"Aujourd'hui, Annie ne sait plus rien d'Annie Girardot". Sur ces mots s'achève le documentaire douloureux que le réalisateur Nicolas Baulieu a consacré à l'une des plus célèbres actrices du cinéma français, désormais privée de toute mémoire par la maladie d'Alzheimer, qui sera diffusé le 21 septembre à 23H20 sur TF1.
"Ce film a été difficile à faire émotionnellement. Il est parfois difficile à voir", assure Nicolas Baulieu, qui se présente comme un "ami de 20 ans" d'une actrice "exceptionnelle", dont il avait déjà réalisé le portrait pour France 2 en 2004.
Avec l'accord de la famille d'Annie Girardot, notamment de sa fille Giulia Salvatori, le réalisateur a filmé pendant huit mois les effets dévastateurs sur une comédienne pleine de vie d'une maladie qui touche aujourd'hui près d'un million de personnes en France.
"Quoi de plus terrible pour une actrice que de perdre la mémoire", souligne Reine Bensaïd, responsable des documentaires sur TF1.
Les téléspectateurs vont découvrir l'une des actrices les plus pétillantes et les plus gaies du cinéma français des années 70 se déplaçant avec difficulté, presque incapable d'accomplir les gestes les plus simples de la vie, cherchant vainement à retrouver dans sa mémoire le nom d'Alain Delon.
Avec émotion, ils verront Annie Girardot répétant, sans les comprendre, mais avec pourtant le ton juste, des répliques qu'on lui souffle à l'oreille par le truchement d'une oreillette.
Etait-elle consciente de son état ? Pour le savoir, dans l'espoir de retarder la progression du mal, Nicolas Baulieu lui propose de jouer, face à la caméra, le rôle d'une femme menacée de perdre la mémoire. Au moment de prononcer les paroles fatidiques qu'on lui dicte -"Vous perdez la mémoire et elle ne reviendra jamais"-, Annie Girardot hésite et se bloque. Sept prises seront nécessaires.
( Source : ScoopPeople )