Pfff....comme vous, là, je suis dégoûté. Mais par quoi ? Je ne le sais moi-même pas vraiment...
Est-ce à cause du fait qu'Alejandro Valverde a commis une erreur lourde de conséquences, en trainant en fin de peloton avant la fin de la descente du dernier col de 2e catégorie (à 45 km de l'arrivée), ce qui lui a fait perdre le contact avec le peloton et au final, 3'25" sur ce même peloton ; ou alors est-ce dû au fait que certaines équipes de ce Tour d'Espagne n'ont pas joué la carte du faire-play, en roulant, (même si elles n'avaient pas d'intérêts au général), à fond en tête de peloton pour reléguer Valverde le plus loin possible au général ? C'est probablement en fait un mélange des deux...
Mais quel poisse, tout de même ! Une erreur tactique, qu'Alejandro ne commet de plus pas pour la première fois (c'est peu dire...), et voilà la Caisse d'Epargne désorganisée comme jamais, et un Valverde en panique (je crois que le mot n'est pas trop fort), sous une pluie battante - un signe, probablement...- qui ne l'a sûrement pas aidé, lui qui déteste cela par-dessus tout...
Après avoir perdu quelques mètres avec le peloton, puis quelques hectomètres, la tension de cette 12e étape du Tour d'Espagne, jusqu'à là, il faut le dire, peu palpitante, augmente d'un coup : Valverde, l'autre grand favori de l'épreuve avec Contador et Leipheimer, est véritablement laché, après une cassure ! Sitôt la nouvelle annoncé sur l'équivalent de RadioTour sur la Vuelta, Astana étire le peloton, et l'imprévu duel à distance commence. J'aurais espèrer, au moins dans le malheur qui s'abattait (même si cela reste du sport, n'éxagerons rien) dans le camp de la Caisse d'Epargne, un mano à mano entre cette dernière et Astana : en somme, un duel loyal, entre deux équipes ayant mêmes intérêts communs ! Mais il faut croire que ce ne fut pas la pensée des Lampre et des Xacobeo, qui prêtèrent main forte à Astana, eux qui n'ont pourtant pas de leader à défendre au classement général...donc pas de raisons (apparentes) d'aider l'équipe de Johan Bruyneel à "éliminer" Valverde ! Si vous me suivez, vous comprendrez que quelques billets se sont peut-être glissés sous les roues...
Dans tous les cas, derrière, c'est l'affolement : Alejandro, qui plafonne à environ 45 secondes, en (re)met une couche - les quatres coéquipiers, assez inefficaces il faut le dire, qui l'aidaient jusqu'à là (ou plutôt, qui tentaient de l'aider), ne peuvent pas suivre leur leader, à part Losada, qui résiste difficilement à la brusque accélération de Valverde, bien décidé lui à ne pas perdre, encore, un Grand Tour (ce qui sera, ô malheur et désespoir, probablement encore le cas en ce qui concerne cette Vuelta). Dans sa tentative désespérée et dénuée de bon sens (Alejandro, en panique, espérait sans doutes rentrer, seul, dans le peloton !), il revient sur un duo composé de Gilbert et Chavanel. Coïncidence, ces deux même coureurs avaient toutes leurs chances de remporter l'étape (qui se terminait par un faux-plat montant), même si Valverde partait quand même ce matin avec l'étiquette de grand favori. Rejoint par Arroyo, sortit du peloton (une autre erreur de la GCE, qui en a fait d'autres que je n'ai pas pris la peine d'écrire) spécialement pour Alejandro, le murcian donnera toutes ces forces dans la bataille finale, avec cependant un but différent de celui d'il y a quelques heures : cette fois, Valverde jouait tout simplement son maintien dans le top 10 du classement général !
Mais ce n'était sûrement pas la journée de Valverde (d'ailleurs, il y a des jours où il ne fait pas bons de se proclamer fan d'un sportif, tout sport confondu -eh bien je crois que ce jour -qui n'arrive heureusement que très rarement, je le signale quand même- est arrivé aujourd'hui pour les supporters de Valverde). Son erreur, indigne d'un grand leader comme lui, de "trainer" en queue de peloton en pleine descente d'un col de 2e catégorie, lui coûte non seulement la victoire d'étape (mais qu'il parait loin, cet objectif...) mais surtout la victoire finale sur ce Tour d'Espagne : en perdant 3'25" sur le vainqueur, Bettini (ce qui tend à prouver que sans son erreur, Alejandro aurait lever les bras), il est éjecté du top10 du général et est même devancé d'une place par son coéquipier Joaquim Rodriguez (10e), qui ne l'avait pas attendu (ce qui est toutefois légitime).
