Les Bleus préservent toutes leurs chances de se qualifier pour le mondial 2010 en battant la Serbie (2-1) avec de belles séquences. L'avenir de Raymond Domenech s'éclaircit un peu, mais dans quelle mesure ?
Si les Serbes entamaient positivement le match, c'était parce que les Français devait laisser retomber la pression de l'évènement. Éventuel dernier match de Domenech, attention à la deuxième défaite de suite... Dans un stade de France rempli de seulement 45 000 spectateurs, l'accueil fut néanmoins des plus honorables, voire même chaleureux. Seul l'apparition de Domenech sur les deux écrans géants provoquait des sifflets et même des « Domenech, démission ! » ont été entendus.
Quel match aurions-nous vu mercredi soir au stade de France si Dejan Stankovic ne nous avait pas quitté au bout de quatre minutes de jeu ? Le Serbe s'est tordu le genou et comme le « stade s'est mis à tourner » selon Jean-Michel Larqué. L'interiste a préféré laisser sa place à un Gojko Kacar, d'ordinaire défenseur, devenu pour la cause milieu défensif. Bosko Jankovic se retrouvait seul habilité à organiser le jeu de son équipe. L'autre surprise était la présence sur le banc de Nikola Zigic qui du haut de ses 2m02 aurait pu insinuer le doute sur coup de pied arrêté dès le début du match. Marko Pantelic était donc seul en pointe.
Les Bleus se présentaient avec un 4-2-3-1 où Yoann Gourcuff recevait la responsabilité d'animer le jeu dans l'axe (et il s'en tira très bien) alors que Benzema (sportivement absent) et Henry alternaient dans le couloir gauche. Govou était reconduit à droite. La paire de milieux défensifs Toulalan et Diarra semblent, à présent, avoir la préférence du sélectionneur avec leur troisième titularisation commune de rang. En défense, Mandanda gardait la maison et n'a toujours pas semblé dans le coup pour commander une défense et s'imposer dans les airs. Evra laissait son poste à Clichy Sagna était lui reconduit à droite. La paire de défenseurs centraux Gallas-Abidal a semblé stable malgré quelques incompréhensions en début de match, ce qui peut se tolérer contre la Serbie, moins contre l'Argentine.
Gourcuff et Anelka passaient par-là...
Les deux équipes jouaient aux échecs en première mi-temps. Fort logiquement aucune des deux n'était réellement dangereuse si ce n'est cette tête de Thierry Henry, presque à bout portant, sur Vladimir Stojkovic laissant les supporters nantais pantois (16è). Les Serbes se montraient essentiellement dangereux sur des centres de Jankovic (7è, 8è et 31è) que Gallas ou Mandanda contraient plus ou moins difficilement.
Au retour des vestiaires, Benzema laissait sa place à Nicolas Anelka. Le Lyonnais était à côté de ses pompes, pointant ainsi un nouveau constat d'échec de sa supposée entente avec Thierry Henry. Le joueur de Chelsea, lui, avait des fourmis dans les jambes et montrait une belle entente avec Gourcuff et Henry. Dès la 55è, il permettait à Govou d'entrer dans la surface Serbe (avec un contre favorable) et de décaler Henry qui trompait Stojkovic au premier poteau et de l'extérieur du droit (1-0). Radomir Antic faisait alors entrer son géant de service Zigic à la place de Ergic. La conséquence directe était l'ouverture d'espaces au milieu de terrain et Gourcuff s'en donnait à coeur joie. Le Bordelais lançait Anelka dans la profondeur. Le joueur de Chelsea se débarrassait de ses trois caravanes (petit pont sur Vidic) et du droit, croisait sa frappe (2-0). Gourcuff s'essayait quelques minutes plus tard aux 18 mètres et tapait la barre de Stojkovic. Les Serbes semblaient perdus sur le terrain et une opération goal-average semblait envisageable. Mais voilà que les Bleus tombaient dans leurs travers, sur coup de pied arrêté bien sur ! Branislav Ivanovic devançait tout le monde y compris un Steve Mandanda qui doit davantage s'imposer dans sa zone des 5,50 mètres (2-1).
Un faux air de crispation, les Bleus tenaient malgré tout et s'imposaient 2-1 préservant ainsi toutes leurs chances de qualification pour le mondial Sud-africain et sauvant la tête de Raymond Domenech, mais pour combien de temps ? On a assisté à un match vivant avec de l'allant. Gourcuff a certainement marqué des points, Benzema en a perdu... mais avec les jeunes, on ne sait jamais de quoi demain sera fait. Prochain épisode le 11 octobre à Constanta contre la Roumanie.
