Magazine Politique
Tout le monde ou presque sait, ici, ce que je pense, politiquement, de S. Royal, (et également du PS, en tant qu'état-major d'éléphants petits-bourgeois, inconséquents et contre-révolutionnaires).
Nous n'avons rien, ou presque, en commun, d'un point de vue idéologique, politique, sociologique...
Personne n'aura oublié ma répugnance à voter pour elle - et son parti - , en tant qu'elle était encore présentée comme "femme de gauche", ni le fait que je dénonce quasi-quotidiennement la très grande responsabilité qu'elle et les siens ont dans ce désastre du 6 mai 2007.
Je n'oublie pas le 4 février 2008 par exemple. Le moins qu'on puisse dire, c'est que Mme Royal, qui nous sifflait pourtant La Marseillaise à la fin de ses meetings, n'était pas "sur les barricades" pour défendre la souveraineté populaire...
Je n'oublie pas non plus que, malheureusement, Mme Royal reste bien trop muette à mon goût sur les questions de fond cruciales, dont le Président de la République est pour l'heure un symptôme ( jusqu'à ce que de symptôme, il devienne pathologie en soi, ce qui est en train d'arriver).
- Ah! Si elle mettait sa notoriété au service de la défense des salariés, si elle employait pour ce faire, autant d'énergie qu'à sa promotion, ce serait plus smpathique, on pourrait envisager de lui pardonner certaines bêtises.
J'attends toujours, par exemple, qu'elle lie enfin vraiment le combat politique et le combat social, qu'elle s'engage dans la défense des salariés sans papiers, qu'elle se batte "sur le terrain" (qu'elle chausse ses baskets et se joigne aux manifestations des salariés, en clair), ou encore, qu'elle se prononce clairement et officiellement contre l'extradition de Marina Petrella, (puisqu'elle se dit une héritière de Jaurès et de Mitterrand...).
Bref, qu'elle prenne ENFIN conscience , si elle est sincère dans ses craintes pour la France, que son idéologie sociale-libérale est un poison violent pour notre pays, et qu'elle mette en conformité ses "désirs d'avenir" avec la réalité.
Son discours de la présidentielle sur de nombreux sujets a contribué à banaliser ce que disait Sarkozy et donc, à le faire élire; tout cela, nous le voyons aujourd'hui. Nous l'avons dit et redit immédiatement à l'époque. Je n'y reviens pas, je le pense toujours.
C'est peu dire donc, que je ne partage pas son approche du problème, ni ses méthodes, et que je lui recommanderais volontiers de "changer de cap", et urgemment, pour délaisser le centre afin de revenir "à gauche"; tout ça, c'est un euphémisme...
Donc, je vous rassure, je ne fais pas de "campagne" pour elle, et encore moins pour son parti et, non, je n'ai pas "viré ma cuti"...
Cependant, je souhaiterais revenir donc, sur l'épisode de la mise à sac de son appartement, car quelque chose me taraude depuis la révélation de cette histoire, et j'avoue avoir malgré tout été assez étonnée par les concerts de remarques désobligeantes, voire insultantes, venant, bien sûr, de ce ramassis de lâches et de lèche-bottes qu'est l'UMP, mais aussi, à fleurets mouchetés et souvent sous couvert d'anonymat, de ses propres rangs au PS.
Comme si cette personne affabulait nécessairement, comme si elle était à moitié folle, ou qu'elle montait obligatoirement cette histoire de toutes pièces pour se faire "mousser", parce que les "projecteurs lui manquaient". Comme si "on" savait que, "évidemment", tout cela n'était que mensonge. Victime, a priori, et à ce stade, elle se retrouve quasiment coupable.
Bien sûr, rien de plus facile que de brocarder la femme de la "bravitude" - S. Royal commet tellement d'erreurs qu'elle tend les verges pour se faire battre...Enfiler ses "perles", ça pourrait même être un sport national ou un hobby pour le dimanche.
Sauf que là, le sujet ( car il y a sujet, à double titre, quelle que soit "la vérité") est tout sauf drôle, et que pour une fois, j'ai envie de ranger mon venin.
Non pas pour compatir, non, même si nous devons, dans le doute, l'assurer au moins de notre plein et entier soutien républicain - pas plus, mais pas moins, à ce stade.
D'abord, ne pas faire de procès d'intention, ne pas oublier le bénéfice du doute, pour elle aussi, (oui, pour elle aussi), surtout quand l'ennemi est dans nos murs, et qu'il est si hargneux.
Il faut relever aussi l'étrangeté d'un tel épisode dans une république comme la notre.
On ne peut que s'étonner de ces curieux "incidents" qui arrivent à S. Royal et à ses proches depuis 2 ans. Du traitement qui leur est réservé également.
Qu'on le veuille ou pas, il est un fait: c'est que Mme Royal, en tant qu'ancienne candidate à la Présidentielle, présentée comme "candidate de gauche", opposée à N. Sarkozy, incarne aux yeux de certains de nos compatriotes, un visage de "l'opposition".
