Une fantaisie maitrisée et réjouissante
Dom (Dominique Abel) et Fiona (Fiona Gordon) forment un couple atypique et harmonieux. Dom est professeur de sport et entraine ses élèves dans des exercices joyeusement farfelus, Fiona est prof d’anglais et enseigne tout en dessinant. Le week end , nos deux amoureux participent à un concours local de Rumba (qu’ils remportent sans trop de difficultés). Une vie joyeuse, paisible, une jolie routine…qui va être bouleversée par un accident. Dom perd la mémoire et Fiona une de ses jambes. C’est parti pour un quotidien de galères, plus farfelues les unes que les autres.
Evoquant, entre autres, l’univers de Jacques Tati , Rumba a la beauté et la bonne humeur d’un certain cinéma qu’on croyait disparu. Evoluant dans un univers très coloré, s’emparant de chaque situation dramatique pour la rendre ludique et hilarante, les personnages cartoonesques nous touchent autant qu’ils nous amusent. Au premier comme au second plan, la perfection formelle force le respect. Le genre même de projet bâti avec peu de moyens et qui arrive à instaurer un style, un univers, une ambiance dont la singularité n’a d’égal que la méticulosité.
Un couple un peu niais mais des situations délirantes (les scènes sur le calvaire de Fiona unijambiste sont à pleurer) , un humour variant du gras efficace à la subtilité la plus totale…Rumba est un fabuleux divertissement et un film d’auteur abouti et réfléchi. C’est burlesque, poétique et l’on y retrouve toute la magie du cinéma. Que demander de plus ?