Ce billet est une petite réflexion sur la sortie de Google Chrome. Pour clarifier son titre, je rappelle que la devise de Google est « don’t be evil ».
A l’annonce de Chrome, j'ai eu un pincement de cœur en voyant que Google prenait ses distance vis-à-vis de Firefox. Il me semble que les navigateurs issus de communautés Open Source (Firefox, Opera) sont les plus pertinents. Je pense même que Microsoft devrait abandonner Internet Explorer, un produit peu innovant et peu respectueux des standards.
Une Béta très avancée
Puis comme tous les early adopters, j’ai testé Chrome pendant 10 jours. Mon premier constat est la pertinence de Google. Ce navigateur est extrêmement innovant par :
- sa page d'accueil statistique
- sa barre d'adresse qui permet la recherche de mots clef et de noms de domaines.
- ses raccourcis depuis le bureau ou le menu démarrer qui permettent de lancer des applications Web comme des applications embarquées. Cette fonction existait avec Mozilla Prism (voir ce billet), mais elle est beaucoup plus aboutie avec Chrome, qui gère en particulier le mode déconnecté.
Chrome est impeccable sur le plan technique : il est très performant. J’ai été agréablement surpris qu’il utilise le magasin de certificats Windows et non un réceptacle tiers comme Firefox. J’ai aussi été agréablement surpris qu’il intègre un correcteur orthographe dès la béta.
Google a la grande force de sortir des outils toujours pertinents, performants et bien pensés.
Le risque de l’« evil » ?
Cependant, j’ai une petite crainte autour d’une dérive propriétaire.
En effet, si Google ne maintenait Gears que pour son navigateur, on se retrouverait dans une situation où seul Chrome serait efficace pour accéder aux applications Google Apps. Cette situation rappellerait fortement l’époque client/serveur.
S’il fallait installer Chrome pour utiliser les applications Google, et que celles-ci devenaient incompatibles avec les autres navigateurs, on quitterait le monde des applications Web pour revenir au moyen age du client/serveur. Pour moi, ce serait un virage à 180° de la part de Google qui deviendrait « evil ».
On pourrait même imaginer que Microsoft développe sa propre alternative propriétaire à Gears, et on reviendrait à la situation de la fin des années 90, où il fallait développer une version d’application par navigateur.
J’espère sincèrement que nous ne ferons pas ce grand pas en arrière.
Et vous ?