Season finale pour Sleeper cell. Comme prévu celui est un peu plus porté sur l’action que les épisodes précédents mais il n’est pas pour autant violent. On reste toujours dans la sobriété et on ne cède pas à la surenchère. La série reste fidèle à elle même. Le grand jour de Farik arrive mais tourne au cauchemar pour lui. Il avait tout prévu dans les moindres détails sauf un, celui d’avoir une taupe au sein même de sa propre équipe de soldats de dieu. Sur ce point, je trouve un peu la série idéalisée car Darwyn n’a jamais été mis vraiment en danger dans son boulot d’infiltration et celle ci est peut être un peu trop parfaite. En même temps c’est assez rassurant de voir ce genre d’opération anti terroriste fonctionner mais tout se passe un peu trop bien. C’est vraiment le seul point négatif que je pourrai reprocher car Sleeper cell est une série remarquable.
J’ai beaucoup apprécié le monologue de Darwyn sur la place des musulmans après le 11 septembre pour défendre sa religion contre les ennemis de l’Islam. Un discours à double sens mais où dans le contexte on comprend clairement que les ennemis de l’Islam sont les islamistes intégristes détournant le message du Coran. Cela sonne comme un dernier plaidoyer, un dernier message de la série. Celui ci inaugure d’ailleurs la phase finale avec le passage à l’acte tant attendu des terroristes. Un peu comme pour nous dire, ce que vous allez voir, ça n’est pas l’Islam. Un peu lourd et très académique comme message mais qui a le don de trancher par rapport à l’image négative donnée des musulmans dans les médias.
Serxner se montre à la hauteur de la situation et elle obtient de ce fait la confiance de Darwyn car l’alchimie n’a jamais été vraiment au beau fixe entre eux, d’autant plus que la relation entre Ray et Darwyn était bien plus forte sur le plan personnel. La série prend également le parti de nous montrer une autre facette de la crise, vue à travers les yeux des conseillers de la Maison blanche. Mais d’une toute autre façon par rapport à 24 heures chrono. Les scènes sont très intimistes, très calmes. Mais surtout, on relève toutes les erreurs de la mission et on expose le jeu politique lié à celle ci. Pas question d’un procès, vu les fautes commises pouvant créer de sérieux problèmes aux différentes agences impliquées qui ont laissés faire. Les prisonniers seront l’affaire du département d’Etat. On passe aussi un peu vite sur les deux autres cellules dont seule une est démantelée, l’autre s’étant évaporée dans la nature. C’est un peu décevant et trop idéalisé mais ce n’est pas spécialement gênant.
Chacun des terroristes a eu un vrai rôle dans la série et on s’attarde sur le destin de chacun qui leur ressemble finalement beaucoup, un destin logique aurai je envie de dire. Christian meurt de façon violente, tué par Darwyn en voulant l’arrêter, Tommy va jusqu’au bout de ses idées tout en ayant toujours une pensée pour sa mère, Farik est blessé et arrêté. Il n’y a sans doute rien de pire pour lui que de ne pas mourir en martyr. Le plus surprenant reste Llija, seul à s’en sortir. Que va t’il faire maintenant ? C’est assez difficile à dire. Le happy end entre Darwyn et Gayle est là mais n’est pas trop présent. On n’insiste pas trop sur leurs retrouvailles mais on peut se les imaginer. Y a t’il pour autant un futur pour eux, difficile à dire.
Sleeper celle clôture ainsi sa première saison avec brio. Tout au long de ces 12 épisodes la série s’est montrée à la hauteur de ce que j’attendais même au delà. On nous présente l’Islam et les Musulmans sous un tout autre jour et le message de la série est finalement à l’optimisme, loin de l’aspect sécuritaire et paranoïaque d’autres séries sur le sujet. Le casting est excellent. Oded Fehr est un vrai bon méchant mais possédant un magnétisme incroyable. Michael Ealy dégage une vraie fragilité dans son regard. Bref une série a voir absolument tellement elle est bien maîtrisée à la fois sur le fond et sur la forme. Montrant ainsi qu’une série télé peut être bien plus qu’un simple divertissement.