En politique, les artistes préfèrent les petites histoires, qui révèlent davantage sur le genre humain, que la Grande, qui, en évacuant les sentiments pour ne retenir que les dates et les lieux, ne leur inspire rien. Ils s'attachent davantage aux hommes d'esprit, qui paraissent leur parler la même langue et entretenir une forme de génie national, qu'à ceux qui, pleins de volonté veulent agir sur les choses, mais dont la mission, aussi noble soit-elle, leur paraît éloignée de leurs propres centres d'intérêt.
Les artistes, aux comportements de Narcisses, aiment les politiques qui leur renvoient leur propre image. Et ils pardonnent d'autant mieux les échecs qu'ils savent y être exposés eux-mêmes à tout moment.