Suite aux violents combats opposants fin 2007 les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et le Congrès National Du Peuple (CNDP), rébellion politique et militaire menée par Laurent Nkunda, plusieurs centaines milliers de personnes vulnérables avaient fui leurs villages pour se réfugier autour des principaux axes routiers des zones de santé de Mweso et Birambizo.
En dépit du processus de paix signé le 23 janvier 2008 entre le gouvernement de Kinshasa et les différents groupes armés impliqués, le contexte sécuritaire reste tendu au Nord-Kivu. Ces derniers jours, une violente offensive conduite par les troupes CNDP nous a obligé à suspendre l’ensemble de nos activités sur la zone. Dès le 29 août, un renforcement des troupes FARDC et CNDP avait pu être observé à proximité de la zone neutre. Des combats violents ont éclaté le 5 septembre sur la localité de Katsiru et se poursuivent depuis en direction du Nord (Kikuku, Katwe et Kibirizi) et du Sud (Numbi et Minova).
Les équipes Première Urgence ont du se replier sur Goma d’où elles sont régulièrement informées de la situation sécuritaire sur la zone et se préparent à conduire dans les jours à venir une évaluation de la situation humanitaire. Une distribution d’urgence de vivres a été tentée dimanche 7 septembre pour répondre aux premiers déplacements de populations sur les localités de Kibirizi et Kirima.
Devant la violence de l’offensive CNDP et l’absence d’intervention de la Mission des Nations Unies en République Démocratique du Congo (MONUC), les autorités locales, les FARDC et les populations locales se sont opposés violemment à toute intervention de notre part sur la zone. Les équipes de Première Urgence, malmenées durant leur tentative de distribution, ont été contraint d’annuler toute action d’urgence et ont regagné Goma dans la journée. Depuis, les manifestations de la population contre la MONUC se poursuivent sur cette zone.
Première Urgence est présente au Nord-Kivu depuis novembre 2007. Nos programmes sont mis en œuvre aussi bien sur les zones sous contrôle FARDC que sur les zones sous contrôle CNDP. 30.000 ménages, soit 150.000 personne sont couverts par des distributions de vivres, des activités de relance agricole et un volet réhabilitation de routes permettant de désenclaver la zone et faciliter l’acheminement humanitaire.