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La tempête

Par Pralinerie @Pralinerie

Juan Manuel de Prada m’avait peu emballée avec les masques du héros alors que la lecture de la vie invisible (roman sur la folie, sur l'amour, avec en arrière-plan une étonnante pin-up, le tout entre Madrid et Chicago) m’avait totalement envoutée. La Tempête m’a réconciliée avec cet auteur ! Le narrateur, Ballesteros, thésard en histoire de l’art, propose une interprétation du célèbre tableau de Giorgione conservé à l’Accademia de Venise, la tempête. Il se rend dans la ville pour rencontrer le conservateur, Gabetti, et discuter ses hypothèses avec lui.

Le soir de son arrivée, il assiste à l’assassinat d’un homme en bas de son hôtel. Il lui tient la main pour ses derniers instants et se retrouve embarqué dans une histoire dont le sens le dépasse. Le mort se trouve être un célèbre faussaire bien connu de Gabetti et de sa fille, la charmante Chiara, restauratrice de tableaux. Entrainé malgré lui dans de sombres histoires, familiales, vénitiennes, artistiques, Ballesteros participe de très près comme d’assez loin à une curieuse enquête (mais je ne qualifierais pas ce roman de "policier", c'est autre chose, on ne cherche pas vraiment de coupable, on observe les habitants, surtout les femmes, on est au mauvais endroit au mauvais moment, on se fait menteur, voleur).

Ambiance un peu malsaine, dans une Venise froide et humide, le style de Prada oscille entre grande richesse voire préciosité et vulgarités très crues.


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