Il est vrai aussi, on ne peut pas lui retirer cela (elle charge suffisamment sa barque par ailleurs), pour certains sujets, elle est une assez virulente détractrice de N. Sarkozy, de ses méthodes, de sa personnalité ,de ses pratiques, et qu'en ces temps troublés, c'est toujours mieux que rien ( même si je rechigne à faire de nos luttes des luttes "anti" Sarkozy, ou des combats de personnes, il faut aussi en passer par là car le bonhomme, dans sa quête autocrate, appelle cela).
Aussi, j'ai lu avec attention le communiqué de M° Mignard, un de ses proches conseillers et son avocat (je vous livre ce communiqué ci dessous).
Ce communiqué qui livre des éléments que la majorité de la presse bourgeoise, trop pressée de brûler servilement celle qu'elle adorait voici encore un an, n'a pas jugé utile de répercuter.
C'est dommage, on y apprend des choses intéressantes, qui confortent les doutes. Qui devraient faire se questionner même les opposants les plus acharnés à cette politicienne, à supposer, bien sûr, qu'ils soient de vrais républicains.
Si l'on en croit les éléments que livrent S. Royal et JP Mignard, en effet, cette histoire de cambriolage vaguement crapuleux, présenté comme un délit de droit commun, ne tient pas la route. La mariée est trop belle.
Voilà le fait.
Ce fait, il se trouve qu' il rejoint aussi les problèmes qu'ont dit avoir rencontré O. Besancenot, B. Thibault, récemment.
Et que dire des milliers de dirigeants syndicaux ou politiques "opposants", bien plus anonymes qui ont, eux aussi, pu constater, ces derniers mois, une recrudescence étrange de "problèmes personnels" en tout genres (contrôles fiscaux "tombés du ciel", notamment, ou envois de lettres anonymes de dénonciation des activités politiques aux patrons etc). - Je suis bien placée pour en parler, et je ne suis pas la seule -.
Maintenant, c'est vrai, on ne peut pas accuser X ou Y.
Mais on peut avoir des doutes ou des soupçons, bien légitimes, car tout cela est étrange.
La succession des faits, leur traitement, interpellent.
Certes, il est plus prudent aujourd'hui de les taire que de les étaler à la face des hyènes dactylographes qui nous servent parfois de journalistes, et Mme Royal a sans doute commis une nouvelle "boulette" dans sa communication.
Elle gagnerait aussi à jouer plus "franc jeu" aujourd'hui, elle serait mieux comprise de tous.
Car, ce qu'elle n'ose pas dire tout à fait, au fond, c'est un secret de polichinelle, pour nous le peuple! C'es tque la justice devrait, normalement, être à deux vitesses - une pour les puissants, une pour les faibles.
Ce qu'elle n'ose pas revendiquer, c'est qu'"en temps normal", lorsque le domicile d'un haut dirigeant politique, comme elle, est fouillé, retourné, mis à sac, vol ou pas, "opposition" ou pas, c'est une opération quasi militaire qui serait mise en œuvre pour retrouver le ou les coupables, et personne, surtout pas la presse, ne s'avise de traiter ça avec autant de légèreté...
Or, elle a bien reçu un traitement différent. L'ex-chouchoute des "médias".
Aussi, que celles et ceux qui, y compris au PS, se précipitent pour la brocarder et la démolir sur ce sujet précis, réfléchissent bien à ce qu'ils sont en train de faire.
Qu'ils prennent conscience qu'ils apportent de l'eau à un moulin qui est en train de saccager notre pays et qui passera sans doute sur leurs pieds le moment venu.
Si d'aventure, demain, il devait arriver une chose de ce type à MG Buffet, par exemple, quoi que, politiquement, nous soyons un certain nombre au Parti ou même, chez les communistes, à ne pas partager du tout ses opinions politiques ou ses "vues" pour le PC, je pense que personne dans nos rangs ne réagirait comme au PS par rapport à Royal.
Il y a un minimum qu'on doit savoir ne pas perdre de vue quand on se prétend encore "de gauche"; ce minimum c'est au mieux de savoir reconnaître les siens, même quand on est en désaccord, au pire savoir faire la différence entre un ennemi absolu et un ennemi "moins pire".
Il ne s'agit pas de faire de Mme Royal une sainte, une pure, une victime paroxystique, non plus qu'une totale idiote ou une manipulatrice machiavélique. Rien de tout cela.
Je ne me prononce pas sur la fin de cette histoire, mais j'avoue qu'elle m'intéresse et m'intrigue.
En tout cas, hurler avec les capitalistes, comme l'a fait, par exemple, le quotidien "Libération", de manière très vulgaire, dans son édition du 10 juillet, c'est vraiment tout simplement répugnant quand on se dit "de gauche".
