A Notre-Dame, des jeunes pleins de ferveur

Sur le parvis, dès le début de l'après-midi, des milliers de jeunes se massaient pour ne pas rater le rendez-vous avec Benoît XVI. L'occasion d'être en communion les uns avec les autres.

"Le ciel est avec nous !" Fanny, 19 ans, regarde avec un immense sourire le soleil radieux qui inonde le parvis de Notre-Dame sans se préoccuper de quelques nuages menaçants... Alors que des centaines de jeunes commencent à s'engouffrer sur le parvis de la cathédrale de Paris pour "leur" rendez-vous avec Benoît XVI, l'ambiance commence à chauffer.

Hier, en fin d'après-midi, les jeunes se sont pressés dès le début de l'après-midi vers l'île de la Cité pour attendre le Pape. Sono diffusant à fond du rock chrétien, volontaires en tee-shirt orange, ballons jaunes et blancs, foule bariolée... Là les scouts d'Europe côtoient des jeunes de Trappes chantant à tue-tête des gospels... Alors que les témoignages s'enchaînent à la sono, l'ambiance est bon enfant, rigolarde, pas vraiment recueillie encore mais pleine d'enthousiame. On est loin, en plein cœur de la capitale, de l'image parfois austère de Benoît XVI. Et lorsque sur le grand écran dressé à côté de la cathédrale, le Pape apparaît arrivant au Collège des Bernardins, c'est une explosion de joie. Les jeunes se lèvent, agitent leurs fanions jaune et blanc et applaudissent à tout rompre, crient leur enthousiasme. Avant de faire silence pour écouter dans un silence quasi religieux...

Comme leurs aînés aux Journées mondiales de la jeunesse en 1997, la jeunesse de France a répondu présent à l'appel du Pape. "On nous a tellement raconté les JMJ qu'on veut vivre ça aussi !" s'enthousiame Gaëlle, élève de troisième dans le XIIe arrondissement. "On ne pouvait par rater cela !" renchérit sa copine Deborah. Un peu perdu, Quentin non loin demande : "Il va parler en quelle langue ?" Ils sont venus en groupe de paroisses, d'aumôneries, d'écoles. Même en famille, comme ce jeune couple avec son bébé de 17 mois !

" C'est un symbole pour m'aider à vivre ma foi"

Nombre d'entre eux portent sac à dos et sac de couchage pour poursuivre la fête ce soir avec les veillées dans les églises du centre de Paris avant de suivre le chemin de lumières et de dormir sur l'esplanade des Invalides pour assister ce matin à la messe. Certains se sont levés tôt pour vivre cette grande joie, comme Anne-Marie, 26 ans, aide-soignante, qui s'est levée à 5 h 30 hier matin pour venir d'Alsace et vivre cette "grande joie" pour elle qui a redécouvert la foi à l'âge de 14 ans. Ou ce groupe de 130 jeunes de 13 à 25 ans, venu de Mantes-la-Jolie, qui suit le père Nicolas, la trentaine dynamique en col romain. Pour beaucoup, cette rencontre sur le parvis de Notre-Dame s'annonce comme un moment de joie et de communion. "C'est une occasion d'être en communion les uns avec les autres", explique Celia, en terminale à Noisy.

Non loin de là, Florence, étudiante en droit, glisse que "c'est important de montrer que la jeunesse peut se mobiliser pour autre chose que le CPE ". Important pour eux d'être là, de montrer qu'ils sont fiers d'être chrétiens, mais aussi de témoigner leur foi et de montrer que la jeunesse catholique est bien présente. Certains préparent ce moment depuis juin dernier, d'autres ont répondu présent la semaine dernière. Peu importe, ils sont là, conscients de leur chance d'être si près du Pape.

Car de ce rassemblement et de ce pape qu'ils connaissent finalement si peu, ils attendent beaucoup. Et la plupart sont venus sans a priori. "On dit beaucoup de choses sur lui, mais on attend d'entendre son message", confie Chloë, 16 ans, qui se dit "fière" d'être chrétienne. Peu d'entre eux connaissent ses écrits, son message, mais peu importe, "c'est un modèle pour nous", explique Louise, étudiante. "Le voir c'est important pour moi, c'est un symbole pour m'aider à vivre ma foi" , glisse Romane, en première à Antony. "Il doit nous montrer le chemin pour alimenter notre foi", poursuit-elle.

Le retour à la tradition engagé par le pape Benoît XVI ? "Il y a de la place pour tous dans l'Église, et différents moyens d'exprimer sa foi", sourit Maïka, une jeune lycéenne de Trappes, qui chante et danse des alléluias rythmés avec ses amis d'aumôneries. À côté, des cheftaines scoutes de Rueil-Malmaison sont partagées. "Pourquoi pas, il faut juste que cela ne donne pas une image trop conservatrice de l'Église, car vraiment, nous sommes tous différents dans notre façon de vivre notre foi !", explique Hortense, étudiante en pharmacie. Peu importe leur sensibilité, ils sont là pour fêter ensemble leur joie d'être chrétiens.

" EN IMAGES - la première journée du Pape en France