L'exposition itinérante de Médecins du monde,"34 vues contre l'oubli", fait étape à la Base sous-marine dès aujourd'hui et jusqu'au 28 septembre. Des photos choc.
C'est une chambre noire baignée de lumière rouge qui accueille l'exposition européenne de Médecins du Monde, "34 vues contre l'oubli", à la Base sous-marine. "J'ai voulu recréer un espace très intime, de recueillement. Le rouge des néons symbolise aussi l'urgence. Comme dans un laboratoire photo, les clichés se révèlent au visiteur. C'était pour moi la meilleure façon de transmettre l'émotion", avance Willy le Gulluche, scénographe de l'exposition. Dans les bacs de ce laboratoire photographique factice flottent des témoignages édifiants sur des conflits passés dans l'ombre. Jugez plutôt. "Si ces gens disparaissaient demain, personne ne s'en rendrait compte", lance même un des 34 reporters. Tous leurs travaux ont été repérés en 2006 au festival "Visa pour l'image" de Perpignan. "Témoigner, c'est le principe fondamental de notre association donc tous les moyens sont bons", précise François Cougoul, délégué régional de Médecins du Monde. D'un camp rom dans la région lyonnaise aux enfants soldats du Liberia, certaines photos sont cruelles voire insoutenables mais une image marque. Celle d'une enfant pashtoune épuisée par 23 années de guerre en Afghanistan. "Chaque cliché représente une crise qui n'a jamais ou n'est plus mise en lumière par les médias. Mais attention, ce ne sont pas les seuls responsables, des raisons politiques ou médicales sont aussi en jeu", assure François Cougoul. Une exposition itinérante à ne pas manquer, d'autant qu'elle dure moins de trois semaines. Après son étape bordelaise, elle rejoindra Lyon en octobre.
Carine Caussieu
Vernissage à 18h30 à la Base sous-marine, en présence d'un groupe de musique tzigane. Entrée libre.