Docteur Thierry, Mister Henry :
Scientifiquement prouvé, Thierry Henry aurait affaire à deux êtres à l'intérieur de son propre corps. Le premier, évoluant en première mi-temps mérite à peine d'être regardé du coin de l'oeil, tandis que celui de la seconde période mérite toute notre attention car au-delà de son but, la participation au jeu et sa justesse de passe se sont avérées précieuses. À côté du total, le pointage à la mi-temps entre parenthèses.
Temps de jeu : 95 minutes (47)
Ballons joués : 42 (17)
Ballons perdus : 5 (3)
Ballons gagnés : 2 (2)
Passes vers l'avant : 9 (2)
dont réussies : 8 (2)
Passes vers l'arrière 13 (5)
dont réussies : 12 (4)
Passes latérales 8 (6)
dont réussies : 7 (5)
Contrôles ratés : 2 (2)
Tirs : 3 (1)
dont cadrés : 2 (1)
But : 1 (0)
Hors jeu : 0
Fautes commises : 4 (2)
Fautes subies : 4 (2)
Duels gagnés : 10 (3)
Duels perdus : 11 (8)
Joueur de classe mondiale mis au tapis : 1 (0)
Tentative de déviation de la frappe cadrée d'un copain : 3 (2)
Occasions de but : 2 (1)
Frappe dans le vide parce que le centre allait trop vite le salaud (!): 1 (0)
Les mecs : Et oui moi aussi, je vais donner des notes !
Steve Mandanda : Mais qu'est-ce qu'il attend pour s'imposer 31 centimètres plus loin que sa ligne de but ?! 4/10
Gaël Clichy : Un peu de mal au début, après tout les centres de Jankovic viennent de son côté, mais globalement un match plein où il ne s'est défilé dans la bataille du milieu de terrain et avec une participation offensive intéressante mais à pousser. 4,5/10
Bakary Sagna : Il a tenu son côté, mais ses centres ont rappelés ceux de Bernard Mendy ! 5/10
Éric Abidal : Un bon match pour son retour chez les Bleus depuis France – Italie (0-2). Mais son entente avec Gallas reste à peaufiner. Des passes et des contrôles de la tête flippants. 5/10
William Gallas : De toute façon, il ne pouvait pas faire pire qu'en Suède et en Autriche. 5/10
Lassana Diarra : Le petit protégé de Raymond a ratissé large et son impact physique au milieu est incontestable, mais il s'est montré nettement moins entreprenant que Toulalan. 5,5/10
Jérémy Toulalan : Il donnait l'impression d'être le seul à mériter sa place à Vienne et il a confirmé cette impression à Saint-Denis. Le Toulalan nouveau est arrivé, il a bien dû frapper trois fois au but... Vous verrez qu'un jour il va marquer ! 7/10
Yoann Gourcuff : Pour sa troisième sélection, sa première en tant que titulaire, la pression aurait pu l'étouffer. Au contraire il est dans le coup de l'ouverture du score d'Henry, passeur décisif pour Anelka, tape la barre de Stojkovic et n'a pas semblé carbo en fin de partie. À reproduire. 7,5/10
Sydney Govou : Autant il peut disparaître du jeu pendant 5 bonnes minutes (et plusieurs fois dans le match), autant il est une nouvelle fois décisif en décalant Henry pour l'ouverture du score. 5/10
Karim Benzema : absent 1/10
Thierry Henry : voir plus haut, 5,5/10
Nicolas Anelka : Il a semblé très affûté et surtout très concerné. Avaleur d'espace il s'est régalé et a pris rendez-vous avec Vidic pour le dimanche 21 septembre où Manchester United se déplacera à Stamford Bridge. Son but est un modèle du genre et s'est révélé très précieux. 6/10
Alou Diarra : A apporté des centimètres et des kilos en fin de matches mais c'est tout. (non noté)
Mathieu Flamini : Heureusement qu'il avait deux sélections avant de fouler la pelouse du SDF pendant 5 à 10 secondes, le record de Franck Jurietti en tremble encore. (non noté)
L'arbitre : Non, l'équipe de France n'a pas commis moins de fautes que d'habitude, juste que l'arbitre (Olegario Benquerenca) avait décidé de laisser jouer l'avantage à fond les ballons et d'arbitrer à l'Anglaise, voire même à l'Écossaise. Ça explique qu'il n'y ait eu qu'un carton jaune pour un match engagé et j'aime beaucoup ! 8/10
La der de Raymond ?
