magnifique maison coloniale, de petites supérettes, l’office de tourisme, le cabinet médical, deux stations services, l’agence d’Air Tahiti. Le matin, il y a parfois quelques étals de fruits et poissons sur le quai. Une ambiance sympathique, calme, et de nombreuses possibilités d’hébergement.
Juillet, c’est le Heiva, à la Capitale Papeete mais aussi dans tous les archipels. Durant mon séjour, j’ai pu assister à des danses, des chants et à une course de porteurs de fruits. Les différents districts sont en concurrence pour les récompenses. Il leur fallait trouver une légende pour thème de leur danse, confectionner des costumes, faire des répétitions de chants, de danses. Il semble que tous ces petits villages travaillent d’arrache-pied pendant 4 ou 5 mois afin de représenter dignement leurs districts.
Avant mon départ pour Huahine, avaient eu lieu quelques courses de va’a à Papeete. J’étais à Huahine nurse, cuisinière, lavandière, femme de ménage, d’une petite fille de 5 ans. Il y avait aussi un chien calme et un chaton de trois mois très turbulent à nourrir. La maison était située en bordure du lac. Beaucoup de bruits variés : meuglements des boeufs de la ferme voisine, vrombissements des moteurs des 4×4 sur la route de ceinture, miaulements du chaton dès cinq heures du matin, basses à fond des voitures, fenêtres ouvertes, revenant de bringues et du Heiva – et puis la petite fille.
Sabine