” Présentation de l'éditeur :
Le jeune seigneur Perdican devrait épouser sa cousine Camille, mais en un instant il décide d'aimer une jeune bergère. Soudain dédaignée, Camille, qui ne croyait pas à l'amour, connaît le dépit, la jalousie, l'égoïsme de la passion. Autour d'eux, s'agitent des personnages fantoches d'une cocasserie irrésistible.
Dans ce théâtre féérique, on se croise, on se déchire, on s'ennuie, on croit que tout est vain, on triche, on se désire, on souffre jusqu'à en mourir. Comme dans la vie.”
Voila ma première pièce de théâtre de Musset que je lis. Facile, très bien écrite et rapide à lire. Tout est dans l'efficacité. Musset va directement là où le bat blesse. Perdican et Camille sont promis l'un à l'autre depuis leur plus tendre enfance mais ce dessein va être perturbé. Perdican est amoureux de sa cousine mais refuse de l'admettre. Camille, elle, n'accepte pas que la relation amoureuse entre un homme et une femme ne soit par éternelle et décide de prendre le voile pour ne pas aimer un homme qui risquerait de la faire souffrir. Dès le départ, elle se refuse à Perdican. Entre les deux, il y a Rosette, la soeur de lait de Camille, qui sera prise finalement comme un “appat” : rendre jalouse Camille avec des rendez-vous galants donnés par Perdican, sa cousine étant cachée à proximité, mais également lorsque Camille cache Rosette derrière une tapisserie pour qu'elle puisse entendre de la bouche même de Perdican qu'il est bel et bien amoureux de sa cousine.
En 95 pages, Musset nous délivre l'orgueil de chacun, le refus de céder à l'autre tout en gardant un espoir d'ouverture sur cette relation. On met à mal une jeune fille qui n'a rien demandé et cela tourne finalement au drame.
Tout va mal dans cette pièce, du début à la fin, et mon passage préféré, et le plus célèbre d'ailleurs, est celui-ci :
“Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées; tout le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit : j'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé…” (Acte II - Scène 5)
“On ne badine pas avec l'amour” est toujours d'actualité malgré les siècles qui sont passés.