Assez d'essais !

Publié le 06 juillet 2008 par Lalouve
J'écoutais "Highway to hell" (bijou incontournable de ce que le rock "hard" peut produire de meilleur) et je me disais que nous sommes, en France, et en Europe, (oh et puis tiens ,dans le monde), nous étions bien revenus sur une "Autoroute pour l'enfer" ("highway to hell" concert 1979, ici :)).
On ne s'en rend peut être pas forcément encore bien compte (sauf celles et ceux qui ont gardé ou pris l'excellente habitude d'être clairvoyant-e-s et de ne pas faire sottement confiance aux bourgeois), mais je constate que la prise de conscience remonte progressivement du fin fond des âges et que cette "chose", la conscience de classe, revient à l'ordre du jour.
"Assez d'essais!" - Au-delà du jeu de mots inspiré par cet excellent morceau d'AC/DC, c'est aussi le constat d'une nécessité vitale:
il va falloir arrêter "d'essayer" de négocier avec les représentants de la bourgeoisie la plus féroce qu'on ait vu depuis des dizaines d'années, avec des types, soi disant président de la République, mais en réalité chef de l'UMP, qui se permettent de dire par exemple, "désormais, quand il ya une grève, personne ne s'en aperçoit" .
Arrêter d'essayer de rendre le capitalisme "humain" et domestiqué.
Arrêter d'essayer de faire rentrer des épées courbes dans des fourreaux droits...
Il y a des camarades, pas nés de la dernière pluie, pourtant, qui redécouvrent en ce moment la réalité de la lutte des classes, et les principes "de base" qui vont avec.
Le premier principe, c'est de ne plus avoir honte de ressentir une méfiance légitime à l'égard de la presse bourgeoise, et de toutes les opérations de communication dont elle se fait le héraut à grands frais.
Pourquoi Jaurès a t il pris la peine de créer l'Humanité, tiens?
Et à ce propos, pourquoi "l'Humanité" (ou une partie de sa rédaction) se complait-elle actuellement à brouiller ainsi les cartes de la lutte des classes, en entonnant par exemple à l'unisson du Figaro et de l'Immonde le chant de libération de Sainte Ingrid Bétancourt? Je ne reviendrais pas sur "tout ça", on trouve largement de quoi s'informer et remettre les pieds sur terre dans le Grand soir, dans Bellaciao, ou d'autres médias alternatifs et indépendants...mais c'est très révélateur.
(Et après , on dira que "l'Humanité" n'est plus l'organe central du PCF?! Moi je crois que c'est exactement l'inverse vu qu'il s'y passe exactement la MEME chose qu'au PCF...Bref.)
Dites donc à votre patron que vous êtes communiste, pour vérifier si, vraiment, la lutte des classes existe...Qu'on rigole...
Alors,sans complexe, mes amis et mes camarades, il est temps de (re)prendre conscience qu'il n'y a qu'en notre sein qu'existent autant de traîtres à notre cause, la cause des prolétaires. Chez les bourgeois et les capitalistes, ça va ,tout baigne et la lutte continue sans désarmer chez eux depuis deux siècles.
Leur propagande est bien plus efficace que la nôtre. Leur conscience s'accomode bien mieux que la notre de certaines actions qu'exigent la lutte des classes.
Pourquoi sommes nous aussi perméables à la mauvaise conscience (surtout en ce qu'elle est bourgeoise, manipulée et édictée par la bourgeoisie et ses serviteurs zélés, Eglise, et cie)? Pourquoi sommes nous aussi crédules et naïfs parfois? Pouruqoi avons -nous tant de mal à admettre cette réalité que nous vivons pourtant quotidiennement?
Parce que sans doute, et contrairement à ce qui est dit ici et là, pour salir les communistes et tous leurs alliés, nous sommes profondément humains et nous ne pouvons que difficilement concevoir qu'il ya des gens qui, par purs intérêts de classe, par pur intérêt financier, matériel, pécuniaire, sont prêts à tuer, à mentir, à voler, à tromper, à corrompre, à se laisser corrompre.
Mais plus certainement parce qu'il existe , tapie dans notre subconscient, une parcelle d'informations de classe quasi transgénérationnelle, qui fait que chaque prolétaire ou enfant de prolétaire sait intuitivement que, s'il (re) prend le flambeau de la lutte des classes, cela sera plus lourd et dangereux pour lui que pour les riches. Et plus les décennies passent avec leurs échecs et leurs défaites pour les prolétaires de par le monde plus la répugnance à reprendre activement le combat dans la lutte des classes est grande. Contrairement à l'idée reçue qui voudrait que ce sont ceux qui ont le moins à perdre qui ont le plus à gagner (fausse bonne idée), les prolétaires savent dans leurs tripes que de par le monde , la guerre est plus douloureuse pour eux que pour les bourgeois.
Cependant, avec cette conscience de classe des luttes (dont Freud n'a jamais voulu rendre compte, et pour cause), il y aussi la connaissance intime que le combat est inévitable à un moment et qu'il n'y a que par lui que nous obtenons des parcelles de libération, des bribes d'émancipation.
Je dirais pour conclure:
non, nous ne valorisons pas la guerre, nous n'aimons pas les conflits, et nous ne glorifions pas la violence. C'est d'ailleurs pour cela, parce que nous haïssons toutes ces choses lorsqu'elles ne sont pas absolument nécessaires, que nous attendons trop souvent d'en être réduits à la dernière extrêmité pour armer nos fusils. Nos faiblesses actuelles sont aussi le signe de notre ardent désir de ne pas plonger nos mains dans le sang de nos frères.
Car au fond de nous, nous savons par où il faudra en passer pour qu'un jour, tous les prolétaires du monde soient libres et heureux. Et nous espérons toujours que ce sera la part d'humanité qui git au fond de l'âme de certains bourgeois qui leur fera enfin déposer les armes avant même que le combat soit engagé. Puisqu'ils ne veulent conserver qu'argent et pouvoir , alors que nous voulons l'émancipation des travailleurs, et la fin de la lutte des classes et le droit pour tous de vivre libres et égaux.
Hélas, cela n'arrive jamais.
Alors "assez d'essais". Armons nous et marchons.