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SAMEDI, JOUR DES BREBIS !
Parce qu'il y aura toujours des samedis et des brebis, même durant la saison fin d'été-automne-hiver 2008/2009 de Soliblog.Avez-vous noté la nouveauté ? Le titre exclamatoire capitalisé, le paragraphe qui le suit tout de vert vêtu ? Non ? Oui ? Ne se prononce pas ? Quoi qu'il en soit, j'avoue en être assez fière, en toute humilité/ tude/ tation/ ta soeur.Vous vous souvenez par contre forcément (si si) de ces brebis transhumant et transhumant encore vers les hautes et vertes prairies alors que l'été ensoleillé s'en était arrivé (sur le calendrier des bergers du moins).Euh, non, il y a erreur là. Je fais un nouvel essai:Voilà qui est bien mieux - vous aurez pu remarquer la différence de style, vaches bling bling d'un côté, sobres et classieuses brebis
de l'autre. Mais passons, revenons à nos brebis pour qui il est grand
temps désormais de regagner la plaine et la chaude bergerie et laissons
la parole à Yann Le Gall (enchanté), journaliste au Télégramme, l'un des journaux les plus à la pointe de l'actualité des bêêêhs si j'en crois mon expérience ès "revue de presse ovine", et j'ai de bonnes raison de l'en faire.Transhumance. Retour au bercailL'été breton n'a pas été pourri pour tout le monde. Au pied du mont
Saint-Michel-de- Brasparts, 200 estivantes ont même goûté avec délice,
pendant trois mois, au climat local. Les brebis de Thierry Machard
retrouveront, demain, leur résidence principale de Lopérec. Non sans
s'offrir un dernier bain. De foule.La première fois qu'il a franchi la crête de Trédudon, découvrant l'envoûtante chapelle du mont Saint-Michel - « non pas de Brasparts, l'édifice se situant sur la commune de Saint-Rivoal » -, Thierry Machard s'est vu au milieu de ses moutons. Vingt-trois ans après, le berger des monts d'Arrée s'apprête à reconduire la partie du troupeau en estive depuis juin vers leur enclos douillet de Lopérec. À deux pas du lycée agricole du Nivot dont il fut salarié. « En 2005, l'établissement s'est séparé de ses vaches allaitantes et de ses brebis. Je n'avais plus de raisons de rester, mais ma compagne ne voulait pas repartir ». Il a fallu trancher. L'homme est finalement resté avec femme... et moutons. Le parc d'Armorique et la société des chasseurs de Saint-Rivoal lui prêtent des bouts de landes. À 320 m d'altitude, avec une « configuration climatique et biologique dignes de l'Auvergne », les brebis se repaissent de graminées diététiquement au
top et oublient les parasites. Preuve supplémentaire de l'effet dopant
du grand air des monts d'Arrée,
les brebis sont en chaleur un mois avant leurs cousines des
plaines. Pour les propriétaires terriens, ces ruminants représentent
une aubaine contre les incendies. Pour le pasteur, un édénique terrain
de prêche en faveur d'un retour « à des valeurs plus sûres ».
Soirée de fin d'estive dimancheDemain, sur les coups de 15 h, Thierry Machard guidera plus d'hommes
que de bêtes. « J'avais emmené des copains pour la première descente.
Des personnes m'ont reproché de ne pas les avoir appelées. Et comme
j'appartiens au réseau d'agriculture durable, à l'association Bro an
Are, ça faisait du monde. D'où l'idée de marquer le coup ». La
Transhum'Are voyait le jour. Dans le sillage de ses « anglaises » et de
ses « hollandaises » - « je ne suis pas adepte des pures races » -,
tout un troupeau de musiciens, de promoteurs de l'agriculture bio,
d'autochtones fiers de leur terroir ou de simples curieux épauleront le
puissant Mighty, border-collie en chef, jusqu'à Saint-Rivoal. Les rôles
pourraient s'inverser le lendemain..., après une soirée riche en
tentations diverses, des projections de films, en entrée, jusqu'au
fest-noz final pour le dessert (*). Et le fromage ? Justement, Thierry
Machard n'en fait pas. Ses 400 têtes produisent viande et laine. «
Thérèse, ma compagne, tricotte. Cela complète notre revenu. À peu près
1.000 € par mois ». Pas de quoi faire des sauts de cabris. Mais avec la
poésie proverbiale du berger, il ajoute qu'il possède également « en
revenu non déclaré, la chapelle Saint-Michel et les lumières
magnifiques sur les landes » pour lui tout seul à 22 h ».* À partir de 18 h 30, à la salle polyvalente de Saint-Rivoal.Si vous aussi êtes témoin d'une descente de brebis, n'hésitez-pas à m'alerter: [email protected] (et oui, c'est toujours ça, aussi, le Jour des Brebis, le jour de l'Interactivité avec un grand I et des petits i, n, t, e, r, a, c, v dont vous... dont je suis si friande).
Merci d'avance (au moins c'est fait).
Les Agneaux Divins vous le rendront.
Amen.