Si au moins l'équipe de France n'avait pas gagné, on serait presque catégorique sur le nouveau membre de ce club très ouvert en France qu'est l'ANPE. Mais là avec cette victoire, bien difficile de dire ce qu'il va se passer. Ce qui est certain c'est que Gérard Houiller a commandé une réunion (de crise ?) juste après le match et ceci peu importe le résultat. On en sera plus d'ici quelques jours, mais je ne crois pas une seconde que Raymond Domenech puisse s'en tirer aussi facilement : Une victoire et on oublie tout ? Ça serait assister à une terrible inconsistance des médias. On imagine déjà le mea culpa en cas de victoire en Roumanie. ça deviendrait vraiment du n'importe quoi et ça ne m'étonnerai même pas...
Journalisme (ir)responsable :
Le thème du Moscato Show de mercredi : « Êtes-vous supporter de l'équipe de France ce soir ? » Mais on marche sur la tête ! Des gens prêts à mettre en péril une qualification pour une coupe du monde sur l'autel du sacrifice de Raymond Domenech ?!
Une radio comme RMC est prête à donner son antenne et du crédit (voir créer l'évènement) à de tels agissements ! « ça revient souvent dans vos mails et dans vos appels, très chers auditeurs ! » On a un peu de mal à comprendre la logique journalistique d'une telle émission qui synthétise parfaitement les reproches faits à cette radio : moins d'analyse, plus de populisme. Si l'on écoutait à chaque fois la majorité, on aurait pas abolis la peine de mort ou encore l'esclavage... (Je sais c'est aussi con que Malouda qui parle de la Guyane)
L'on notera également le sentiment de mauvaise foi de la profession qui note que 45 000 personnes seulement rempli le Stade de France (le troisième était fermé). Il est évident qu'une part de cette piètre recette (on parle ça en fait !) et dû à un manque d'affection pour le jeu de l'équipe de France et ses résultats, mais l'on note également que même s'il restait 25 000 places à vendre, aucune n'était à moins de 40 euros...
Troisième sous-sol du journalisme sportif :
Les autres résultats :
Surprise dans le Groupe 1 où le Portugal s'incline à Lisbonne contre la Danemark (2-3). La Suède bat la Hongrie (2-1) et l'Albanie dispose de Malte (3-0). L'Albanie, la Danemark et la Suède sont devant avec 4 points, suit le Portugal avec 3 points.
Ça craint pour la Suisse qui n'a prit qu'un point en deux matches avec son revers à domicile contre le faible Luxembourg (1-2) dans le groupe 2. La Grèce tient son rang en allant gagner en Lettonie (0-2) et Israël s'impose au forceps en Moldavie (1-2).
Piètre prestation des Tchèques qui ne prennent qu'un point en Irlande du Nord (0-0) ce qui profite à la Pologne gagne petitement à Saint-Marin (0-2). La Slovénie gagne la Slovaquie 2-1. La Slovénie et la Pologne ont quatre points, mais la République Tchèque n'a joué qu'un match.
Après la carton 6-0 au Liechstentein, la Mannchaft a inscrit trois buts en Finlande par l'intermédiaire de Miroslav Klose, mais en a encaissé trois également. La Russie s'impose contre le Pays de Galles (2-1), l'Azerbaïdjan et le Liechtenstein font 0-0, c'est triste.
Dans le groupe 5 on a le carton du jour avec le 7-0 de la Bosnie contre l'Estonie. L'Espagne corrige l'Arménie (4-0) et les Belges font une belle performance en ramenant un point de Turquie (1-1). L'espagne a 6 points, la Turquie et la Belgique 4.
L'affiche du soir était à Zagreb où la Croatie retrouvait l'Angleterre. Le British se sont vengés de leur humiliation de novembre dernier en s'imposant 4-1 avec un triplé du gunner Theo Walcott. L'Ukraine gagne 3-1 au Kazahkstan et le Belarus gagne en Andorre. Il ne faisait pas bon recevoir... 6 points pour l'Angleterre et l'Ukraine dans un groupe 6 plus clair qu'on aurait pu croire, pour l'instant.
L'Italie a fait service minimum contre la Géorgie (2-0) avec un doublé du romain Daniele De Rossi et prend les commandes du groupe 8.
l'Irlande fait 0-0 au Monténégro. Dans le Groupe 9, les Pays-Bas et l'Écosse s'imposent sur le même score (2-1), respectivement en Macédoine et en Islande.
Équipe de France : le Goût du luxe
Autriche - France (3-1) : Dans la lignée de l'Euro...