Les jeunes n'ont jamais bu autant et aussi fort en matière d'alcool que maintenant. C'est du moins ce que j'ai entendu à la radio. Il faut lutter contre ça, nous martèle -t-on à longueur de journée. L'alcool, c'est mal. Interdisons le purement et simplement disent certains. Rendons le moins accessible en le taxant plus fortement disent d'autres. En moyenne, un jeune de treize ans s'est déjà pris au moins une cuite dans sa jeune vie. Il faut y rémedier. Donc on nous propose des " plans alcools. Entre autres, développer des " messages forts" à destination des jeunes et des femmes enceintes ( obligation du logo femme enceinte barré). Interdire de mêler les notions d'alcool et de plaisir. Exit george et son " No martini, no party", trop subversif....
Il me semble, parce que j'ai été jeune aussi, et il n'y a pas si longtemps, que la découverte de l'alcool, au même titre que celle du sexe, ou d'autres choses, est souvent propre à l'adolescence. Qui n'a pas souvenir d'une virée bières entre copains? De là à dire que c'est de pire en pire, je ne suis pas sûre. Je ne nie pas qu'il n'y a pas de problème à ces consommations là, mais je dit juste que pour une fois, au lieu de taper sur ces sales jeunes, on pourrait peut être se poser des questions un peu plus constructives.Je crois qu'interdire purement et simplement reviendrait à accroitre encore le phénomène, si phénomène il y a. Parce que à cet âge là, c'est braver l'interdit qui excite.
Taxer plus fortement, à part une rentrée substantielle dans les caisses du gouvernement, je ne vois pas ce que celà changerait,que du contraire. Les cigarettes n'ont jamais été aussi chères, pourtant les gens ne s'arrêtent pas de fumer. Désormais, ils fument au prix. Et si ça se passait comme ça avec l'alcool?
Quand on privilégie la qualité, on n'a pas besoin de forcer sur la quantité.Peu suffit à donner du plaisir, du goût.
Alors, si, au lieu de diaboliser l'alcool, on éduquait?
Les jeunes, évidemment, mais aussi les moins jeunes. Si on leur apprennait ce qu'est un bon vin, comment et avec quoi on peut le boire, à quel point c'est un monde fascinant? Bien sûr c'est loin d'être de la vodka redbull ( même si un bon pommard peut aussi donner des ailes), et alors?
Apprendre à déguster un bon vin , c'est instaurer certaines notions comme le partage, le plaisir, la convivialité. Car une bouteille se déguste rarement seul, on l'accompagne de quelques amis.On prend plaisir à être ensemble, à découvrir. Petit à petit, on s'interroge, on essaie d'autres vins, d'autres horizons. On découvre un patrimoine, une histoire, des histoires.
On ne boit plus, on savoure.