En année pleine, le surcoût de la réforme du Revenu de Solidarité Active sera de 1,5 milliard d’euros. Ce montant correspond au surplus de pouvoir d’achat qui sera distribué aux travailleurs à revenus modestes, qu’ils travaillent depuis longtemps ou soient en situation de reprise d’emploi. Quand quelqu’un ne travaille pas, la collectivité publique paye 440 euros par mois pour assurer son revenu. S’il reprend un travail rémunéré au SMIC, à mi-temps, la collectivité ne payera plus que 200 euros qui se rajoutent à son revenu d’activité. A trois-quart temps, il ne s’agira plus que de 100 euros, les revenus du travail prenant le relais à temps plein.
Le RSA est financé par le redéploiement des dépenses associées aux prestations sociales réformées : plus de 5 milliards d’euros s’agissant du RMI, 1 milliard pour l’API ou 600 millions pour les dispositifs d’intéressement, par une recette nouvelle, le prélèvement de 1,1% sur les revenus du capital, qui concernera l’ensemble des revenus financiers à l’exception de l’épargne populaire (livrets développement durable, livrets A…), par les économies réalisées grâce à la suppression progressive de certains droits. Avant, quelqu’un qui était au RMI pouvait avoir accès à de nombreux services gratuits dont ne bénéficiaient pas ceux qui avaient les mêmes ressources alors qu’ils travaillaient (les « travailleurs pauvres »). Ces droits seront désormais attribués en fonction du revenu, et non plus en fonction du statut.
Quand on pense que la totalité des dettes publiques avoisine les 1000 milliards d’euros, avec un endettement de la sécu à 10 milliards, et que l’on peine à trouver 1,5 milliard… Bon courage !