« Encore quelques minutes et nous voyons apparaître Cintra (qui se trouve à vingt huit kilomètres de Lisbonne), tantôt enveloppée d’un voile de brume diaphane, tantôt baignée dans la lumière éclatante du soleil ». F. Pessoa (Lisbonne)
La ville est un haut lieu touristique, classé patrimoine de l’humanité par l’Unesco depuis 1995. Dans un écrin de verdure se succèdent couvents, châteaux, églises, demeures.
Nous traînons au musée du jouet puis gravissons les ruelles escarpées de Cintra.
Nous optons pour la visite du palais de la Quinta Da Regaleira. Les symboles religieux, maçonniques, templiers sont partout et le jardin, apprend-t-on, doit se visiter sous l’angle spirituel ou philosophique. Ainsi, nous devons connaître l’obscurité et descendre au plus profond de nous pour apercevoir au fond du puits la lumière.
Retour dans la Baixa et cette question. Comment toucher l’âme d’une ville, comment creuser au plus profond ? Je déambule dans ce décor authentique et m’efforce de percevoir les réminiscences d’un passé riche. Tant de vies, de destins défilèrent sur ces collines. Me voilà à Lisbonne. J’aime me répéter cette phrase. Je l’ai tant attendue. J’aiguise tous mes sens pour tenter de tout percevoir, ressentir et emmagasiner toutes ces sensations comme un collectionneur peut collecter des timbres. Puis ranger au fond de moi, dans ma case à souvenirs, le résultat de cette quête de sens. Y apposer une étiquette « Lisbonne 2008 ». Plus tard, les soirs de fatigue, lorsque les jours tomberont tôt et que pluie crépitera sous mon toit, dans l’obscurité, je tenterai de chercher le sommeil sans y arriver. C’est à ce moment là que je descendrai à la cave de mes souvenirs une lampe à la main. Je soufflerai la poussière sur l’étiquette pour tenter d’en déchiffrer le sens « Lisb… 2..8 ». De quoi s’agit-il ? Et de nouveau, je gravirai les collines lisboètes.