Le Figaro Littéraire parle aujourd'hui de Paul-Jean Toulet, et c'est très bien ! Ses Contrerimes sont, selon Paul Valéry, « ces corps de très petit volume qui ont une immense surface à cause de la découpure savante qui les refouille le plus profondément du monde. La matière, à ce degré de finesse, n'est plus elle-même, et s'approche du système nerveux. » De là que d'aucuns les considèrent comme de simples bibelots, comme le fait remarquer avec justesse Jean-Luc Steinmetz, qui signe pour GF-Flammarion une très belle édition.
Sous l'ironie précieuse de Toulet, dans les plis de sa si personnelle syntaxe, perce la mélancolie d'un désillusionné : « Ces roses pour moi destinées/ Par le choix de sa main,/ Aux premiers feux du lendemain,/ Elles étaient fanées. » Le nom de contrerime vient de la manière qu'il a de faire tenir un quatrain : les octosyllabes et les hexasyllabes alternent alors que les rimes s'embrassent. Ce boitement imprimé à une forme traditionnelle révèle toute la minutie de cet orfèvre du vers désenchanté, qui, par delà son classicisme apparent, est indéniablement moderne, car novateur.
Et s'il est court, c'est qu'avant tout il est dense, sans être lourd : léger.
- Paul-Jean Toulet, Les Contrerimes, Nouvelles Contrerimes, GF-Flammarion, 7,80 €.
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 27 septembre à 16:52
L'article de Sébastien Lapaque (Le Figaro) parle aussi du Livre de Frédéric Martinez : "Prends garde à la douceur des choses - Paul Jean Toulet une vie en morceaux".
J'ai passé un grand moment de plaisir littéraire en le lisant. Je ne peux que le recommander ! L'article du Figaro est sur le blog de Frédéric Martinez : http://blog.frederic-martinez.fr/index.php/post/2008/09/11/Le-cercle-du-poete-disparu