Do Not Disturb [Pilot Pre-Air]

Publié le 12 septembre 2008 par Lulla

Il y a si peu de bonnes sitcoms actuellement que j'aurais tendance à être indulgent avec les pilots des nouvelles sitcoms à venir. Je crois tout simplement que c'est un genre difficilemment renouvelable car tout ou presque a déjà été fait. Rappelons que les années 8o et 9o ont été riches en comédies à succès : Friends, Seinfeld, Frasier, The Golden Girls, Roseanne, Cheers, Three's Company, The Cosby Show, Madame est servie, Papa Bricole, Tout le monde aime Raymond ... et j'en passe. Je n'ai cité là que celles qui étaient plutôt réussies. Il y en a eu bien d'autres, dont certaines marchaient très bien, qui étaient de belles daubes. On a connu plusieurs tendances : les sitcoms familiales (les plus nombreuses), les sitcoms "bandes de potes", les sitcoms "au boulot", les sitcoms girlie, les sitcoms de couples ... Il existe actuellement encore un peu de tout ça : Mon Oncle Charlie, How I Met Your Mother, The Office, 30 Rock, Samantha Who?, Rules of Engagement ... Désormais, on évoque une nouvelle division : les sitcoms multi-caméras (celles qui sont tournées entièrement en studio, avec rires du public à la clé) et les sitcoms à une caméra (celles qui sortent régulièrement d'un cadre fermé prédifini et qui se rapprochent davantage du style des dramas dans la forme). Do Not Disturb rentre dans la première catégorie, celle qui marche le mieux mais qui est aussi la plus usitée, la moins originale, celle qui sent le renfermé quoi.

Avant toute chose, il est nécessaire de le redire : ceci est un pre-air, le pilot définitif sera sûrement différent. Je comprends que la FOX ait choisi cette série pour sa grille de rentrée. Elle n'est pas vraiment bonne mais elle a une marge de progression suffisante pour devenir une sitcom sympathique mais pas révolutionnaire, tout à fait dans la lignée de ses dernières tentatives malheureusement un peu ratées ('til Death et feu Back to you) L'histoire se passe dans un hôtel très chic et réputé de New York, où deux réalités co-existent : celle des "gens du haut", ceux qui sont en contact direct avec la clientèle et qui se doivent donc d'être jeunes, beaux et souriants, et celle des "gens du bas", ceux qui travaillent dans l'ombre, que les clients ne voient jamais et qui peuvent donc être laids, cyniques et déprimés. A chaque réalité, son patron : les "gens du haut" sont sous les ordres de l'autoritaire et machiste Neal, interprété par un Jerry O'Connell pas au meilleur de sa forme (Carpoolers, Sliders, Preuve à l'appui), les "gens du bas" sont sous l'autorité de Rhonda, jouée par Niecy Nash, une presque-inconnue. L'idée de ces deux réalités est intéressante et mérite d'être développée. Cependant, elle tombe régulièrement dans les clichés. La black sassy qui parle toujours en faisant ses petits effets de cou (you know what I mean, right ?), la blonde réceptionniste qui n'a rien dans la cervelle ni dans l'estomac (elle prend pour seul déjeuner une chupa chups), le gay maniéré qui raconte des histoires de gay (mais joué par l'excellent Jesse Tyler Ferguson déjà vu dans The Class) et l'obése évidemment niaise. Ce qui pourrait être un problème n'en est finalement pas un : on connaît ces personnages avant même de faire leur connaissance. On est tout de suite en terrain connu et dans un pilot au format de 22 minutes, il faut que les choses aillent vite et que l'on s'attache le plus rapidement possible aux personnages principaux. De ce point de vue là, le pari est réussi. L'humour n'est pas tordant, les blagues vont souvent de paire avec les personnages clichés : elles sont vues et revues, mais il y a quand même quelques bons moments (le laïus de Rhonda à propos d'un clochard à moitié nu par exemple). Les décors sont minimalistes pour le moment et l'idée de l'hôtel de luxe n'est pas très bien rentranscrite.

// Bilan // Do Not Disturb doit encore faire ses preuves, ce pilot n'est pas assez original pour retenir toute notre attention mais il n'est pas suffisamment mauvais pour faire déjà une croix sur la série. Si l'on devait comparer avec une autre sitcom qui tournait autour d'un hôtel la saison dernière, à savoir Welcome to the captain, on est largement au-dessus !


// Bonus // Un court extrait pour vous faire une toute petite idée :


Mise à jour du 13 Septembre 2oo8

1x o1 Work Sex // 4 9oo ooo tlsp.

   Le pilote final de Do Not Disturb diffusé il y a quelques jours sur la FOX n`a rien à voir avec le pilot pre-air. En réalité, cet épisode aurait dû être à la base le 3ème de la saison mais la FOX l`a jugé meilleur que le pilote et a donc préféré le diffuser en premier. Un choix très étrange puisque les personnages ne sont pas présentés dans cet épisode, on arrive là comme si on savait déjà tout d`eux et du principe de la série et ce fut probablement très perturbant pour les télespectateurs - peu nombreux - qui l`ont regardé. Ayant vu le pilote pre-air, ça ne m`a pas dérangé mais quand même ... Quelle idée !

   Au niveau du casting, on ne recense qu`un changement : le petit groom minet joué par un acteur inconnu est remplacé par un autre acteur inconnu. Honnêtement, je ne saurais vous dire si l`un est meilleur que l`autre, je me souviens très peu de la prestation du premier, dont je n`avais même pas fait mention dans ma précédente critique tant il était transparent ! La prestation de Niecy Nash m`a un peu moins convaincue cette fois. J`ai l`impression qu`on lui a demandé d`y aller un peu moins fort dans la caricature mais résultat : elle est moins drôle. Le personnage de Neal est toujours aussi peu intéressant tant il est le cliché du tombeur de ces dames légérement idiot et obsédé. Reste la grosse fille, la blonde décérébrée et le standardiste gay qui nous font sourire de temps en temps. Rien d`hilarant loin de là. On notera tout de même que les décors ont bien évolué, ils sont beaucoup plus classes maintenant.

   Pas la peine de parler de Do Not Disturb pendant 1o7 ans étant donné qu`après une seule diffusion, elle semble déjà condamnée ! C`est dommage, la base n`était pourtant pas mauvaise. Mais c`est beaucoup trop classique, beaucoup trop années 9o. Les télespectateurs ne veulent sans doute plus de ça et je partage leur avis. La série mourra sans moi.