La Californie prépare sa prochaine bulle immobilière

Publié le 13 septembre 2008 par Objectifliberte

La Californie, malgré la récente baisse des prix immobiliers liée à la crise financière (cf. graphe ci dessous, LA et Merced County, la troisième courbe est en Floride) , n'a visiblement pas compris l'impact incroyablement négatif de ses réglementations anti construction sur les prix des logements dès que la demande est soutenue.


C'est beau, une bulle qui éclate...

Rappelons que la Californie est de loin l'état le plus cher des USA, et le reste malgré la crise, alors que sa population est en léger déclin. Plusieurs études académiques régulièrement citées dans ce blog (Glaeser, Cox, entre autres) ont clairement identifié la sévérité de ses régulations foncières comme principale facteur de formation de la présente bulle immobilière dans cet état. Les grandes agglomérations dépourvues de ce genre de législation connaissent des évolutions de prix bien plus modérées (cf. Ci dessous).


A Bubble ? what's that ?

Alors que le bon sens suggère que la Californie devrait tenter de résoudre son très grave problème d'accessibilité financière du logement, l'état vient d'adopter une législation qui, au contraire, va renforcer les contraintes pesant sur ceux qui veulent construire, et donc, dès que les tendances macro-économiques se retourneront, rendra le logement encore plus cher qu'au sommet de la bulle actuelle.

SB 375, c'est son nom, a été promulguée au titre de la lutte contre l'émission de gaz à effets de Serre. Au programme, obligation pour les communes de promulguer des plans de développement augmentant les densités urbaines et obligeant à construire priotairement près des lignes de transport ferroviaires, elles mêmes à favoriser sans considération de coût.  Alors que même les travaux pourtant exagérément biaisés de l'économiste britannique Nicholas Stern, qui ont fait grand bruit, conduisent à estimer que le coût de la réduction des gaz à effet de serre ne doit pas excéder environ 25€/tonne pour être soutenable (lire aussi l'étude McKinsey liée pus loin), la législation nouvellement votée devrait, si elle atteignait ses objectifs en terme d'émissions, imposer aux populations un coût de 7.800$ au minimum par tonne "économisée".

L'économiste du Cato institute Randall O'Toole analyse les effets pervers fortement escomptables de cette législation :

Californians burn about 18 billion gallons of motor fuel a year, so 10 percent more is 1.8 billion. A gallon of gasoline produces about 20 pounds of carbon dioxide, so 1.8 billion gallons represents about 16 million metric tons of greenhouse gases. If it costs $125 billion to save 16 million tons, the cost per ton is about $7,800. When McKinsey says we can reduce our total greenhouse emissions by a third for no more — and often much less — than $50 a ton, $7,800 a ton is a big waste.

Housing isn’t the only cost of smart growth. SB 375 will impose costs on businesses, increased traffic congestion on shippers and commuters, and higher taxes (or lower public services to make up for the cost of compliance) on all Californians. Needless to say, what has really happened here is that smart-growth advocates jumped on the global warming issue and used it to push their own agenda regardless of the minimal benefits and high costs.

Realistically, California is not likely to increase urban densities by 1,000 people per square mile, or another 25 percent over their current levels. The state has already made housing so unaffordable that people are leaving the state for more affordable lawns elsewhere. All SB 375 will do is increase the costs of living in California still more without saving more than a handful of tons of greenhouse gas emissions.


D'autres états prépareraient des lois similaires pour complaire à l'hystérie anti-automobile ambiante. Pourquoi vous en parlé-je, me direz vous ? La Californie, c'est loin, ce n'est pas notre problème... 

D'une part, parce que les lois issues du Grenelle de l'environnement risquent d'instaurer en France des dispositions issues du même corpus idéologique. D'autre part, parce que la crise des subprimes, qui risque d'impacter très gravement l'économie mondiale, a parmi ses multiples catalyseurs, la hausse artificelle des prix immobiliers, qui a fait croire au père Noël à bien des acheteurs, et qui a gonflé les encours de crédits à risque dans d'importantes proportions.

Cela n'a l'air de rien, mais SB375 est une authentique catastrophe législative, qui rend inévitable la prochaine bulle immobilière dès que la crise actuelle sera passée, et prépare donc la prochaine crise financière qui ne manquera pas de l'accompagner.
Les bénéfices à très long terme des politiques visant à la réduction des émissions de CO2 sont plus qu'hypothétiques, mais leurs dégâts  économiques et sociaux à 10-15 ans sont d'ores et déjà hautement prévisibles.

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