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En 2004, John Kerry était en pleine bataille présidentielle. Aujourd'hui, il doit lutter dans une primaire au sein de son propre parti dans le cadre de la Sénatoriale.
Fin juillet 2004, toute l'Amérique a le regard tourné vers Boston qui accueille la Convention Démocrate. En réalité, le regard doit être tourné à la fois vers Boston pour suivre la Convention Démocrate mais aussi vers " l'Amérique profonde " que sillonne John Kerry, le candidat démocrate pendant que la Convention débute.
Il a en effet choisi de sillonner " les villes symbolisant l'esprit et les valeurs de l'Amérique ". Il visitera Sioux City, Colombus, Cap Carnaveral, Philadelphie…
Dans le Fleet Center, il est 22 heures. La chanson de Bruce Springsteen " No Surrender " éclate. Au même moment apparaît sur la scène John Kerry, costume sombre, cravate rouge. Il parcourt le tapis rouge. Il donne une longue accolade à un vétéran ami. Il salue ses compagnons d'arme qui font une garde d'honneur. Il s'approche du micro et débute " Je suis John Kerry. Prêt à servir ! ... ".
Ce soir de juillet, John Kerry s'envole dans les sondages. Il incarne l'ancien combattant devenu pacifiste, l'Amérique réconciliée avec l'Europe, le responsable de coeur au tempérament solide.
Mais dans la vie politique américaine, une semaine est une éternité et il reste encore près de 5 mois avant le scrutin, c'est dire…
Pendant ces 5 mois, la machine de guerre républicaine va faire son " oeuvre ". Rien ne sera épargné. Il y aura même un épisode officiellement reconnu comme un honteux truquage le présentant aux côtés de Jane Fonda dans une manifestation qu'il n'avait jamais fréquentée ou allant même jusqu'à collecter de misérables témoignages mettant en doute ses blessures au combat.
4 ans plus tard, il lutte dans une primaire démocrate au sein de son propre parti pour obtenir sa désignation comme Sénateur. On est loin de la quasi-reconduction à vie dont bénéficient les sortants dans la vie politique Française.