Magazine Côté Femmes
Dis, chéri, comment tu m’aimes ? (et autres questions existentielles)
Publié le 13 septembre 2008 par Stellia Mlle
Qui n’a pas connu les soirées d’insomnie sournoises qui s’emparent de nous une fois la tête posée sur l’oreiller et la lumière éteinte ? Que les aliens lèvent la main ! En attendant, ce genre de choses m’arrive, mh, disons régulièrement (pour ne pas dire souvent), ce qui agace quelque peu mon doux et tendre désireux de s’endormir du sommeil du juste. Mais ce n’est pas totalement de ma faute ! le silence, l’obscurité, le recueillement sont propices à l’éclosion d’idées nouvelles et fantasques, qui me travaillent un peu (beaucoup) et à propos desquelles il me faut l’avis de Chéri, là, maintenant, tout de suite (sinon je ne réussirai pas du tout à m’endormir). Malheureusement, le plus souvent, mon esprit vagabond m’emmène sur des sentiers qui ne plaisent pas trop à Chéri. Je me demande souvent ce que ça fait d’être lui, dans sa tête. Comment il m’aime, pourquoi moi ? quel a été le déclic qui a fait que ? Est-ce que je suis radicalement différente des « autres », ou un peu pareille ? (en même temps, j’espère que non, ça me ferait un peu flipper une longue lignée de petites amies similaires, même style, même teint, même couleur de cheveux…). Est-ce une question de chance, d’être arrivée au bon moment, parce qu’il se sentait fort et prêt (à s’engager, à aller plus loin) ? La curiosité m’éveille, bien sûr, deux fois plus, et d’un coup le dos gigantesque de mon chéri, qui émerge gentiment de la couette accompagné d’un paisible ronflement, semble me narguer, car il connaît les réponses, lui. Généralement, je lance distinctement un « Dis, chéri, comment tu m’aimes ? » qui suffit à le tirer hors du sommeil et se tourner vers moi d’un air ahuri. Seulement, ce chéri-là, c’est le bon, et j’ai bien fait de l’épouser, parce qu’au lieu de m’envoyer gentiment bouler (pire, de s’énerver en ronchonnant), il me regarde d’un air paisible et tente des débuts d’explications. Ou rigole et me fait un câlin. Le happy end, ça n’arrive pas que dans les films !