Tout cela signe une dérive fascistoïde claire du régime sous lequel nous (sur)vivons.
"Quand les chiens commencent à se manger entre eux, c'est que l'hiver est vraiment rude", disait mon grand-père...
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Communiqué de Maître Jean-Pierre Mignard,
avocat à la Cour d'Appel de Paris
« Informé par les seules agences de presse de récents développements dans l'enquête sur la mise à sac de l'appartement de Madame Royal, j'ai repris contact avec le Procureur de la République de Nanterre, Monsieur Philippe Courroye.
Il m'a confirmé que des empreintes digitales d'une jeune femme d'un pays des Balkans correspondraient à celles retrouvées dans le domicile de Madame Royal lors de la visite avec effraction de 2006.
Une nouvelle technique appropriée aurait permis maintenant ce qui n'était pas possible hier : procéder à une comparaison approfondie des empreintes.
Nous faisons à cela les observations suivantes :
- la protestation de Madame Royal aura déjà et au moins servi à la réouverture de son dossier classé. Sans cela cette première infraction serait définitivement tombée dans l'oubli. On peut s'en étonner, s'agissant quand même d'une visite avec effraction commise dans des circonstances troublantes au domicile d'une candidate à l'élection présidentielle.
- la personne suspectée serait notoirement connue des services de police pour avoir écumé les appartements de la Région parisienne.
- aucun vol n'a été commis chez Madame Royal lors de cette visite. Même une montre qui avait disparu lors de l'intrusion dans l'appartement a été retrouvée et aucune déclaration de vol à l'assurance n'a été déposée.
- la suspecte, présentée comme délinquante d'habitude, « rompue au cambriolage de droit commun », aurait donc ce soir-là exercé son activité habituelle à titre bénévole, mue par la seule curiosité. C'est assurément une originalité.
J'ai demandé à Monsieur le Procureur de la République d'être dorénavant la seule personne autorisée à communiquer dans ce dossier, le cabinet de Monsieur le Président de la République, n'étant pas en charge de l'enquête préliminaire. »
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Extraits du communiqué de S. Royal en date du 12 juillet 2008
"Le 27 juin dernier, je n'ai pas été victime d'un cambriolage, j'ai été l'objet d'une volonté délibérée de déstabilisation. Et ce, à la veille d'un discours politique important, où je mettais en cause la mainmise du clan Sarkozy sur la France.
Ce ne sont pas des voleurs qui sont venus à mon domicile : on ne m'a même pas volé une boucle d'oreille ! La police elle-même a déclaré mercredi 11 juillet qu'il s'agissait d'une « mise à sac ».
Il fallait que les visiteurs sachent à quelle heure précise j'allais rentrer à mon domicile, à quelle heure précise il n'y avait personne dans l'appartement. C'est un travail de professionnel, maîtrisé, organisé.
Les « visiteurs » ont fouillé mon domicile. Ils ont trouvé la précédente plainte que j'avais déposée. Ils l'ont déchirée et ils l'ont laissée bien en évidence sur un meuble. C'est une mise en scène préméditée.
C'est la troisième fois que mon domicile est visité. La première c'était en août 2006, déjà à la veille d'un discours important, drôle de coïncidence.
Alors, je vous le dit, ce n'est pas d'une affaire personnelle dont je vous parle. C'est une affaire politique d'une extrême gravité. C'est un scandale dans une démocratie comme la France. Dans une démocratie on ne peut pas accepter cela, on ne peut pas le passer sous silence. De même, on ne peut pas accepter que d'autres responsables politiques - comme Olivier Besancenot - aient fait l'objet d'une surveillance. Le climat est lourd dans notre démocratie.
(...)
La passivité de l'Etat a été injustifiable. Vous connaissez un pays démocratique dans lequel le domicile d'un responsable de l'opposition est mis à sac trois fois ? Cela fait quinze jours que le pouvoir est parfaitement au courant de ce qui s'est passé. La police est venue et a fait un travail admirable ; le Procureur est resté jusqu'à 3 heures du matin. Le ministère de la Justice et le pouvoir sont donc parfaitement au courant. Et il y a eu des articles de presse dès le lendemain des faits.
Or que se passe-t-il ? Même pas une réaction officielle, même pas un coup de téléphone, rien. Tout se passe comme si on voulait nier ce qui s'est passé. Comme si c'était sans importance et sans gravité. Dans n'importe quelle démocratie, le pouvoir aurait condamné cette mise à sac avec force.
En moins de deux ans, il y a eu six violations de domiciles, concernant des membres de mon équipe ou moi-même. Jamais les coupables n'ont été arrêtés.
(...)
En ce qui concerne les révélations sur les empreintes digitales d'une jeune femme retrouvées chez moi, lors de la « visite » de mon appartement en 2006, je vous renvoie au communiqué de Jean-Pierre Mignard, Président de Désirs d'avenir, que vous trouverez ci-dessous.(...)"