Il faut maintenant repartir de zéro, tenter d'aller chercher quelques victoires d'étapes, oublier le classement général...mais le moral n'est pas là, que ce soit parmis l'équipe Caisse d'Epargne (Arroyo est arrivé en roue libre à plus de 7'05", abattu et vidé) que parmis les fans de Valverde. Il faudra pourtant bien maintenant se resaisir, prendre un peu de recul pour analyser cette journée (au passage, mes excuses si cet article n'est pas super, j'ai simplement écris mes pensées, aussi désordonnées soient-elles), même si les choses sérieuses reprennent (déjà, ais-je envie de dire, moi qui pourtant attendait cela avec impatience) ce week-end : ne nous reste donc qu'une journée, de repos (à la base), mais qui servira de remise en question pour certains (si vous voyez de qui je veux parler), demain vendredi...En espérant quand même que l'ambiance ne soit pas trop mauvaise ce soir à la Caisse d'Epargne, même si c'est bien mal parti (lire en-dessous des classements) !
1º 141 BETTINI, Paolo ITA QST 4:42:44
2º 101 REBELLIN, Davide ITA GST a 1"
3º 121 CUNEGO, Damiano ITA LAM a 1"
4º 122 BALLAN, Alessandro ITA LAM a 1"
5º 31 CONTADOR, Alberto ESP AST a 1"
6º 85 MARTÍNEZ, Egoi ESP EUS a 4"
7º 109 ZAUGG, Oliver SUI GST a 4"
8º 1 SASTRE, Carlos ESP CSC a 4"
9º 33 LEIPHEIMER, Levi USA AST a 4"
10º 81 ANTON, Igor ESP EUS a 4"
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58º 51 VALVERDE, Alejandro ESP GCE a 3:23"
1º 85 MARTÍNEZ, Egoi ESP EUS 45:48:33
2º 33 LEIPHEIMER, Levi USA AST a 11
3º 31 CONTADOR, Alberto ESP AST a 29
4º 1 SASTRE, Carlos ESP CSC a 1:38
5º 111 MOSQUERA, Ezequiel ESP XAG a 2:10
6º 81 ANTON, Igor ESP EUS a 2:23
7º 155 GESINK, Robert NED RAB a 3:22
8º 101 REBELLIN, Davide ITA GST a 3:40
9º 124 BRUSEGHIN, Marzio ITA LAM a 3:46
10º 58 RODRÍGUEZ OLIVER, Joaquín ESP GCE a 4:10
11º 51 VALVERDE, Alejandro ESP GCE a 4:19
La réaction d'Oscar Pereiro ne s'est pas fait attendre : l'espagnol critique sévèrement Valverde, en qualifiant son erreur d'aujourd'hui de " sottise" et affirmant qu' " une erreur comme cela n'était pas permise pour un grand leader comme Alejandro". Ouch, ça fait mal.
Valverde, lui, a mis plus de temps à réagir, après avoir fait attendre les journalistes un quart d'heure sous la pluie pour leur dire.....qu'il n'avait rien à leur dire ! L'espagnol s'est heureusement rattrapé ensuite, en confiant à biciclismo.com les déclarations suivantes :
" Je ne suis bien évidemment pas du tout satisfait de ma journée, mais maintenant, il faut rebondir et tenter de faire quelques choses sur les étapes qui restent. Dans l'ascension du dernier col, je suis allé à ma voiture pour prendre un coupe-vent - j'étais donc en queue de peloton au tout début de la descente, quand la cassure s'est produite. Nous avons tout donner pour essayer de rentrer, mais au bout d'un moment, nous nous sommes fixé un nouvel l'objectif, qui n'était plus que de se battre pour perdre le moins de temps possible." Ce qui n'a pas vraiment été réussi, donc.