Dans la 1re partie, nous avons vu qu’un journal personnel pouvait constituer une ébauche pour une autobiographie, un instrument de motivation ou encore un outil de prise de décision. Voici 3 raisons supplémentaires pour vous y mettre :
4. Construire son identité
Lorsque nous commençons à intéragir avec nos parents, entre 2 et 3 ans, nous découvrons que nous sommes autonomes, des individus à part entière. Nous découvrons ce que l’on est et ce que l’on n’est pas en relation aux autres grâce à cette intéraction. C’est le début de la formation de notre identité.
Cette quête de l’identité continuera tout au long de notre vie. C’est un processus sans fin, un peu comme la quête de la sagesse. Il consiste à la fois à regarder à l’intérieur de soi et à faire appel au regard des autres, qui nous renvoient notre image comme un miroir.
Plusieurs dimensions participent à cette construction :
- Le sentiment de continuité : se sentir le même dans le temps.
- Le sentiment d’unité et de cohérence interne, ou besoin de complétude, intégrité de l’être physique et psychologique.
- Le sentiment de valeur personnelle ou d’estime de soi, ou le besoin de reconnaissance par le regard d’autrui.
- L’unicité, l’originalité : on ne veut ressembler à personne, être incomparable.
- Le sentiment de gestion du stress : capacité à réagir face à un obstacle, stratégie de résolution de problèmes, de gestion des émotions.
- Le sentiment de vouloir devenir soi-même : la représentation de soi ne se limite pas au passé et au présent, sa dimension temporelle concerne aussi et surtout l’avenir.
Ainsi pourra-t-on se questionner dans notre journal personnel par rapport à ces dimensions :
- Le sentiment de continuité : Quels sont mes invariants, qu’est-ce qui ne changera jamais en moi? Quelle est ma nature?
- Le sentiment d’unicité et de cohérence interne : Quels sont mes principes, mes opinions? Quels sont mes défauts et qualités, et comment ils expliquent mon comportement? Quels sont les grands traits de ma personnalité? Qu’est-ce qui me plaît dans la vie, qu’est-ce que je déteste? Qui sont mes modèles? Quelles sont mes influences?
- Le sentiment de valeur personnelle ou d’estime de soi : Quelles sont mes plus grandes réalisations, mes plus grands succès? Quelles personnes me donnent une image positive de moi, qui sont mes amis?
- L’unicité, l’originalité : Quelles sont mes marques de fabrique, mes inventions, mes anecdotes? Qu’est-ce qui me rends extraordinaire? C’est en général un bon départ pour répondre à la question “Que faites-vous dans la vie?”.
- Le sentiment de gestion du stress : De quelle manière je résoud mes problèmes? Comment je me motive? Qu’est-ce qui me permet de rebondir? Qu’est-ce qui me permet de maîtriser mes émotions? Comment je réagis dans telle situation et comment mieux la vivre?
- Le sentiment de vouloir devenir soi même : Quels sont mes buts dans la vie? Quels sont mes plus grands rêves? Quelle est ma vocation? Quelle est ma raison de vivre? Quel est le sens de ma vie?
Par cette introspection et ce questionnement intérieur, le diariste peut arriver à mieux cerner son existence et à se construire une identité forte.
5. Mieux s’exprimer
Il est évident que tenir un journal personnel est une bonne manière de pratiquer ses talents d’écriture.
En général, écrire est perçu comme plus simple que la parole, puisqu’on peut éditer et corriger les fautes après coup. Mais dans un journal personnel, le style est généralement beaucoup plus léger et spontané que dans un livre ou un rapport professionnel. Aussi trouvera-t-on des similitudes avec la parole. Et on s’apercevra qu’écrire dans un journal personnel améliore aussi l’expression orale.
Le fait que le journal personnel nous accompagne partout où nous allons permet aussi de noter toutes sortes d’expressions que nous entendons au hasard de nos rencontres ou de nos lectures. Ca peut être par exemple :
- Un bon jeu de mot
- Une expression concise et efficace
- Une figure du langage comme une métaphore, une oxymore ou un euphémisme
- Un mot inconnu
Afin d’enrichir votre language, je vous conseille fortement de noter tous les nouveaux mots au fur et à mesure que vous les rencontrez. Vous aurez ainsi plus de facilité à les mémoriser puisque vous les aurez appris dans leur contexte à travers une expérience personnelle. A côté du mot, en plus de la définition, vous noterez la phrase d’origine, la source, ainsi que la date à laquelle vous l’avez entendu. Et enfin, cerise sur le gâteau, vous pourrez étudier son étymologie et les termes voisins grâce à un thésaurus.
Inutile de vous dire que cette méthode est encore plus payante si vous apprenez une langue étrangère.
Pour en apprendre plus sur un mot, je vous conseille les deux sites suivants : thefreedictionary et wikipedia / wiktionary.
6. Prendre soin de sa santé
Même s’il existe des carnets de santé ou des cartes vitales qui enregistrent toutes les consultations médicales, il faut bien garder à l’esprit que vous êtes le premier responsable lorsqu’il s’agit de votre santé. Alors pour s’y retrouver, une bonne idée peut être de maintenir un journal de santé.
Vous pourrez y noter l’historique de vos maladies en notant pour chacune :
- Les symptômes
- La maladie diagnostiquée
- Le médecin traitant
- Les dates : période de traitement, date de guérison
- Les médicaments prescrits ainsi que leur posologie et les effets secondaires réellement constatés
Ainsi en cas de rechute, toutes les informations seront déjà là sous la main.
Vous pourrez y noter aussi toutes sortes d’autres informations complémentaires telles que :
- Les heures de coucher et de réveil, par exemple si vous êtes insomniaque, si vous avez décidé de vous lever tôt, ou que vous faites des expériences comme le sommeil polyphasique (à ce propos, vous trouverez plus d’informations chez Steve Pavlina et Boréale)
- Le poids, les vitamines/aliments consommés, le niveau d’appétit, par exemple si vous suivez un régime spécial, végétarien, minceur ou autre.
- Le niveau d’énergie : fatigué / normal / plein d’énergie.
- Les résultats d’analyses sanguine régulières : comptage des globules blancs / globules rouges / plaquettes / neutrophiles.
- Le nombre de battements du coeur par minute, la température du corps, la fréquence de respiration, notamment lors de la pratique d’un sport.
- Le niveau de libido?
Ce sont les données que j’ai à l’esprit mais on peut s’inspirer aussi des pratiques des coachs sportifs, des diététiciens ou autres professionnels de la santé.
A suivre…
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